Publié le 23 décembre 2015 à 20h35 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 20h57
Un nouvelle publication dans la Bibliothèque des Écoles françaises d’Athènes et de Rome (BEFAR): L’occident au miroir de l’Orient chrétien. Cilicie, Syrie, Palestine et Égypte (XIIe-XIVe siècle) par Camille Rouxpetel préfacé par Jacques Verger
L’ouvrage: Pourquoi observer l’Occident au prisme de l’Orient chrétien ? Les Latins -croisés, pèlerins ou missionnaires- partant pour la Cilicie, la Syrie, la Palestine et l’Égypte du XIIe à l’orée du XVe siècle, découvrent des hommes à la fois semblables parce que chrétiens et dissemblables parce qu’orientaux. Ils font alors l’expérience d’une altérité rendue particulière par la grande proximité avec laquelle elle se conjugue. Les différents discours sur l’altérité, construits à la confluence de la culture savante, d’un système de représentations occidentales et de l’expérience née de la rencontre affectent en retour la définition de la christianitas.
Les attitudes des acteurs varient selon leur statut et selon les trajectoires propres à chacun. Aux prémisses de la rencontre et à l’autorité de la chose lue, succèdent bientôt la découverte de visu et in situ et l’autorité de la chose vue et, souvent, entendue. Comment les Latins perçoivent-ils leurs coreligionnaires et ces perceptions parviennent-elles à bouleverser les a priori du départ ? Au tournant des XIIIe et XIVe siècles, c’est d’abord chez les pèlerins, pourtant partis à la recherche des traces tangibles de leur croyance spirituelle, que l’on trouve la plus grande propension à faire primer l’expérience sur les autorités traditionnelles. Certes, ils reprennent et dupliquent à l’envi les critères permettant de caractériser et, ce faisant, de rendre familier leurs étranges coreligionnaires, contribuant à définir des stéréotypes nationaux, sans doute attendus par les lecteurs et délimitant le cadre de l’appréhension de la nouveauté. Néanmoins les Latins ont aussi des yeux pour voir, des oreilles pour entendre et un esprit critique dont ils ne se privent pas d’user pour confronter représentations et observations.
De la gangue de cette pensée classificatoire s’échappent alors des réactions plus spontanées à l’insolite né de la rencontre, du simple étonnement à une remise en cause du romanocentrisme, exemple extrême du décentrement du regard induit par le voyage.
L’auteur: Camille Rouxpetel est docteur en études médiévales de l’université Paris IV- Sorbonne, chercheur associé au Centre Roland Mousnier et membre de l’École française de Rome où elle mène un projet de recherche sur les réformes ecclésiales et monastiques durant le Grand Schisme d’Occident.
L’Occident au miroir de l’Orient chrétien. Cilicie, Syrie, Palestine et Égypte (XIIe – XIVe siècle), par Camille Rouxpetel – BEFAR 369 (Roma: École française de Rome, 2015) 596 pages – deux planches hors texte et cinq cartes- € 40,00 – Pour commander l’ouvrage, paru le 7 décembre 2015, sur le site des publications de l’École française de Rome : publications.efrome.it
L’École française de Rome
Fondée en 1875, l’École française de Rome est un établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel, placé sous la tutelle du ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Elle a pour mission fondamentale la recherche et la formation à la recherche dans le champ de l’archéologie, de l’histoire et des autres sciences humaines et sociales, de la Préhistoire à nos jours. Son domaine d’intervention privilégié couvre un espace comprenant Rome, l’Italie, le Maghreb et les pays du Sud-Est européen proches de la mer Adriatique. Elle collabore à des programmes de recherche internationaux à travers des chantiers archéologiques et des rencontres scientifiques. Elle publie chaque année plus d’une vingtaine de volumes dans ces domaines et une revue biannuelle, les Mélanges.
Elle met à la disposition des chercheurs de tout pays ses ressources documentaires, en particulier sa bibliothèque spécialisée riche de plus de 200 000 volumes, située au deuxième étage du Palais Farnèse.
Elle accueille des doctorants (boursiers), des jeunes chercheurs (membres), ainsi que des enseignants-chercheurs, chercheurs et autres personnalités scientifiques plus confirmés (chercheurs résidents, chercheurs mis à disposition par le CNRS, et chercheurs partenaires des programmes scientifiques). L’EFR appartient au réseau des Écoles françaises à l’étranger et à l’Union des instituts internationaux d’archéologie, d’histoire et histoire de l’art implantés à Rome.