Publié le 3 août 2016 à 9h56 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h45
Heïdi Salazar est candidate UPE 13 à la présidence de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) du Pays d’Arles. cette jeune femme, mère de 4 enfants, dirige deux agences d’assurance. Elle explique les raisons qui la pousse à être candidate, insiste sur les potentialités du territoire. Entretien.
Destimed: Qu’est-ce qui vous pousse à être candidate à la présidence de la CCI ?
Je suis à la tête d’une PME/TPE et j’ai décidé d’être candidate car je souhaite une CCI plus proche, plus représentative des entreprises, notamment des plus petites; une CCI modernisée, innovante, dynamique, force de propositions et moteur du développement économique du territoire. Il faut remettre l’institution au cœur des entreprises et les entreprises au cœur de la Chambre. Il faut que ce territoire -fort de ces 12 000 entreprises, réparties sur 220 000 hectares qui représentent 44% du département des Bouches-du-Rhône- prenne conscience de toutes ses potentialités. Nous avons besoin d’une CCI qui soit plus présente sur le terrain et puis, nous devons être riches de tous les secteurs d’activités. Il faut créer un réseau, c’est une vraie attente. Pour ce faire, nous devons unir nos forces autour d’un grand projet que nous devons construire ensemble, en apportant nos idées, nos envies, nos ambitions sur la plateforme 13engagespaysdarles.fr
Pourquoi la mise en place d’une telle plateforme, qu’en attendez-vous?
Les institutions arrivent à leur terme, si nous voulons garder notre Chambre il faut être d’avantage connecté, se rendre indispensable, développer, structurer les liens entre les entreprises de notre territoire. Une fois cette dynamique créée, le Pays d’Arles devra jouer pleinement de son positionnement géographique qui fait de lui une plateforme entre le Gard, le Vaucluse et la métropole Aix-Marseille-Provence. Nous devrons nous appuyer sur ce positionnement pour développer notre économie. Or, cela ne pourra se faire qu’à partir des réalités du territoire et des réalités économiques. Sachant que les TPE/PME représentent pas moins de 90% du territoire, je connais leurs problèmes, je les vis au quotidien. Je sais les difficultés que nous affrontons trop souvent seuls mais aussi les idées que nous pouvons avoir sans savoir comment les partager. Alors je voulais créer un outil participatif pour que chacun se retrouve. C’est donc avec le plus vif intérêt que je me suis retrouvée dans 13engagespaysdarles.fr, une initiative de l’UPE 13. Il existe un fossé colossal entre les entreprises et la Chambre, cette plateforme vise à combler ce fossé. Dans ce cadre, élue, je conserverai le côté participatif, tous les grands projets seront mis en ligne afin que toutes les entreprises qui le souhaitent puissent s’exprimer, apporter leur pierre à l’édifice. Mais, cette plateforme, aussi importante soit-elle, n’est qu’un outil. Il est aussi très important pour moi d’aller à la rencontre des chefs d’entreprise dans les communes du territoire pour, toujours, échanger, débattre, ressentir. Nous avons tout sur ce territoire : la mer, le Rhône, la Camargue, les Alpilles… tout est là pour développer un tourisme raisonné. La CCI doit être un lieu de réflexions, d’élaboration, mais aussi de lobbying pour favoriser le développement de nos territoires. Et il faut décloisonner, travailler avec les artisans, les agriculteurs, c’est ensemble que nous gagnerons. Nous avons obtenu une avancée pour notre riz, c’est très bien, il faut aller plus loin, la Chambre doit aussi contribuer à la vente de nos produits agricoles, de qualité. Le Marché d’intérêt national (MIN) va se redéployer, il devrait atteindre, en 2021, 60% de la superficie de Rungis. La communauté « Terre de Provence » a été brillante, son projet est équilibré, bénéficiera à chaque commune et permettra de proposer une superbe vitrine de la Provence et d’exporter ses produits à travers le monde.
Votre territoire possède aussi une infrastructure importante avec le Port, quel avenir voyez-vous pour lui ?
Port-Saint-Louis va se développer grâce au Grand Port Maritime de Marseille (GPMM) avec un espace qu’il faut gérer au mieux en mesurant bien qu’avec les nombreuses activités qu’il génère, ce port constitue un formidable levier de développement, de croissance et d’emploi. Puis, il existe un très beau projet de port de plaisance qui peut nous permettre de devenir l’un des premiers ports de plaisance d’Europe. Un projet de marina existe avec derrière le projet d’un canal pour un accès direct au Rhône et donc une liaison avec Arles, Tarascon et Avignon. On pourrait ainsi développer le tourisme fluvial et favoriser de cette manière le développement des centres-villes et de leurs commerces. En matière de développement de centre-ville, nous avons à Arles: le projet de campus CIPEN (Cluster innovation pédagogique et numérique) même si des questions se posent sur son lieu d’implantation, la tour de la Fondation Luma, œuvre de Frank Gehry ou encore le le Museon Arlaten qui va rouvrir ses portes en 2019.
Propos recueillis par Michel CAIRE