Publié le 17 janvier 2021 à 8h54 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 12h34
Jusqu’ici, on ne pouvait pas dire que les Corses étaient des grands fans du paiement dématérialisé. Selon une récente étude, il semblerait que les choses évoluent et que la monnaie fiduciaire soit de moins en moins usitée sur l’île. La faute à une crise sanitaire qui a mis le paiement sans contact sur le devant de la scène.
Devenu un véritable geste barrière contre la Covid-19, le paiement sans contact est l’un des meilleurs ambassadeurs de la dématérialisation de la monnaie. Que ce soit pour faire ses courses ou plus quotidiennement pour payer son pain, le premier réflexe est devenu pour de nombreux consommateurs de sortir sa carte bancaire. D’autant que le confinement a également fortement réduit les paiements en présentiel dans les commerces. En effet, pour le moment, fini le règlement de l’addition dans les restaurants ou encore le pourboire au café du coin de la rue.
La Covid-19 favorise l’émergence du règlement dématérialisé
La Corse n’échappe donc pas à cette tendance, même si pendant longtemps la circulation de la monnaie fiduciaire était plus répandue qu’ailleurs en France. Pour preuve, il suffit de regarder le volume important de dépôt bancaire en 2018, pas loin d’être l’un des plus importants d’Europe. En tout cas, au niveau national, la Corse était sans conteste le leader avec une augmentation tandis que le reste du territoire enregistrait un recul de 10 %. Bien que localement, il soit difficile d’avoir des chiffres précis, il est en revanche évident que l’Ile de Beauté suit la tendance nationale. «Nous sommes un peu protégés par rapport au continent où la baisse de l’utilisation du cash est assez sensible. C’est moins marqué mais cela baisse quand même», explique Jean-Charles Sananes, directeur régional de la Banque de France, sur le site de Corse-Matin.
Garder les billets pour éviter l’exclusion sociale
Cette mutation des usages n’est pas sans inquiéter l’institution qui prône la pluralité et la complémentarité des solutions de règlement. «Les deux modes de paiement doivent fonctionner car tout le monde n’a pas accès à la monnaie électronique. C’est le seul moyen qui ne peut être refusé. On veille à ce que le consommateur ait toujours le choix», ajoute Jean-Charles Sananes. La preuve par les faits, puisque la Suède a pris la décision de remettre le billet au goût du jour, après avoir milité pour le tout dématérialisé, pour éviter l’exclusion d’une certaine catégorie de population. Finies donc les petites économies cachées sous le matelas ? Pas si sûr…
Fabian FRYDMAN