Publié le 26 mai 2019 à 23h41 - Dernière mise à jour le 29 novembre 2022 à 12h29
Une nouvelle fois l’extrême droite gagne les élections européennes en France, une extrême qui se renforce, se conforte dans nombre de pays européens. Et la petite musique: «ce n’est pas grave, cela ira mieux demain», est de plus en plus inquiétante à entendre. C’est là un premier niveau de lecture, il y a le feu et il serait temps de s’en rendre compte, de répondre à la colère sociale. Et de mesurer que, quand les États-Unis votent pour un climatosceptique, l’Europe fait monter une exigence de réponses au réchauffement climatique. Deuxième élément, les trois forces qui sont arrivées largement en tête, RN, LREM et EELV ont toutes trois mis l’Europe au cœur de leur campagne, le premier en s’inscrivant contre, dans un repli nationaliste, les deux autres pour, voyant dans les potentialités qu’offrent l’Europe des pistes de solutions et non de problèmes. Il est à noter au passage que LREM résiste bien électoralement à l’épreuve du pouvoir, dans une élection qui a su mobiliser l’électorat largement, 10 points de plus que lors des précédentes élections européennes. Et puis, il y a l’effondrement de LR, le choix d’un candidat conservateur, la ligne dure de Laurent Wauquiez, ont conduit la Droite républicaine dans le mur. Et comment croire que cette claque n’aura pas d’impact demain? La crise est là, majeure. Elle arrive dans un Parti qui s’est construit avec un objectif: être un poids lourd. Un parti, dont les prédécesseurs, dans les années 2000, avec le PS, avaient recomposé la vie politique pour devenir les deux partis dominants. Quel échec pour ces deux partis, ils sont tous deux en-dessous de la barre des 10%. Enfin comment ne pas noter qu’à Gauche, il serait peut-être temps de travailler en commun, de définir des axes prioritaires faisant consensus et de s’unir. Sous peine de nouvelles défaites…
Michel CAIRE