Élections législatives:  Sabrina Agresti-Roubache (Renaissance) : « Nous ne pouvons pas accepter que notre ville tombe aux mains de l’extrême droite »

Sabrina Agresti-Roubache, secrétaire d’État chargée de la citoyenneté et de la ville, député des Bouches-du-Rhône sortante et son suppléant Didier Parakian repartent au combat dans la première circonscription des Bouches-du-Rhône avec, déjà, une première affiche, avec la photo du duo et un passage on ne peut plus clair qui entend donner la tonalité de la campagne : « Ils se battent pour Marseille ».

Destimed Sabrina Agresti Roubache
Sabrina Agresti-Roubache et Didier Parakian en campagne pour les législatives dans la 1ère circonscription de Marseille (Photo Michel Caire)

Marseille mérite autre chose que le RN comme destin

« On peut connaître des échecs, on peut tous l’accepter mais ce qui est inacceptable c’est le déshonneur. Alors oui le combat est difficile mais pour Didier Parakian et moi cela n’a jamais été facile. Je rappelle qu’en 2022 on nous prédisait déjà la défaite. Alors, oui, le RN est très haut dans cette circonscription de Marseille où j’habite. C’est la raison qui nous pousse à repartir car nous ne pouvons pas accepter que notre ville tombe aux mains de l’extrême droite. Marseille mérite autre chose que le RN comme destin», assène Sabrina Agresti-Roubache qui signale: «Et croyez-moi, dès dimanche soir les militants se mettaient en action, les premières affiches sont là, d’autres vont arriver demain et nous allons aller à la rencontre des gens, pour discuter, débattre, pour me faire engueuler, pour écouter, expliquer, ce que je fais déjà dans le cadre du Marseille en Grand ».

La secrétaire d’État avance: « Nous n’avons certes pas tout bien fait mais nous avons donné le meilleur de nous. Et on peut nous critiquer. J’entends la colère qui s’est exprimée le 6 juin, Emmanuel Macron l’a entendue et, avec la dissolution, il met, le 30 juin, les Français devant leurs responsabilités ». Si elle indique « ne pas vouloir culpabiliser les électeurs du RN», son discours est tout autre sur ce parti : « Il ne faut pas oublier l’histoire de ce parti et il ne faut pas croire qu’il a changé alors qu’il a simplement su se déguiser. Alors oui l’extrême droite est mon principal adversaire». En ce qui concerne LFI, elle précise immédiatement: «Je n’oublie pas la gauche extrême qui ne reconnaît pas le Hamas comme organisation terroriste, qui voit un de ses députés venir avec un drapeau palestinien à l’Assemblée. Et lorsqu’ils jugeront qu’un sujet est plus rentable politiquement ils abandonneront ce dossier car pour les deux extrêmes l’important était de créer un climat de tension à l’Assemblée, pour créer le chaos ». Mais pour le second tour, face au RN elle indique : « Je n’ai pas changé j’appellerais toujours à faire barrage à l’extrême droite ». Un combat, signale-t-elle qui lui tient d’autant plus à cœur que « j’ai eu à subir le racisme et le sexisme ».

« Nous risquons de perdre les 15 milliards du Marseille en Grand »

