Publié le 26 août 2018 à 22h52 - Dernière mise à jour le 29 novembre 2022 à 12h30
Édouard Philippe a dévoilé les grandes lignes du budget 2019 dans un entretien accordé au JDD, ce dimanche 26 août. Prenant acte d’un ralentissement économique, le Premier ministre parle d’«un budget de transformation et de cohérence» et avance que «la prévision de croissance sur laquelle nous bâtirons ce budget sera de 1,7 %», alors que le gouvernement tablait sur 1,9%…
«Aucune prestation sociale ne sera réduite»
Pour maîtriser les dépenses publiques, trois prestations sociales (l’aide personnalisée au logement, les allocations familiales et les pensions de retraite) «progresseront de façon plus modérée, de 0,3 % par an en 2019 et en 2020», a annoncé Édouard Philippe. Un chiffre en deçà de l’inflation qui redémarre (2,3% en juillet). En revanche, «les prestations qui bénéficient à nos concitoyens les plus fragiles, comme le RSA, seront augmentées conformément à la loi». Le Premier ministre a en outre assuré que «la prime d’activité, le minimum vieillesse, l’allocation pour les adultes handicapés» seront augmentés «très significativement». Déclarant: «Nous assumons une politique de transformation et de maîtrise des dépenses qui privilégie, je le redis, la rémunération de l’activité et qui rompt avec l’augmentation indifférenciée des allocations. C’est par le retour à l’activité et une meilleure rémunération du travail que notre pays sera plus prospère».
Le nombre de contrats aidés va encore diminuer
Le chef du gouvernement a confirmé que les contrats aidés verraient leur financement «diminuer». L’exécutif a déjà nettement réduit la voilure, avec seulement 200 000 nouveaux contrats aidés budgétés pour 2018, après 320 000 en 2017 et 459 000 en 2016. «Nous voulons transformer l’action publique en diminuant le financement des politiques qui ne sont pas efficaces, par exemple sur le logement ou les contrats aidés, dont la plupart ne permettent pas d’obtenir ensuite un emploi viable», indique Édouard Philippe. En parallèle, le gouvernement «engage un effort inégalé pour la formation de ceux qui en ont le plus besoin»…
Les cotisations salariales sur les heures supplémentaires seront supprimées
«Dès le 1er septembre 2019, les cotisations salariales sur les heures supplémentaires seront supprimées pour tous les salariés, dans le privé comme dans le public», a annoncé le Premier ministre au JDD. Précisant: «Pour une personne payée au smic, cette mesure représentera 200 euros supplémentaires par an». Cette mesure, à l’origine programmée pour 2020, va donc être avancée d’un an. «Nous voulons que les Français puissent revenir vers le travail, que ce travail paie, et qu’il paie de mieux en mieux», a insisté le Premier ministre.
Pas de mesure brutale pour la prise en charge par les entreprises du financement des arrêts maladie
Édouard Philippe a écarté «l’hypothèse d’une mesure brutale de transfert (du financement des arrêts maladies) vers les entreprises». Rappelle que «l’enjeu des arrêts maladie est considérable». «Chaque année, un peu plus de 10 milliards d’euros sont consacrés à l’indemnisation des salariés arrêtés, et ce volume progresse de plus de 4 % par an, poursuit-il. En trois ans, le nombre de journées indemnisées est passé de 11 à 12 par an et par salarié du privé.» Pour Édouard Philippe : «Tous les acteurs du système doivent se mettre autour de la table pour trouver les moyens de contenir cette progression. Donc il ne s’agit pas de renvoyer vers tel ou tel le coût de ces indemnisations – les entreprises pas plus que d’autres. C’est ensemble qu’il faut résoudre le problème. Mais je veux dire à tous que cela ne peut pas durer.»
4 500 postes seront supprimés dans la fonction publique en 2019
Dans sa volonté de maîtriser la dépense publique, le gouvernement prévoit également la suppression d’environ 4 500 postes dans la fonction publique d’État en 2019, et le chiffre sera «supérieur à 10 000 en 2020». «Nous tiendrons l’objectif du Président de la République de supprimer 50 000 postes à l’horizon 2022», avance Édouard Philippe. Mais, indique-t-il: «Il y aura par ailleurs des recrutements : plus 2 000 agents supplémentaires dans la police, la gendarmerie et à la DGSI, 1 300 à la justice – parce qu’il s’agit de priorités».
Anna CHAIRMANN