C’est dans une salle comble, plus de 600 personnes, au Dock des Suds que s’est tenu, ce samedi 1er juin, le meeting de « Réveiller l’Europe » (PS-Place publique) lors duquel Raphaël Glucksmann, sa tête de liste, plaide pour une Europe plus forte, plus sociale, plus écologiste et plus féministe. Meeting marqué notamment par l’intervention de Benoît Payan, le maire de Marseille qui s’en prendra, avec force, à l’extrême droite.
« L’Europe doit s’ancrer en Méditerranée et non pas la transformer en cimetière, en mur. Nous, nous voulons un espace de partenariat avec la Méditerranée, l’Afrique car, pour nous l’Europe se grandit en participant au développement des autres, pas en se repliant sur elle-même », déclare Raphaël Glucksmann avant d’inviter la jeunesse « à ne laisser personne décider à sa place » et d’affirmer : « Nous allons être la grande et belle surprise de ces élections».
La tête de liste Réveiller l’Europe dénonce les attaques qu’il subit de la majorité : « On ne peut pas dire le matin que j’ai voté dans plus de 90% des cas comme eux et le soir dire que je suis une copie de Mélenchon. Ce n’est pas à la hauteur des défis ». Lors de son intervention, il insiste sur: « le retour de la guerre, l’accélération des catastrophes climatiques, l’immense vague de l’extrême-droite ».
Signale qu’il entend dire partout en France : «On n’en peut plus de l’impuissance de la France et de l’Europe». «Eh bien, précise-t-il, tout notre projet est là. Nous voulons sortir de l’impuissance, du déclin européen. Nous voulons une puissance européenne souveraine capable de penser notre destin, capable d’assurer sa propre sécurité. Imaginez que Trump soit élu nous serons seul face à Poutine. C’est pour cela aussi que nous serons des combattants au service de la résistance ukrainienne qui est la première ligne de notre défense. Aider l’Ukraine c’est aider l’Europe elle-même ». Et de se prononcer en faveur de la création d’un fonds de 100 milliards d’euros « pour investir dans la défense européenne ». Raphaël Glucksmann rappelle: « La souveraineté ce n’est pas que la défense c’est aussi l’industrie, l’agriculture, l’énergie, les médicaments ». Considère que l’on a transformé l’Europe «en continents de consommateur de produits venus d’ailleurs. Ce n’est plus possible. Il faut une rupture avec le libre échange. Il faut défendre les produits européens, réserver la commande européenne en premier lieu aux européens ». Le candidat se prononce en faveur « d’une révolution énergétique. Il faut sortir du fossile, conserver une part de nucléaire, c’est un impératif climatique et une exigence pour notre souveraineté».
« Une puissance écologique européenne »
Pour Raphaël Glucksmann : « Nous devons être une puissance écologique européenne. C’est ce qui nous permettra de contrer la vague de replis nationaliste. Nous montrerons à tous que l’écologie c’est plus d’usines, plus d’emplois, plus d’industries, plus de justice sociale et c’est aussi plus de sobriété. La transformation écologique est une opportunité à saisir.» Puis affiche la volonté de mettre en place «un plan Marshall pour le logement social». En ce qui concerne la guerre entre Israël et le Hamas, il précise : « Je n’ai pas tergiversé pour dénoncer de la manière la plus ferme l’attentat de l’organisation terroriste du Hamas. Je n’ai pas tergiversé non plus pour dénoncer le blocus criminel de Gaza. L’Union européenne doit faire pression sur Netanyahu et sur les soutiens du Hamas pour frapper ce mouvement terroriste au portefeuille ».
« la Gauche que nous portons et celle qui veut prendre le pouvoir »
Avant lui plusieurs personnalités sont intervenus, applaudissements nourris pour Benoît Payan, le maire de Marseille pour qui « la Gauche que nous portons et celle qui veut prendre le pouvoir, pas celle de l’invective et de la violence. Nous sommes les héritiers de 1905, de Jaurès, du Front Populaire, du Conseil National de la Résistance, nous portons leurs messages ». Puis de mettre en garde : « En France il n’y a pas d’acquis sociaux que des conquêtes sociales et elles sont fragiles».
Tandis que Pascaline Lécorché, secrétaire générale de Place Publique signalera : « Je suis chercheuse, nous ne sommes que 19% en Europe à être femme et chercheuse, c’est là une inégalité parmi d’autres que nous devons combattre. Nous voulons renforcer les droits des femmes, inscrire l’IVG dans la Charte des Droits Européens, reprendre le combat de Gisèle Halimi en instaurant une harmonisation par le haut des droits des femmes ». Et elle prévient : «Les démocraties perdront si on continue à avoir 31% des ménages européens qui se privent de nourriture pour donner à manger à leurs enfants ».
Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste, rend hommage à Marseille « cette ville monde, cette ville d’un Printemps merveilleux ». Il met à son tour en garde ceux qui se laisseraient tenter par l’extrême droite : « Ils n’ont pas changé. Ceux sont les mêmes qui suppriment le RSA, s’attaquent aux droits des femmes, laissent défiler des fascistes sous la protection de la police. Les mêmes qui utilisent la laïcité, le féminisme contre les musulmans ». Puis d’annoncer que le PS « n’appellera plus jamais au barrage contre le RN » en cas d’affrontement avec Renaissance « et encore moins avec LR qui joue les copies du RN avec son tweet sur l’Algérie, pays ami. Ils ne sont plus un barrage simplement un marche-pied ».
Réactions du public
Reportage vidéo Joël BARCY, rédaction Michel CAIRE
