Publié le 29 novembre 2016 à 20h51 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 15h43
D’une ampleur sans précédent, un système bancaire parallèle qui aurait servi à blanchir plus de 400M€ issus du trafic de drogue vient d’être découvert et neutralisé par les enquêteurs européens. Réunis à l’occasion d’une conférence de presse ce mardi 29 novembre à Marseille (Bouches-du-Rhône), des magistrats et policiers ayant participé à l’enquête parlent d’une «affaire hors normes».
Les enquêteurs européens ont annoncé le démantèlement d’un vaste système bancaire parallèle, décrit comme «un réseau tentaculaire de blanchiment d’argent de la drogue». Les pays concernés sont la France, le Maroc, la Belgique et les Pays-Bas. Il est bien question de montants qui font vaciller puisque près de 75M€ ont été blanchis en France grâce à ce réseau entre août 2015 et novembre 2016. A l’échelle internationale, les estimations «portent ces opérations de blanchiment à près de 400 millions d’euros sur les quatre dernières années». Rien que dans l’hexagone, l’affaire a conduit à 20 mises en examen et 18 mandats de dépôt. En Europe, pas moins de 50 individus ont été arrêtés. Si l’ampleur du réseau est impressionnante, ce type de système est bien connu des enquêteurs sous le nom de «Hawala» (nom arabe désignant un système de paiement parallèle). Il s’agit de fragmenter la chaîne par laquelle transite l’argent, à l’aide de collecteurs et de convoyeurs, afin de permettre aux trafiquants d’utiliser les revenus issus de la vente de la drogue sans se faire repérer. Le procureur de la République de Marseille Xavier Tarabeux revient sur ce dispositif bien huilé des collecteurs du réseau procureur_tarabeux.mp3