Emmanuel Macron soutient Israël, attend une réponse forte et juste de ce pays et appelle à l’union nationale en France

Publié le 13 octobre 2023 à  7h14 - Dernière mise à  jour le 14 octobre 2023 à  7h30

Cinq jours après l’attaque terroriste menée par le Hamas contre Israël, Emmanuel Macron a prononcé une allocution télévisée ce 12 octobre pour s’exprimer sur la situation. Il a apporté son soutien à l’État Hébreu, l’appelant à une réponse « forte et juste » et insiste sur l’importance de l’unité de la population française : «C’est ce bouclier de l’unité qui nous protégera de tous les débordements, de toutes les dérives, de toutes les haines».

Emmanuel Macron (Photo capture d'écran)
Emmanuel Macron (Photo capture d’écran)

Le Chef de l’État rappelle: « Israël a connu, samedi, l’attaque terroriste la plus tragique de son Histoire. Le Hamas a exécuté un plan qui, par son ampleur, sa barbarie, son bilan, n’a pas de précédent. Tout un pays a été surpris à l’aube par des tirs et une invasion aussi soudaine que sanguinaire. Des centaines de nourrissons, d’enfants, de femmes et d’hommes pourchassés, enlevés, assassinés, pris en otage. Des massacres de kibboutz, des villages entiers décimés. Une haine meurtrière aveugle. Un déchaînement de cruauté absolue ».

Indique parler : «en notre nom à tous quand je dis que nous partageons le chagrin d’Israël. Que nous pensons à la terreur éprouvée par les Israéliens. Que nous pensons à ces familles qui savent qu’elles ont perdu un des leurs et à celles qui attendent des nouvelles d’un proche. Que nous pensons à ce peuple encore dans l’épreuve et le deuil. Que nous nous tenons à ses côtés ». « Nous savons, dans notre chair, poursuit-il, que rien ne peut justifier le terrorisme. Il ne peut jamais y avoir de « oui mais » » . Emmanuel Macron insiste « Le Hamas est un mouvement terroriste. Le Hamas cherche avant tout la destruction et la mort du peuple d’Israël. Agissant comme il le fait, il sait par ailleurs à quoi il expose de manière criminelle et cynique la population de Gaza. Ce n’est pas une guerre entre les Israéliens et les Palestiniens. C’est une guerre menée par des terroristes contre une Nation, un pays, une société, des valeurs démocratiques ».

« La seule réponse au terrorisme, la seule possible, est toujours une réponse forte et juste, forte parce que juste »

Le chef de l’État déclare : « Nous avons assuré Israël et son peuple de notre solidarité sans faille et de notre soutien dans sa réponse légitime aux attaques terroristes. Israël a le droit de se défendre, en éliminant les groupes terroristes dont le Hamas par des actions ciblées, mais en préservant les populations civiles car c’est le devoir des démocraties. Nous savons que la seule réponse au terrorisme, la seule possible, est toujours une réponse forte et juste, forte parce que juste ».

« Nous ferons tout pour que ces otages, quelle que soit leur nationalité, soient libérés ».

Puis d’évoquer « 13 de nos compatriotes sont morts lors de ces attaques. Jamais, depuis l’attentat de Nice en 2016 autant de Français n’ont été assassinés par des terroristes. Et ce sont tous les Français, qui ce soir les pleurent. Comme nous nous inquiétons pour le sort de nos 17 compatriotes, enfants et adultes, portés disparus, et sans doute, pour certains d’entre eux, retenus en otage ».

Le Président en vient au risque d’engrenage  : « Je me suis entretenu à plusieurs reprises avec le Président israélien Isaac Herzog, avec son Premier ministre Benyamin Netanyahou. J’ai également longuement échangé avec les principaux dirigeants des pays de la région, ceux de l’Autorité palestinienne, la Jordanie, l’Égypte, le Liban, l’Arabie saoudite, les Émirats Arabes unis, comme le Qatar. Avec nos principaux alliés européens et américains nous partageons les mêmes priorités : apporter un soutien ferme et complet à Israël, éviter toute extension du conflit aux pays voisins, notamment au Liban, et coordonner l’action humanitaire internationale». Pour le Chef de l’État : « Nous ne pouvons pas nous résoudre à une guerre sans fin dans cette région. La lutte contre le terrorisme ne peut remplacer la recherche de la paix. Les conditions d’une paix durable sont connues : ce sont des garanties indispensables pour la sécurité d’Israël et un État pour les Palestiniens. C’est la ligne que la France défend avec constance, qu’elle continue à défendre sans varier et continuera de porter ».

« La France a la responsabilité d’agir, toujours, pour la paix et le dialogue »

«Je le redis, poursuit Emmanuel Macron, la sécurité de l’État d’Israël, la lutte résolue pour l’éradication du terrorisme dans la région, et le respect des aspirations légitimes de chacun forment pour nous un ensemble indissociable. Ceux qui confondent la cause palestinienne et la justification du terrorisme commettent une triple faute : morale, politique et stratégique. Forte de sa clarté et de sa constance, la France a la responsabilité d’agir, toujours, pour la paix et le dialogue. Elle le fera.»

En matière de sécurité le président de la République signale avoir demandé, dès le samedi au gouvernement de renforcer les mesures de protection des écoles, des lieux de culte et de culture. 582 d’entre eux ont vu leur sécurisation accrue. 10 000 policiers et gendarmes sont mobilisés. « Nos armées sont engagées dans le cadre de l’opération Sentinelle. Les procureurs ont reçu l’instruction de poursuivre avec la plus grande sévérité les actes antisémites et les apologies du terrorisme. Les manifestations qui pourraient donner lieu à des débordements seront interdites. Nous sommes d’une vigilance absolue, aussi, face aux expressions de haines sur les réseaux sociaux et à la menace terroriste ».

« Nous combattons et combattrons toujours pour que nul sur notre sol n’ait peur »

Surtout de considérer : « Notre devoir est aussi, dans ce moment, de rester unis comme Nation et comme République. C’est ce bouclier de l’unité qui nous protégera de tous les débordements, de toutes les dérives, de toutes les haines ». Dans ce contexte, il avance : « Je sais, je le disais, la peur de nos compatriotes de confession juive, que cette résurgence, là-bas, de la violence antisémite, soit le prétexte, ici, de paroles, d’injures, d’actes qui les viseraient. Et je mesure aussi l’inquiétude de nos compatriotes de confession musulmane que les amalgames l’emportent sur la raison. Nous combattons et combattrons toujours pour que nul sur notre sol n’ait peur ».

« L’antisémitisme a toujours été le prélude à d’autres formes de haine »

Le président de la République met en garde : « Gardons à l’esprit que l’antisémitisme a toujours été le prélude à d’autres formes de haine : un jour envers les Juifs, le lendemain envers les chrétiens, puis les musulmans, puis toutes celles et ceux qui sont encore l’objet de haine, en raison de leur culture, leur origine, leur genre ». Et de conclure son allocution : « Ne menons pas chez nous des aventures idéologiques par imitation, par projection. N’ajoutons pas, par illusion ou par calcul, des fractures nationales aux fractures internationales. Et ne cédons rien face à toute forme de haine. Dans ce moment que nous vivons mes chers compatriotes, nous devons condamner le terrorisme et défendre nos valeurs fraternelles ».

Michel CAIRE

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