Publié le 29 janvier 2016 à 21h12 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 21h37
Il est des rendez-vous improbables qui deviennent parfois inoubliables. Le concert de jeudi soir au Grand Théâtre de Provence offert par Avishai Cohen, contrebasse et chant, Omri Mor, piano et Daniel Dor, batterie, est de ceux-là. Improbable parce que si je connaissais Avishai Cohen de nom et de réputation, je ne l’avais jamais écouté en live et très peu au disque. Inoubliable pour la seule et unique raison que j’ai apprécié, en ce soir de fin janvier, l’une des plus belles musiques qui m’ait été donnée d’entendre, tous genres confondus.
Alors, j’ai cherché pourquoi, à l’instar des 1 200 personnes qui étaient dans la salle, je suis parti serein et heureux vers mon destin après une heure et demi d’un concert qui m’a semblé durer quelques minutes seulement. Il y a quelque chose au-delà de la grande technique des trois musiciens, de leur entente parfaite, du son exceptionnel d’un trio qui ne l’est pas moins, de la musicalité de tous les instants qui marque les ensembles et les solos, de la voix emplie d’émotion d’Avishai Cohen qui tire délicatement le rideau sur le concert. Ce quelque chose, ce «plus» je l’ai trouvé en réécoutant «Remembering», c’est l’humanité. Cette humanité qui habite littéralement le jeu des trois musiciens et qui irradie du visage de leur leader; cette humanité qui génère les bonnes vibrations, les émotions intenses et la communion intime entre l’artiste et son public. Une alchimie de sang et de notes, d’esprit et de sons, qu’il n’est pas donné de maîtriser à tous les artistes, et même les plus grands. Que dire, qu’écrire de plus, dès lors, sinon que la rencontre fut extraordinaire, pour moi, au sens propre du terme et qu’il fallait la vivre. Simplement merci Avishai Cohen, Omri Mor et Daniel Dor.
Michel EGEA