Tourisme en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Un plan de relance d’envergure…

Publié le 21 avril 2021 à  10h22 - Dernière mise à  jour le 29 novembre 2022 à  12h22

Renaud Muselier, Président de Provence-Alpes-Côte d’Azur, Président de Régions de France, a présenté la campagne de relance dans le secteur du tourisme aux côtés de François De Canson, Président du Comité régional de tourisme Provence-Alpes-Côte d’Azur, et de Jennifer Salles Barbosa, conseillère régionale, présidente de la Commission Tourisme.

Renaud Muselier entouré de  François de Canson et de Jennifer Salles Barbosa  (Photo Claude Almodovar)
Renaud Muselier entouré de François de Canson et de Jennifer Salles Barbosa (Photo Claude Almodovar)

La crise sanitaire dure et les professionnels du tourisme de Provence-Alpes-Côte d’Azur souffrent un peu plus chaque jour. Fermeture des bars, des restaurants et des lieux culturels… Le secteur, l’un des principaux piliers de l’économie régionale avec 13% du PIB et plus de 143 000 emplois non délocalisables, vacille ! Loin de rester les bras croisés et de simplement constater le désastre, la région Sud et le Comité Régional de Tourisme (CRT) Provence-Alpes-Côte d’Azur et ses partenaires [[Les agences de développement des Alpes-de-Haute-Provence, des Hautes-Alpes, des Alpes Maritimes (CRT Côte d’Azur France), des Bouches-du-Rhône (Provence Tourisme), du Var (Visit Var), du Vaucluse (Vaucluse Provence Attractivité) ; les offices de Tourisme de Marseille (Office Métropolitain de Tourisme et des Congrès de Marseille), du Pays d’Aix, d’Antibes Juan-les-Pins, de Nice (Office de Tourisme Métropolitain Nice Côte d’Azur) et de Toulon (Toulon Métropole Provence Méditerranée)]] ont une nouvelle fois pris les choses en main et présenté un plan de relance touristique d’envergure.

La Méditerranée première destination touristique mondiale depuis plusieurs décennies

Renaud Muselier, président de Provence-Alpes-Côte d’Azur est revenu sur le contexte actuel du tourisme et les conséquences de la crise sanitaire. «Selon l’organisation mondiale du tourisme, précise-t-il, le secteur touristique mondial a perdu 1 300 milliards de dollars en 2020, une chute de 74 % d’arrivée de touristes dans le monde par rapport à 2019. 100 à 120 millions d’emplois directs sont menacés. Aucun secteur au monde n’est plus durement touché». Le président de la Région Sud rappelle :« Pour notre région l’équation est simple. Nous sommes à la croisée de deux géants. La France est le premier pays touristique au monde, et la Méditerranée est la première destination touristique mondiale depuis plusieurs décennies, par la qualité des paysages et des climats, les innombrables richesses historiques et patrimoniales, sa diversité culturelle, et sa proximité avec les marchés émetteurs européens.» Aussi l’impact sur le territoire est massif, «généralisé aux six départements, l’ensemble des activités sont foudroyées». «Heureusement, explique-t-il, tous les efforts de structuration additionnés à une campagne de relance innovante construite et portée par tous les partenaires de la Région Sud ont permis l’an passé de limiter au maximum l’effondrement des chiffres du tourisme dans la région.»

Une destination qui intéresse l’International

Depuis 2015, l’offre touristique de la Région s’est structurée autour de trois marques fortes qui ont permis de faire briller le Sud tout autour de la planète. « Provence Enjoy the Unexpected », « Alpes French South » et « Côte d’Azur France » se sont imposés comme des messages forts et ont été en capacité de drainer des flux touristiques importants. Ce dispositif, stimulée par le SRDT (plan de développement touristique de la Région), a permis de créer une base de données digitale unique entre tous les offices de tourisme, les agences départementales et le CRT. Forts de cet outil, ils ont ainsi pu regrouper 100% de l’offre et faciliter l’accès à l’information pour le client.

