Publié le 23 janvier 2021 à 10h22 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 12h34
Gauche, écologistes, citoyen.ne.s seront-ils unis aux régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur? On aurait pu croire que tel n’était pas le cas à la suite du vote EELV en faveur de l’union des écologistes. Cependant, ce vendredi 22 janvier, lors d’une conférence de presse tenue par les signataires de «l’Appel au rassemblement des écologistes, de la gauche, et des citoyen.ne.s» pour les élections régionales, -pour qui «Le temps de l’alternative est venu, construisons-la ensemble »-, Olivier Dubuquois, EELV, a déclaré que les écologistes étaient partie intégrante de ce rassemblement. Et, dans l’après-midi, un communiqué annonçait que ce samedi 23 janvier au cours d’une conférence de presse «les deux nouveaux co-secrétaires, Jean-Laurent Félizia et Brigitte Apothéloz, évoqueront le nouvel exécutif régional d’Europe Écologie – les Verts Paca et présenteront la stratégie choisie pour les régionales».
Refondre l’exercice démocratique
Mais, ce qui est sûr c’est que nombre de mouvements citoyens, militants syndicaux, associatifs, le PS, le PCF, la France Insoumise s’inscrivent d’ores et déjà dans ce mouvement qui entend marcher dans les pas du Printemps Marseillais et affiche l’ambition d’amplifier cette démarche. Par ailleurs, un rapprochement avec les autres initiatives favorables à ce type d’union est initié, c’est notamment le cas avec l’appel des 100 Citoyens du Sud. Le texte fondateur d’«il est temps» (voir ci-dessous) avance: «Nous voulons une région qui s’engage résolument vers une transition écologique pour lutter contre le réchauffement climatique, pour un développement économique vertueux, et la réduction des inégalités. Nous voulons une région qui refonde l’exercice démocratique, en co-construisant l’avenir avec ses habitant·es (…)».
«Redonner confiance dans la politique aux citoyens»
C’est à la suite d’un tirage au sort que les intervenants prennent la parole. Houria Annachi, militante associative aixoise insiste: «Il est temps» qu’un tel type d’union se construise pour deux raisons: «Seul on ne peut rien» d’une part et, d’autre part: «il faut redonner confiance dans la politique aux citoyens». Pour Olivier Dubuquois (EELV) 83 face à une crise qui s’aggrave «nous devons être unis. Rassemblons gauche et écologistes car nous devons être responsables et à la hauteur des enjeux». La volonté affichée de Mireille Damiano, avocate syndicaliste (06) est «l’accès au droit. Nous sommes préoccupés de ce que devient notre démocratie. On vote et puis rien. Ce rassemblement propose d’associer les citoyens , de leur permettre de dire leurs priorités et d’être consultés tout au long du mandat».
Échapper au cauchemar du second tour des précédentes régionales
Anthony Gonçalvès, PCF13, souligne «l’enthousiasme des communistes à rejoindre ce rassemblement pour échapper au cauchemar du second tour des précédentes régionales (lors desquelles la gauche s’est retirée pour faire barrage au FN (aujourd’hui RN)». «Dans ce rassemblement, ajoute-il, nous souhaitons apporter notre touche: le développement des services publics». Sabrina Lachal, citoyenne, actuellement en reconversion pour devenir agricultrice (84) plaide en faveur d’une agriculture sortant du modèle industriel et devenant plus respectueuse de la nature et du vivant. Marina Mesure, la France Insoumise (13), signale les «900 000 personnes vivant sous le seuil de pauvreté dans la région», un phénomène qui devrait s’aggraver avec la crise actuelle. Et de voir dans ce rassemblement «l’occasion d’en finir avec la droite et l’extrême-droite, d’ouvrir une fenêtre sur l’espoir».
«Construisons un arc humaniste dès le premier tour»
Joël Pruvot, militant associatif (05), insiste sur l’importance de l’accueil des migrants fuyant «les dictatures, le terrorisme, la misère liée au réchauffement climatique», met en exergue «les nombreux exemples d’intégrations réussies de migrants». Il considère que «pour un accueil digne des migrants nous avons besoin de l’appui de la région. Construisons un arc humaniste dès le premier tour». Thomas Roller, PS (83) rappelle pour sa part : «Pendant quinze ans c’est un rassemblement de la gauche et des écologistes qui a gouverné la Région. Alors nous ouvrons résolument les portes et les fenêtres de nos organisations respectives pour construire le monde d’après». Concrètement, des petits comités se mettent en place, explique Olivier Dubuquois: «Ils feront remonter un ou deux sujets au minimum pour une mise en débat collectif». Avant de préciser: «Nous entendons aussi permettre à de nombreux citoyens d’être élus».
