Publié le 2 mai 2014 à 23h43 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 17h49
«Nous sommes tous avec Renaud Muselier », indique, à propos des élections européennes, le maire UMP de Marseille, Jean-Claude Gaudin qui, afin que le propos soit encore plus fort a organisé une conférence de presse dans son propre bureau. Outre le maire et celui qui fut, longtemps, son premier adjoint, sont présents Dominique Vlasto et Jean Roatta, tous deux députés européens qui ne briguent pas un nouveau mandat et, Richard Miron, venu rappeler l’importance que la ville accorde à sa candidature au titre de capitale européenne du sport 2017. Et, entre les enjeux méditerranéens, européens, sportifs, le maire aura le temps d’insister sur l’impopularité de la réforme des rythmes scolaires auprès des élus de droite comme de gauche « car on ne peut pas la mettre en œuvre », une réforme due à Vincent Peillon, la tête de liste PS aux européennes dans le Grand Sud.
Le Maire a profité de l’occasion pour souligner qu’il a rencontré le Premier ministre le 29 avril. Au cours de cet entretien il a été notamment question de la SNCM. «Je lui ai dit que nous ne pouvions pas nous résoudre à sa disparition.»
Toujours à propos de la compagnie maritime, le maire assène: «Il faut que Paris fasse taire Bruxelles sur ses demandes exorbitantes de remboursement de 440 millions et qu’il agisse auprès de Veolia, compte tenu des nombreux contrats dont le groupe bénéficie, tant au niveau national que territoriales».
Ce point évoqué, Jean-Claude Gaudin lance : «Renaud Muselier est la seule tête de liste marseillaise à ces élections» avant de laisser la parole au candidat qui martèle : «Nous avons besoin de l’Europe». Précisant: «70% des décisions prises en France sont validées au niveau européen. » Mais de prévenir tout de suite : «Bruxelles ne doit pas être un bouc-émissaire. Lorsque nous avons une France forte, comme cela fut le cas avec Chirac, De Villepin, Sarkozy, nous sommes entendus, respectés. Tel n’est pas le cas lorsque, comme nous le faisons actuellement, nous tergiversons. Car enfin, on a beaucoup critiqué le couple Sarkozy-Merkel, mais il y avait un couple franco-allemand. Aujourd’hui il ne viendrait à l’esprit de personne de parler du couple Hollande-Merkel. Il nous faut à nouveau nous donner les moyens de peser».
« Si la cité phocéenne se développe cela permettra à tout le monde de se développer, au Nord comme au Sud »
Puis d’insister sur l’importance stratégique de la région et de Marseille. «Cette ville n’est en compétition avec personne car, si la cité phocéenne se développe cela permettra à tout le monde de se développer, au Nord comme au Sud». Et d’expliquer: «C’est dans ce sens que j’entends travailler et notamment agir fortement sur les questions d’autoroutes, de voies de desserte».
Dominique Vlasto considère : «Le plus gros dossier en terme européen pour Marseille c’est le port qui est stratégique pour l’Union Européenne en Méditerranée. Pendant des années l’UE a été tournée vers l’Est aujourd’hui, elle commence à se tourner vers le Sud. Et, à ce niveau, nous sommes leaders en matière de dossiers transfrontaliers».
Jean Roatta, signale dans un premier temps que l’Europe ne s’investit pas seulement dans des gros dossiers. «Lorsque j’étais maire des 1/7 nous avons obtenu une participation financière sur une opération de quartier», indique-t-il. Il en vient ensuite à la Méditerranée : «L’Europe dispose d’un budget énorme pour la politique de voisinage, 16 milliards d’euros et maintenant, elle commence à se tourner vers le Sud. Nous devons irriguer les pays du Sud avec cet argent Européen. Nous devons créer des autoroutes de la mer. Et nous sommes dans ce cadre, très actifs afin que la première voit le jour entre Marseille et Tanger, ce qui pourrait déboucher rapidement sur une deuxième, entre Marseille et Gênes. Et puis, à l’heure où Barcelone se tourne de plus en plus vers la Catalogne, Marseille a toute sa place pour devenir une capitale euro-méditerranéenne».
Richard Miron revient sur la candidature de Marseille au titre de Capitale européenne du sport. «Le sport, on ne le mesure pas assez, est un levier de développement économique et nous avons dans la cité phocéenne des entreprises leaders au niveau européen, voire mondial. Le sport ne se réduit pas au professionnalisme, il existe une multiplicité de pratiques. Nous avons 150 000 Marseillais qui ont une licence et un quart de la population qui pratique le sport loisir. Enfin, le titre de Capitale européenne du sport permettra de développer nos infrastructures sportives».
Michel CAIRE