Une croissance de l’internationalisation

Cette stratégie a rencontré un vif succès avec notamment une croissance de l’internationalisation. En effet en 2019, Provence-Alpes-Côte d’Azur était la deuxième région française en nombre de nuitées internationales, derrière Paris-Ile-de- France. Et, entre 2018 et 2019, les nuitées internationales ont progressé de près de 4%
dans la région.

Cette hausse de la clientèle internationale a très logiquement influé sur la part de l’économie touristique dans le PIB régional. «Ainsi, en 2011, les recettes du secteur s’élevaient à un peu plus de 18 milliards d’euros. En 2019, elles ont atteint 19,8 milliards d’euros, générant 143 000 emplois (13% du PIB régional), et une augmentation de près de 2 milliards d’euros», indique le CRT.

Sans compter que l’on a assisté «à une meilleure répartition du chiffre d’affaires, sur l’année», est-il encore précisé. Entre 2014 et 2019, les nuitées mensuelles hôtelières hors saison d’été ont connu une forte progression (jusqu’à +17% selon les mois). Les ailes de saison ont progressé, tandis que le cœur estival est resté stable, voire en en légère allégeant l’impact du tourisme sur les territoires sensibles.

L’impact de la crise sanitaire

Bien évidemment la crise sanitaire a fortement impacté le développement économique «avec une baisse historique et sans précédent de sa fréquentation à hauteur de 44 millions de nuitées, soit une chute de 21% par rapport à 2019.» Cependant, cette dégringolade est plus modérée que dans d’autre régions françaises. Cette tendance est en grande partie due à une progression importante de la fréquentation des touristes français durant cette période délicate (+16% globalement, – source Flux Vision Tourisme – et +19,3% dans l’hôtellerie – source Insee). Cette évolution du marché est, pour les professionnels, très intéressante et leur permet de tabler sur de nouveaux débouchés.

Les marchés français et européens fers de lances de 2021

#OnaTousBesoinduSud 2020 «avait marqué les esprits et rencontré un vif succès». Rien d’étonnant donc qu’une nouvelle campagne, pour les particuliers, soit mise en place dès la 2 mai. Ainsi, #OnaTousBesoinduSud, saison 2021 va se décliner sur de multiples supports de communication. Un campagne en direction de la clientèle française, «dans le but de limiter la casse au niveau de l’international». L’objectif, en optant pour cette stratégie, «est de booster la venue des vacanciers pendant les ailes de saison en Provence et sur la Côte d’Azur, et au début de l’été dans les Alpes».

Pour y parvenir, un travail collectif est donc de mise. Ainsi, le CRT et la Région Sud sont parvenus à fédérer 11 acteurs majeurs du tourisme de Provence-Alpes-Côte d’Azur permettant de mutualiser les moyens. Cela permettra de profiter d’un double effet levier. D’un côté le CRT s’engage sur 60% de la mise de départ de chaque partenaire, de l’autre, cette action collective doit favoriser des achats groupés et des négociations avantageuses auprès des médias et des partenaires privés. «Le CRT et ses partenaires ont de nouveau fait le choix du collectif pour porter plus haut les couleurs de la Provence, des Alpes et de la Côte d’Azur», s’est félicité François de Canson, président du CRT.

Cette grande campagne de com vise à assoir la notoriété des destinations infra-régionales au travers de 180 spots TV sur France Télévisions, 370 spots radio sur Europe1 et NRJ d’ici la fin-mai et une vaste campagne digitale en mai, juin et septembre, notamment via une opération spéciale avec Le Monde.fr. A cela, viendront s’ajouter une présence sur des sites premium news et lifestyle, sur les réseaux sociaux et sur le replay de France Télévisions.

