Publié le 21 mars 2021 à 11h00 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 15h32
Du 22 mars au 6 avril les salariés des TPE sont appelés à voter pour élire leurs représentants aux Commissions paritaires régionales interprofessionnelles (CPRI). Franck Bergamini, secrétaire général de l’Union départementale FO 13 revient sur les enjeux de ces élections. Entretien.
Destimed: Des élections vont avoir lieu, quels types d’entreprises concernent-elles?
Franck Bergamini: Les Commissions paritaires régionales interprofessionnelles (CPRI) sont mises en place, dans chaque région, afin de représenter les salariés et les employeurs des très petites entreprises (TPE). A cet effet des élections, initialement prévues en novembre, ont lieu du 22 mars au 6 avril. Elles concernent les salariés de très petites entreprises, d’associations (moins de onze salariés), de personnes travaillant chez un particulier-employeur. Dans les Bouches-du-Rhône cela touche pas moins de 160 000 salariés, 400 000 dans la région Sud. Des TPE qui représentent 30 % de l’emploi dans le département des Bouches-du-Rhône. Le vote se fait par correspondance et par voie électronique.
Quelle est la mission des CPRI?
Composées paritairement de 20 membres salariés et employeurs issus de ces entreprises de moins de 11 salariés, les CPRI ont essentiellement pour mission d’informer et conseiller salariés et employeurs sur les dispositions légales et conventionnelles qui leur sont applicables ; de débattre et rendre des avis sur les problématiques relatives aux TPE (emploi, formation, GPEC, conditions de travail, de santé, d’égalité professionnelle, de prévoyance…) ; d’aider à la résolution des conflits individuels et collectifs ; d’être force de propositions en matière d’activités sociales et culturelles (ASC).
Est-ce que ces élections mobilisent les salariés?
Non et c’est un vrai problème. Lors du précédent vote on n’a comptabilisé que 7% de votants. Alors je comprends que, lorsque l’on est dans une TPE, on considère avoir un lien privilégié avec le patron et c’est vrai dans la plupart des cas. Mais lorsqu’il y a des problèmes il ne reste que la CPRI et là, le poids de FO doit être important pour défendre les salariés, c’est ce que j’évoquais précédemment. Mais nous sommes aussi conscients que, parfois, les patrons de TPE ne respectent pas les droits parce qu’ils ne les connaissent pas. Nous sommes là pour leur expliquer. D’autres salariés vivent des situations difficiles, ils sont isolés c’est vrai mais ils doivent savoir qu’ils ne sont pas seuls. Alors il faut vraiment que les salariés se saisissent de cette instance, votent pour nos candidats qui connaissent parfaitement leurs problèmes puisqu’ils sont eux-mêmes issus des TPE.
Outre le fait d’être dans une TPE quelles sont les conditions nécessaires pour pouvoir voter?
Pour voter, il faut (principales conditions) être âgé d’au moins 16 ans révolus et avoir un contrat de travail, quel que soit son type (CDI, CDD, contrat d’apprentissage, convention de stage…). Chaque électeur est inscrit sur une liste au titre d’une région (lieu de l’entreprise ou de l’établissement), d’un collège (cadre ou non-cadre) et d’une convention collective.
Au-delà de ces élections, quelles sont les revendications de FO pour les salariés des TPE?
Pour ne donner que deux exemples plus de 24 % des salariés des TPE sont payés au Smic, FO se bat pour une augmentation du Smic correspondant au salaire médian, soit 1 437 € net/mois; pour que toutes les heures supplémentaires soient rémunérées; pour un système de retraite juste, basé sur la solidarité. Concernant la formation FO se bat pour mettre en place des parcours de formation et des formations de proximité sur mesure.
Propos recueillis par Michel CAIRE
[(Les candidats FO de la région Sud
1. Mbae Aboudou, cuisinier
2. Lydia Bakour, secrétaire garage automobile
3. Myriam Garnier, gardienne d’immeuble
4. Eliane Gonzales, pharmacienne
5. Hervé Grauliere, opticien
6. Karine Maillet, assistante secrétariat
7. Farida Tazit, salariée particulier-employeur
8. Valérie Verdun, aide-ménagère
9. Mélanie Vinciguerra, secrétaire administrative
10. Laurence Virga, employée boulangerie-pâtisserie)]