Publié le 22 juin 2016 à 14h39 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h45
C’est une Assemblée générale de l’UPE 13 placée sous le signe de l’innovation et de l’avenir qui vient de se tenir au parc Chanot à Marseille. Manifestation lors de laquelle Johan Bencivenga, son président, a dévoilé le nouveau logo et présenté ses candidats à la présidence de la CCI d’Arles, Heïdi Salazar et de celle de Marseille Provence, Jean-Luc Chauvin. Une soirée où il a été question de la nécessaire utopie avec Frédéric Chevalier, le fondateur de The Camp. Avec lui, d’autres « inventeurs de monde(s) » : Olivier Mahias, Snecma, Yacin et Maydan de Welle, Optimum Tracker, Jacques-Thierry Monti, EDF, Gaël Philippe, Minut’pass. Et, Sabrina Roubache, Gurkin Productions -à qui l’on doit la très controversée série « Marseille »- et qui a annoncé que le contrat a été signé pour une deuxième (peut-être seconde) saison.
Frédéric Chevalier déplore : «L’Utopie est presque un gros mot en France et en Europe du Sud. Pourtant, il faudrait beaucoup plus de gens qui portent des utopies. Comment en effet ne pas voir que que la réalité dépasse la fiction et que dire du monde dans lequel nous allons vivre ?». Raison même de ce Campus international d’innovation numérique orienté vers la ville de demain. Alors, l’entrepreneur aixois qui, en 1990, a fondé le groupe de communication HighCo qui emploie aujourd’hui 900 collaborateurs dans 15 pays, se souvient : «Lorsqu’une personne, voilà deux ans, s’inquiétait de savoir si le projet « The Camp » n’était pas trop utopique je lui ai rétorqué que si le projet réussissait c’est bien parce qu’il était utopique». Et le projet avance, il sera livré en juillet 2017 pour une entrée des acteurs en septembre 2017. Frédéric Chevalier rend à ce propos hommage au travail de l’architecte Corinne Vezzoni : «Avec son grand talent elle a créé quelque chose d’extraordinaire». Rappelle : «The Camp s’adresse aux leaders actuels et futurs du domaine des transformations des technologies car on ne prend pas la mesure de ce que les révolutions à venir vont impacter. The Camp sera un lieu unique, en Europe du Sud, à travailler sur ces questions, il en existe quelques uns en Europe du Nord et aux États-Unis ». Avançant même que «la Silicon Valley est en perte de vitesse. Nous avons ici un territoire extraordinairement attractif sur lequel il faut multiplier les grandes utopies et les grands projets».
«Des moteurs capables de consommer de 15 à 30% en moins de carburant»
Olivier Mahias, directeur de l’établissement Essais en Vol chez Snecma raconte à son tour un nouveau monde qui naît, lui aussi sur ce territoire. En effet Snecma mène à Istres les essais de ses futurs moteurs de nouvelle génération. «Des moteurs capables de consommer de 15 à 30% en moins de carburant, sans oublier une réduction de nuisance sonore». Il indique également que 20 000 avions sont à produire dans les 20 ans à venir; plaide pour que d’autres entreprises travaillant sur le créneau de l’aviation civile viennent s’installer sur ce territoire.
Yacin De Welle raconte, pour sa part comment, avec son frère Maydan ils ont créé Optimum Tracker : «Lorsque nous étions étudiants à l’école d’ingénieurs d’Aix-en-Provence nous avons entendu parler d’une nouvelle technologie : le solaire-photovoltaïque. Nous avons estimé qu’elle représentait l’avenir et que nous devions voir comment améliorer son efficacité. C’est ainsi que nous avons créé des capteurs sur le principe des tournesols, qui suivent le soleil, ce qui améliore de 20 à 30% la production et offre, aujourd’hui, le prix de revient le plus bas au monde». Il est toujours question d’énergie avec Jacques-Thierry Monti, EDF qui évoque Flexgrid: «Nous sommes à l’aube d’un changement de paradigme, nous passons d’un monde centralisateur à un autre qui permet aux territoires d’exploiter au mieux leur énergie». Et, comment se situe EDF dans cette évolution ?: «L’indépendance électrique mobilise énormément de capitaux, pose nombre de questions, notamment en termes de stockage. Si nous voulons rester leader il nous faut accompagner ce mouvement, ce que nous faisons, nous travaillons à faire émerger la richesse des territoires».
Gaël Philippe entend rendre le présent plus simple. Il a créé Minut’pass qui permet de fluidifier l’accès aux services, de limiter le temps d’attente dans les commerces, de pouvoir prendre rendez-vous avec un vendeur… Une façon de réduire le stress, de gagner du temps. Sabrina Roubache se réjouit : «Nous avons de plus en plus de grandes productions qui viennent sur ce territoire, qui offre plus de souplesses que Paris. Résultat, une filière s’est structurée sur Marseille : intermittents, techniciens, producteurs. Et pour un Euro investi on obtient 17€ de retombées pour les institutionnels et 4 à 6€ pour le privé».
Michel CAIRE