Publié le 25 mars 2014 à 18h54 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 17h46
Lisette Narducci avance pour sa part : « Vous m’avez, monsieur le Maire, proposé de vous rejoindre. J’attendais, pour ma part, un rassemblement autour de ma candidature puisque j’étais arrivée deuxième avec 22,76% des voix, derrière Solange Biaggi (24,85%) en tête, et donc devant les autres listes de gauche dont celle d’Eugène Caselli, 4e avec 16,92% des voix, le FN prenant la 3e place avec 17,53% des voix. J’ai donc lancé un appel qui s’inscrivait dans le cadre des accords nationaux de rassemblement à gauche et, plus largement républicain, pour faire barrage au FN. Or, le seul qui ait répondu à mon appel, c’est vous, en me faisant la proposition qu’aurait dû faire la gauche. J’ai donc décidé de vous rejoindre en ma qualité de maire afin de défendre les intérêts de ces quartiers et de ne pas prendre le moindre risque de voir le FN prendre encore plus d’ampleur. Il est évident, monsieur le Maire, que nous n’avons pas les mêmes affinités politiques. Mais ce qui compte, dans cette élection locale, c’est de poursuivre le travail local. Nous avons eu des désaccords, nous en aurons encore. Car, si je ne suis pas virulente comme certains, je travaille et je défends ce que je crois juste. Mais à la ville, comme au Département d’ailleurs, 80% des dossiers sont votés à l’unanimité ». Et de préciser: «Je ne dirige pas une liste guériniste mais une liste d’hommes et de femmes qui, comme moi, sont libres, et ont la volonté de poursuivre leur action et, encore une fois, c’est bien monsieur Caselli qui a refusé de me rejoindre contrairement à la logique défendue par Harlem Désir, le 1er secrétaire du PS».
« Nous sommes capables de dépasser les clivages »
Solange Biaggi insiste sur l’importance de cette fusion : «Nous allons faire un excellent travail». Jean-Claude Gaudin reprend : «Le renouveau, il est chez nous. J’ai demandé à 10 adjoints et 8 conseillers municipaux de se retirer, tous des amis, ce n’était pas simple. Aucun ne m’a critiqué. Ce n’est pas le cas dans le camp adverse. Le rassemblement, il est aussi chez nous. Ma doctrine est celle de la Démocratie Chrétienne qui a vu le jour dans la résistance. Et je veux unir. Je remercie Lisette Narducci et Robert Assante avec qui nous avons eu des désaccords, certes, mais qui n’ont rien de comparables avec ceux auxquels l’on assiste entre socialistes. Nous montrons là que nous sommes capables de dépasser les clivages, comme a su d’ailleurs le faire monsieur Diouf. Car, notre projet pour Marseille n’est pas UMP mais pragmatique».
Pour en revenir à la polémique autour de Jean-Noël Guérini, il avance : « Monsieur Mennucci doit tout à Jean-Noël Guérini sur lequel il crache aujourd’hui. En ce qui me concerne, si Jean-Noël Guérini est confronté à des affaires judiciaires il a droit, comme tout le monde, à la présomption d’innocence ».
Dans le 6e secteur, après une campagne tendue, un accord a été trouvé entre le maire sortant (DVD) Robert Assante, qui a obtenu 13,20% des voix, pour une alliance au second tour avec la liste conduite par Roland Blum (UMP-UDI) arrivé en tête avec 35,37% des voix suivi par Élisabeth Philippe (FN) 25,80% et Christophe Masse (PS-EELV) 16,62%. Et en cas de victoire au second tour Robert Assante resterait maire des 11/12. « C’était plus facile dans ce secteur. Nous sommes amis avec Robert Assante, une amitié qui s’est toujours affirmée, au-delà des évolutions politiques. Unis, nous allons porter haut les couleurs de la Ville».
Puis d’affirmer: «Le FN représente un danger dans tous les secteurs de la ville, pas seulement les 13/14. Il faudrait d’ailleurs que le PS mette en adéquation ses propos au niveau national et ses actes sur le terrain».
« Notre volonté est de rassembler »
Roland Blum conduisait au premier tour la liste UMP-UDI dans le secteur, il indique : «Compte tenu de notre excellent score nous aurions pu nous maintenir dans le cadre d’une quadrangulaire. Mais cela n’aurait pas été sérieux. Notre volonté est de rassembler afin de poursuivre la politique de changement engagée à Marseille».
En ce qui concerne les accords au sein du futur conseil municipal, Jean-Claude Gaudin avance : «Ne mettons pas la charrue avant les bœufs, il faut d’abord gagner. Il faut voir aussi les accords passés en face. Dire que Patrick Mennucci est allé jouer de la mandoline à tous les grands patrons avant le premier tour. Comment pourrait-il tenir les engagements pris avec eux maintenant qu’il s’est allié à Jean-Marc Coppola et aux révolutionnaires ?».
Michel Dary, le président du PRG 13, soutient la démarche de Lisette Narducci : «Et si je dois être exclu, je ne serais pas seul puisque le PS ne nous a pas rejoints, contrairement aux accords nationaux, il y aura donc aussi des exclusions dans ce parti».
René Malville, proche de Lisette Narducci, avoue pour sa part : «Je ne soutiens pas cette démarche. Elle aurait dû continuer seule et nous aurions gagné. Au second tour je ne soutiendrai personne ».
Michel CAIRE
