Élections législatives. Ouf, un moment de répit gagné

Publié le 8 juillet 2024 à  8h16 - Dernière mise à  jour le 10 juillet 2024 à  17h05

A 20 heures la bonne surprise arrive : le RN ne l’emporte pas, face à une énorme mobilisation populaire. Il s’effondre dans la dernière ligne droite pour ne prendre que la troisième place derrière le Nouveau Front Populaire et Ensemble.

On se dit que ce résultat doit agir comme un électrochoc après les Européennes, après le premier tour, qu’il  doit permettre de prendre le temps d’entendre le message, de mesurer que c’est sans doute la dernière chance qui est donné aux républicains. Le RN fait toujours, fait encore peur, mais pour combien de temps ? Ou, plus exactement pendant combien de temps les Français jugeront-ils encore important de défendre la démocratie, que cela donne du temps pour reconstruire, pour éviter le pire dans trois ans. On souffle, on se prend à sourire, à croire à demain.

Arrive comme la semaine dernière, Jean-Luc Mélenchon avec les seuls Lfistes

Mais le ouf à peine fini arrive comme la semaine dernière, Jean-Luc Mélenchon avec les seuls Lfistes comme pour confisquer la victoire aux autres composantes du Nouveau Front Populaire; pour, lancer, une nouvelle fois, le bouchon trop loin. Alors que le Nouveau Front Populaire n’a pas la majorité absolue, que LFI est minoritaire  en députés au sein du Nouveau Front populaire. Qu’importe le réel, il lance : «La volonté du peuple doit maintenant être strictement respectée». Et peu importe la majorité relative : « Dès lors aucun subterfuge, arrangement ou combinaison ne seraient acceptables ». Une nouvelle fois Jean-Luc Mélenchon divise, joue la stratégie du chaos, met en lumière le fait que, pour lui, le Nouveau Front Populaire est un boulet qui le freine dans son ambition personnelle : être candidat dans trois ans. Un Mélenchon qui, comme un aveu, ne parle que peu de la victoire contre le RN, réservant ses attaques, ses mises en garde, au président de la République. Son proche, le député Lfiste marseillais Sébastien Delogu, s’en prend lui, sur le plateau de FR3 à François Hollande et Benoît Payan, le maire de Marseille, Printemps Marseillais.

Il ne faut pas être devin pour comprendre qu’avec les mélenchonistes il sera impossible de créer un rassemblement. Marie- Arlette Carlotti, sénatrice socialiste des Bouches-du-Rhône ne dit pas autre chose lorsqu’elle avance  qu’il est possible de faire une sélection parmi les Lfistes. En revanche, une nouvelle fois, Olivier Faure, PS, parle boutique : «C’est le rôle du nouveau Front Populaire et de la famille socialiste de refonder un projet collectif ». Ce qui, entre nous soit dit, est une façon d’exclure les citoyens des grandes questions à régler.

Et le ouf s’essouffle, se renverse

Et le ouf s’essouffle, se renverse, c’est fou de ne pas mesurer les enjeux, de ne pas voir que des digues ont sauté ces dernières semaines en France. De ne pas voir que le RN a obtenu un score historique. De ne pas voir que nombre de nos concitoyens ont basculé vers lui. De ne pas voir que certains ont préféré voter RN plutôt que le Nouveau Front Populaire. Que certains ont fait le choix, en se maintenant, de favoriser l’élection d’un membre du RN, comme Anne-Laurence Petel, Renaissance, dans la 11e circonscription des Bouches-du-Rhône. «Contrairement à Mohamed Laqhila, Modem, qui s’est désisté en ma faveur, Madame Petel par son maintien a fait le choix de la défaite et du déshonneur», déclare Marc Pena, le nouveau député de la 14e circonscription des Bouches-du-Rhône.

Il n’est plus temps des petits jeux politiciens

Disons le haut et fort il n’est plus temps des petits jeux politiciens. L’urgence sociale, sociétale, environnementale l’impose. Il importe d’entendre les peurs, les colères, d’y répondre. Il serait faux de dire qu’Emmanuel Macron, on l’a vu avec le quoi qu’il en coûte, a tout échoué, mais des ténors du gouvernement ne cessent de dire que c’est fini. Il y a la question des retraites qui a vu une majorité de Français s’y opposer d’autant plus que rien n’a été mis en place pour les seniors contraints au chômage. Et les menaces de licenciements des fonctionnaires pendant la campagne des européennes a été un chef-d’œuvre d’inepties.  Demain fait peur, le contexte international y contribue. Une peur, une insécurité qui demande une réponse, qui demande plus de policiers, plus de caméras, plus de gendarmes dans les campagnes mais aussi plus de services publics, d’acteurs de la santé. Plus d’écoute, plus d’espoir. C’est d’un nouveau Conseil national de la résistance dont on a besoin, riche de sa diversité, de sa volonté de répondre aux grandes questions de notre temps, avec la population.

La pari est-il utopique ? Peut-être. Mais, si la réponse n’est pas à cette hauteur il est une région où l’on peut lire de quoi notre futur sera fait : la région Provence-Alpes Côte d’Azur avec la razzia faite par le RN et, à un moindre niveau LFI, un territoire où on ne fait plus société. Et cela invite d’autant plus à la réflexion que c’est sur ce territoire qu’Emmanuel Macron a voulu, porté le Marseille en Grand et que Renaud Muselier a su apporter de nombreux fonds européens. Deux politiques qui ne doivent pas être jetées à l’eau mais, au contraire, accélérées, renforcées. Il importe que des résultats se voient, se touchent du doigt, impactent positivement la vie.

Michel CAIRE

 

 

 

 

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