D’autre part, une politique de conversion et de stimulation des ventes et réservations sera également mise en place, au travers d’une campagne en partenariat avec Hotels.com, pour promouvoir l’hôtellerie 2 et 3 étoiles. Une autre sera déployée sur Voyage Privé pour promouvoir les hôtels et résidences de tourisme 4 et 5 étoiles, pendant les ailes de saison. Enfin, une communication avec le groupe Webedia permettra une mise en avant de l’hébergement locatif, le camping et les autres hébergements marchands, dont les ventes directes seront par ailleurs soutenues au travers de communications sur les réseaux sociaux, ainsi qu’un partenariat avec Relais et Châteaux, permettant de valoriser la « Route du bonheur #OnaTousBesoinduSud ». Plus largement, les équipes du CRT superviseront une communication digitale et sociale, en lien avec les partenaires, pour amplifier la résonance des messages et de la baseline #OnaTousBesoinduSud. L’ensemble de ces dispositifs représentent un budget conséquent plus de 1 million d’€ d’achat d’espace sur le marché français.

#ExploreFrance, le message à destination de l’Europe

En attendant la réouverture des frontières, il est également essentiel de travailler la visibilité de la région sur le plan européen. Pour arriver à ses fins, le CRT travaille en étroite collaboration avec les 12 autres régions françaises de métropole. Co-construite avec Atout France, cette campagne, nommée #ExploreFrance, veut doper la reprise progressive des déplacements, avec, comme ambition, de séduire les clientèles via une offre axée « nature » et « durable ».

La campagne #ExploreFrance fait d’ores et déjà l’unanimité auprès des acteurs du tourisme de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Au niveau de l’engagement financier, la région est d’ailleurs celle qui contribue le plus ce dispositif national en direction des marchés européens. Pour l’occasion, un budget national de plus de 10 millions d’euros a été débloqué. Le Sud y contribue pour près de 1 million d’euros, budget doublé par Atout France et les partenaires privés, soit plus de 2 millions d’euros pour valoriser les destinations Provence, Alpes et Côte d’Azur et stimuler les réservations internationales. Ces campagnes ne sont pas pour le moment officiellement programmées et seront déclenchées en fonction de l’évolution sanitaire de la France et de chacun des pays prioritaires : Royaume-Uni, Belgique, Pays-Bas, Allemagne, Suisse et Italie.

Un tourisme d’affaires qui tourne au ralenti… pour un moment

En stand-by depuis un moment déjà, le marché du tourisme d’affaires n’a pour le moment pas de perspective de reprise, du moins pas avant l’automne. D’autant que la reprise a des chances d’être progressive et que la réouverture risque d’être échelonnée. Sur ce point, le soutien du CRT Provence-Alpes-Côte d’Azur sera crucial. «Une action en deux temps, un axe national les grands bassins économiques, puis dans un second temps, la relance internationale sur des marchés européens de proximité, semble se dessiner».

Le temps de l’action est donc venu et le CRT et ses partenaires sont bien décidés à se retrousser les manches. Après une année 2020 et un début d’année 2021 traumatisants pour les professionnels du tourisme, il s’agit de passer la deuxième, voire la troisième pour optimiser les retombées sur cette fin d’exercice.
Mathieu SELLER

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Renaud Muselier: «On ne va pas faire manger nos visiteurs assis sur des trottoirs, ou adossés à nos monuments»

«Le tempo, plus ou moins bien expliqué depuis mars, d’une réouverture en trois phases, à partir de mi-mai avec des bonds de 3-4 semaines n’est pas clair en l’état.
Tout rouvrir au 15 juillet n’a pas la même portée que fin juin. L’été représente 50 % de nos recettes touristiques, on ne va pas là aussi à nouveau s’handicaper. D’autant qu’en parallèle, le Président Macron annonçait la réouverture progressive de nos frontières aux touristes américains vaccinés dès début mai. Thierry Breton présentait, quant à lui, le passeport vert européen effectif pour mi-juin. On ne va pas faire manger nos visiteurs assis sur des trottoirs, ou adossés à nos monuments, les images des vacanciers cet hiver entassés, assis sur les fronts de neige avec leurs barquettes, leurs crêpes et leurs sandwiches était désolantes. Ne reproduisons pas cette erreur. Il faut accélérer, ouvrir les terrasses, les restaurants captifs d’hôtels, de campings, de centres de vacances dès le 15 mai. Et tout cadencer pour sauver la belle saison, musée, évènements en extérieur. Ramener le sourire et la joie de vivre.
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