«On verra après qui incarnera ce rassemblement»
A la question qui dirigera cette liste? Alexandre Latz référent Place Publique 13 répond: «La priorité c’est de coconstruire, on verra après qui incarnera ce rassemblement». Anthony Gonçalvès opine: «Quand on parle avec les gens personne ne demande qui sera la tête de liste, ce qui préoccupe c’est les problèmes quotidiens qui deviennent de plus en plus préoccupants. Nous devons être dans le concret». Il revient à Eric Deshayes, Génération.S (84) de dénoncer le bilan de la majorité sortante: «Elle ne protège pas et ne prépare pas l’avenir. elle est en retard sur tous les grands programmes de mobilité et continue d’accueillir de grands bateaux qui polluent»…
Michel CAIRE
[(Appel aux citoyen.ne.s, aux partis et aux organisations pour le rassemblement des écologistes, des forces sociales et de la gauche aux élections régionales de 2021
Nous, habitant·es de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, membres de collectifs citoyen·nes, élu·es, militant·es politiques, syndicaux ou associatifs, affirmons par cet appel notre volonté de construire un rassemblement inédit, dès le premier tour.
Nous voulons une région qui s’engage résolument vers une transition écologique pour lutter contre le réchauffement climatique, pour un développement économique vertueux, et la réduction des inégalités. Nous voulons une région qui refonde l’exercice démocratique, en co-construisant l’avenir avec ses habitant·es.
La pandémie de la Covid 19 a aggravé les inégalités et la pauvreté déjà fortes sur notre territoire, et révélé la fragilité de notre tissu économique et social. Cette crise touche toutes les générations, et la jeunesse particulièrement. Le changement climatique est déjà bien visible avec des conséquences désastreuses pour notre région, comme la tempête Alex qui a dévasté des vallées des Alpes Maritimes, ou les épisodes de sécheresse de plus en plus nombreux qui menacent nos équilibres (biodiversité, sécurité alimentaire et sanitaire,…).
En cette période de crises sociale, écologique, sanitaire, culturelle et démocratique sans précédent, en ces temps de régressions, il est urgent d’écrire une autre histoire.
Il est temps d’agir !
Il est temps de construire des politiques publiques tournées vers l’intérêt général, le développement d’emplois durables et de services publics de qualité, la préservation des espaces agricoles, littoraux et naturels rongés par l’artificialisation.
Il est temps de construire des politiques publiques ambitieuses en faveur des habitant·es pour que notre région cesse d’être l’une des plus inégalitaires de France, en s’engageant pour une meilleure répartition des richesses, et pour les solidarités et le bien vivre en région Provence Alpes-Côte d’Azur.
Il est temps :
-De réhabiliter et développer les services publics de la région (construction et entretien des lycées, formation professionnelle et formation des infirmier.es, transports ferroviaires et maritimes, politique culturelle et patrimoniale,…), de s’opposer aux privatisations initiées par la majorité actuelle, mais aussi de renforcer d’autres services publics de proximité indispensables comme la santé, y compris dans les territoires ruraux,
-De relocaliser et transformer l’économie vers un non-productivisme (recherche, industrie, tourisme, services, agriculture) et promouvoir les emplois locaux à forte utilité sociale et environnementale, en soutenant artisans, TPE et PME, en accélérant le développement de l’économie sociale et solidaire et en conditionnant les aides au respect des normes sociales et écologiques,
-De changer notre regard sur la nature et le vivant pour construire chaque politique en fonction de ses impacts sur l’environnement, de lutter contre les grands projets inutiles à la population et dévastateurs pour la biodiversité, et veiller à la sécurité alimentaire de nos concitoyens en encourageant une agriculture de proximité, paysanne et bio,
-D’associer pleinement, et tout au long du mandat, les citoyen.ne.s à l’élaboration de la prise de décision dans notre région, avec notamment la participation citoyenne en amont des politiques publiques, les référendums d’initiative citoyenne et les budgets participatifs.
Notre région est attractive et dispose de tous les atouts pour devenir un territoire à l’avant-garde du “monde d’après” que l’ensemble des citoyen.ne.s engagé.e.s veulent construire.
En effet, déjà, nous nous organisons : des marches pour le climat, en passant par le mouvement des gilets jaunes, les mobilisations étudiantes, ou celles pour l’emploi, les retraites et la défense des services publics de santé et d’éducation, la mobilité pour toutes et tous. De l’entraide alimentaire, aux luttes pour l’égalité femme / homme, contre le racisme et les discriminations, ou encore l’aide aux réfugiés, nous sommes nombreux.ses à être mobilisé.e.s et disponibles pour prendre notre part à l’indispensable transformation de notre région.
Pour porter cette alternative, et face au gouvernement qui aggrave la situation, nous estimons qu’il est de notre responsabilité d’être rassemblé.e.s autour d’un mouvement large, inclusif et porteur d’espoir.
Nous appelons tou.te.s les citoyen.ne.s et les organisations écologistes, sociales, régionalistes et de gauche à faire vivre cet appel et prendre part au mouvement.
Bâtissons ensemble un nouveau projet afin de dynamiser notre région et nos départements !
Plus d’info ilesttemps.net)]