Dans ce contexte la secrétaire d’État rappelle les enjeux pour Marseille : « Il faut bien mesurer que nous risquons de perdre les 15 milliards du Marseille en Grand.» Concernant ce dossier elle est interrogé sur le rapport de la Chambre régionale des comptes qui pointe un manque d’ambition en termes de construction de logements sociaux. De montrer à cette occasion son implication dans ce dossier : « J’ai pris des responsabilités sur Marseille en grand le 21 juillet est-ce que l’on peut me reprocher une carence en logement social ? Est-ce que l’on peut reprocher au président de la République d’avoir une vision pour Marseille ? Tous les 6 mois une réunion a lieu pour faire le point sur l’évolution des dossiers. Une filiale d’Euromed, Euromed Anru, se crée pour répondre à une partie des critiques de la Chambre. En ce qui concerne les écoles je rappelle qu’elles relèvent de la Mairie et que le Président s’est engagé pour une réhabilitation des écoles. J’attends des permis de construire, permis qui seront entre les mains des Préfets pour aller plus vite. Alors si la Chambre a une potion magique pour aller plus vite pour construire qu’elle me la donne.» Car, poursuit-elle: «Croyez-moi, j’ai vécu dans les quartiers, je sais ce que c’est. Quand je vois détruire une tour où j’ai habité c’est un crève-cœur mais ce n’est pas de ma faute si, du fait de son état, on en est réduit à cette extrémité. Et je descends tous les vendredi à Marseille pour suivre l’avancée des dossiers, pour aller sur le terrain. J’ai mis en place des rencontres avec la population, je vais chez les habitants boire le café, me faire engueuler et je ne fais pas cela pour récupérer des voix. La question n’est vraiment pas là ».

Concernant la mixité nécessaire, elle indique: «Lorsque des gens me disent vouloir rester sur place je pense qu’ils doivent, autant que possible, le faire». Elle ajoute : « On parle beaucoup de mobilité  mais il en est une que l’on n’évoque pas : les ascenseurs. Or 37% des immeubles en zone prioritaire sont privés d’ascenseurs sachant que 27% ont plus de 40 ans. Face à cela j’ai saisi les Offices,  j’ai demandé des solutions à la fédération des fabricants d’ascenseurs, un plan doit être lancé en septembre ».

Sabrina Agresti-Roubache rappelle : « Je ne suis pas restée inactive sur les questions de sécurité et de changement climatique puisque j’ai dit, et les critiques n’ont pas manquées, qu’il fallait plus de bleu et de vert dans nos quartiers et c’est ce que nous faisons avec le gouvernement. Un commissariat fonctionne toute la semaine, 24 heures sur 24, globalement, sur Marseille, on compte plus de 400 policiers supplémentaires ainsi que 3 compagnies de CRS ».

« Le combat sera difficile mais c’est la ministre de Marseille qui se bat pour Marseille »

Didier Parakian, son colistier évoque la prise de position du président des Républicains, Eric Ciotti : « C’est la Bérézina. C’est la disparition de LR et il ne reste que les extrêmes d’une part et nous de l’autre, qui appelons à un bloc des gens raisonnables, de droite, de gauche, des écologistes ». « Le combat sera dur, avance-t-il, on veut nous piquer les clés de la circonscription et bien le RN doit savoir que la maison sera bien gardée et que nous nous battrons tous pour Marseille ». Concernant la campagne dans la circonscription, il avoue : « Le moteur c’est Sabrina moi je ne suis là que pour faire de la couture », un domaine dans lequel il fait preuve d’un certain savoir-faire. Tandis que Sandra Blanchard, la directrice de campagne déclare : «Il faut changer ce que nous ne pouvons pas accepter et nous n’acceptons pas que l’extrême droite prenne Marseille ».

Dans le public, Roland Blum. Pour lui : «Le combat sera difficile mais c’est la ministre de Marseille qui se bat pour Marseille alors comment ne pas voir qu’elle dispose d’un certain nombre d’atouts qui peuvent lui permettre d’y arriver. En tout cas ce combat mérite d’être mené pour Marseille car, c’est là l’important. Après, les choses auraient été plus simples si la dissolution n’avait eu lieu qu’après les Jeux, afin de permettre à ces derniers de se dérouler dans les meilleures conditions de sécurité possible et d’apaiser un peu le débat ».

Le professeur Frédéric Collart voit lui aussi de la précipitation dans la dissolution : « Mais c’est chose faite et maintenant nous sommes là pour nous battre pour Marseille, pour nos valeurs, pour battre l’extrême droite ». Tandis que pour Robert Ciampi, proviseur, membre d’Horizons : « Ces élections sont les plus importantes des dernières décennies ».

Michel CAIRE

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