Publié le 27 novembre 2018 à 18h06 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 19h23
Une information judiciaire contre X pour « homicides et blessures involontaires aggravés » a été ouverte par le parquet de Marseille après l’effondrement de plusieurs immeubles le 5 novembre. Huit personnes avaient alors trouvé la mort.
Cette annonce est intervenue trois semaines après la mort de huit personnes dans l’effondrement de deux immeubles du centre-ville, rue d’Aubagne. «À ce jour, les causes de l’effondrement de ces immeubles ne sont pas établies». L’enquête a été confiée à trois juges d’instruction du pôle accidents collectifs du tribunal de grande instance de Marseille. L’instruction a été ouverte pour «homicides et blessures involontaires aggravés par violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement» et pour «mise en danger de la vie d’autrui», précise le procureur de la République de Marseille, Xavier Tarabeux, dans un communiqué. Après trois semaines d’enquête de flagrance, une centaine d’enquêteurs de la police judiciaire marseillaise ont procédé à des dizaines d’auditions : locataires qui n’étaient pas présents au moment du drame, propriétaires et syndic de copropriété, ou encore responsables et membres de services de la mairie de Marseille et de Marseille Habitat. Des documents et des ordinateurs ont été saisis à la Mairie, au syndic, ainsi que chez des experts qui avaient pu examiner les deux immeubles quelques mois avant l’effondrement.
Le ministre du logement attendu dans la ville mercredi
Le 5 novembre, les deux immeubles des 63 et 65 rue d’Aubagne s’étaient «effondrés simultanément», peu après 9 heures, rappelle le magistrat. Le 65, dans les décombres duquel les corps ont été retrouvés après plusieurs jours d’intenses recherches, était une copropriété privée, et le seul immeuble habité. Le 63 avait été «condamné à la suite d’une procédure d’expropriation l’ayant attribué» au bailleur social municipal Marseille Habitat en 2017, ajoute le communiqué du procureur. Au total la ville, où est attendu mercredi le ministre du Logement Julien Denormandie, compte désormais plus de 188 immeubles évacués et 1 436 personnes délogées. Une centaine d’appartements devrait encore être évacués de l’une des plus grandes copropriétés dégradées de la ville, le Parc Corot.
A.C.