Publié le 5 mars 2015 à 21h56 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h44
Jean-Noël Guérini, le président sortant du Conseil général des Bouches-du-Rhône ex-PS, fondateur de la Force du 13, aime les campagnes électorales et cela se voit. Il vient de présenter son programme et en a profité pour annoncer que s’il est élu, il s’engage à ne pas augmenter les impôts pendant toute sa mandature. Et d’ajouter: «A partir de ce que nous entendons sur le terrain, de ce que je ressens, je pense que nous allons gagner». En revanche, prévient-il: «Le pourcentage de votants risque d’être faible, 35% dans les grandes villes, 40% dans le reste du département». Une abstention qui devrait bénéficier au FN qui risque d’être présent dans de nombreux cas au second tour. «Face à cela, le soir du premier tour, si des duels opposent le FN à l’UMP, j’appellerais à voter pour le candidat de l’UMP. Je souhaite que la réciproque soit vraie mais il n’y pas de discussions, pas d’état d’âme, je combats le FN ». «Un FN qui depuis qu’il est élu dans les 13/14 n’a rien fait sinon vociférer», martèle-t-il. Puis de se projeter au-delà de ces élections : «La Force du 13 sera présente aux Régionales et aux Législatives. Quel choix ferais-je en 2017 (lorsque la loi sur le cumul des mandats imposera un choix entre le Sénat et le Département ndlr) je ne sais pas encore, mais rien ne dit que mon choix ne surprendra pas certains…». Dans la salle, de nombreux élus étaient présents, Lisette Narducci, PRG mais aussi des socialistes tels Christophe Masse, Hervé Cherubini, Jacky Gérard, Mario Martinet, Denis Rossi, Frédéric Vigouroux…
«Des discussions au parlement sur les compétences des départements à quinze jours du scrutin»
Pour Jean-Noël Guérini : «Le Conseil général est l’une des rares institutions qui fonctionnent bien dans ce département. Or, je ne vais pas critiquer la réforme en cours, la grande réforme du Président de la République mais, nous voilà devant un nouveau mode de scrutin, des circonscriptions électorales redécoupées et, cerise sur le gâteau, des discussions au Parlement sur les compétences des départements à quinze jours du scrutin. S’il ne s’agissait pas d’élections, on pourrait en rire».
Il rappelle en quelques mots son bilan : «Nous sommes le premier investisseur public du Sud-Est avec 255 euros investis par habitant contre 173 au niveau national, sans hausse des impôts depuis 8 ans. Et cela avec une gestion saine : nous avons 254 euros de dette par habitant contre 486 en moyenne dans les autres départements. Enfin, en 10 ans, nous avons investi plus de 3 milliards d’euros, soutenant ainsi la création ou le maintien de 15 000 emplois dans le département ».
Puis d’en venir à son programme : «Dans les 6 années qui viennent, le Conseil général, qui survivra, soyez en certain, à la mise en place aux forceps d’une métropole pachydermique, continuera à mettre en œuvre des politiques innovantes et à faire preuve de dynamisme».
Il affirme faire de la jeunesse sa priorité, rappelle Ordina 13: «Nous avons été les premiers et, à la prochaine rentrée nous allons fournir des tablettes hybrides à tous les collégiens, à partir de la 6e. Nous allons mettre également en place un bilan de santé pour les élèves de 6e et de 3e et le transport gratuit pour tous les collégiens y compris de Marseille».
Une carte jeune « 13responsable », destinée aux 13/20 ans
Il indique également qu’il entend mettre en place une carte jeune «13responsable», destinée aux 13/20 ans, qui renforcera l’autonomie des jeunes. « A l’image de ce qui se fait dans l’Essonne, pour ne citer que ce seul département, elle permettra d’acheter du matériel informatique, de la musique en ligne, des livres, aidera à l’inscription dans des clubs sportifs. Par ailleurs, elle pourra aussi aider financièrement au passage du permis de conduire, sésame pour l’insertion et l’intégration professionnelle». Autre axe avancé : «Nous savons que de nombreuses familles ou particuliers consacrent une grande partie de leur vie et de leur énergie pour aider, à domicile, des proches en situation de dépendance. Nous allons aider les aidants».
Il fustige son adversaire UMP, Martine Vassal. «Avec elle c’est tout pour Marseille et rien pour le reste du département. Elle dit que nous ne donnons rien pour la cité phocéenne, à croire qu’elle ignore ce que le Conseil général donne à Marseille: 100 millions votés en trois ans pour les hôpitaux marseillais, 30 millions pour le Stade Vélodrome, 16 millions pour le Mucem, 5 millions pour la vidéo protection, sachant que nous en verserons 15 au total, 180 millions pour la L2, 150 pour le métro et le tram, soit 800 euros par Marseillais, sans compter les aides sociales… Elle oublie que ses amis politiques, qui gèrent approximativement Marseille, n’arrivent pas à proposer des projets pour les crédits de paiement du partenariat que nous avons signé avec Marseille».
Puis d’en venir au contexte politique, de s’en prendre, sans le citer, à Patrick Mennucci. «Certains, à gauche, ont choisi délibérément de jouer la politique de la terre brûlée. Mais comment peut-on donner de l’importance à une personne qui a été écrasée aux dernières municipales ? A quelqu’un qui a donné la Mairie des 13/14 au FN ? Il y en a assez de ses leçons».
Michel CAIRE