Publié le 20 février 2018 à 9h55 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 17h57
12% des entreprises de Provence-Alpes-Côte d’Azur envisagent d’accroître leur effectif cadre, 3% de le réduire et 85% de le maintenir stable. C’est dans le département des Alpes-Maritimes que les entreprises sont les plus confiantes: 17% prévoient d’augmenter la taille de leur effectif cadre alors que 3% envisagent de le réduire. Bruno Jonchier, délégué territorial de l’Apec (Association pour l’emploi des cadres) Région Paca-Corse ne cache pas satisfaction en révélant les résultats de l’enquête annuelle de l’Apec menée auprès de 11 000 entreprises où apparaît que 14 670 à 16 050 cadres devraient être recrutés en 2018.
Bruno Jonchier met ainsi en exergue une progression qui serait comprise entre + 6% et +16% par rapport à l’an dernier alors que la progression moyenne nationale se situe entre 3 et 13%. L’Apec n’entend pas se reposer sur ses lauriers ou tomber dans l’autosatisfaction. Elle tient à associer les entreprises à ses bons résultats, à Marseille c’est Valérie Ruault, directrice des ressources humaines chez Oxatis qui intervient en soulignant toute l’importance que sa société accorde au recrutement, l’importance accordée à la personne au-delà du CV. Bruno Jonchier, d’autre part, n’élude pas pour autant les problèmes liés à l’emploi des jeunes, des séniors, des personnes issues des quartiers prioritaires. Il insiste face à cela, sur l’importance du parrainage, de revoir les critères de sélection, annonce, une première en France, la tenue d’un salon à Toulon partant des besoins des TPE/PME en matière de cadres.
«Les cadres ayant de 1 à 10 ans d’expérience, demeurent les plus recherchés par les recruteurs»
Les cadres ayant de 1 à 10 ans d’expérience, demeurent les plus recherchés par les recruteurs. Ceux qui arrivent sur le marché de l’emploi pourraient aussi profiter de la dynamique à l’œuvre et verraient leurs recrutements progresser en valeur absolue. En effet, la demande étant de plus en plus importante, aujourd’hui, 62% des entreprises rencontrent des difficultés pour recruter, notamment les TPE-PME .
2017 a été une année de recrutements cadres records
Bruno Jonchier note que 2017 a été une année de recrutements cadres record avec avec 13 850 embauches. «Et 2018 devrait confirmer cette tendance». Ces niveaux de recrutement sans précédent depuis 2002 traduisent non seulement une véritable amélioration de la conjoncture économique, mais également de profondes évolutions en lien avec la transformation numérique. «Cette dernière induit des besoins grandissant en compétences à forte valeur ajoutée pour faire face aux évolutions technologiques de plus en plus rapides et aux nouveaux enjeux stratégiques des entreprises.» Ce contexte très favorable aux profils les plus qualifiés polarise le marché de l’emploi cadre sur certaines fonctions et sur certains secteurs comme l’informatique (1/4 des recrutements cadres, et même 45% si les secteurs du conseil et de l’ingénierie R&D secteurs connexes sont englobés). «Le Big data, l’intelligence artificielle, les objets connectés, témoins avancés de la transformation numérique de notre économie dopent un marché de l’emploi des cadres, où va s’accentuer la concurrence entre les entreprises et les territoires pour capter ces profils d’expert», explique Bruno Jonchier qui précise que: «ce sont les fonctions recherches et développement études avec 21% des embauches, informatique, 20% et commerciale, 20%, qui tireront le marché». Des embauches qui seront effectuées dans les secteurs des services et de manière plus relative l’industrie avec respectivement 67% et 15% des recrutements dans la région Sud. En outre, le secteur du commerce devrait connaître l’évolution la plus favorable avec une hausse de 2 points, de 8 à 10% des recrutements cadres, par rapport à 2017.
«Les entreprises n’ont-elles pas des critères trop fermés dans leur recherche?»
Bruno Jonchier pose la question du recrutement des jeunes, il se demande à ce propos: «Les entreprises n’ont-elles pas des critères trop fermés dans leur recherche?». «Sur le territoire, avance-t-il, nous voyons des mondes cloisonnés ne pas se rencontrer. Pour y remédier nous avons lancé l’opération un parrain un emploi. Une action qui nous conduit à organiser des soirées tous les deux mois afin que des rencontres se produisent. Car, force est de constater que le diplôme n’est plus un sésame suffisant. Il manque les contacts, les réseaux, les lieux de rencontres. Et les résultats des parrainages sont là. Selon les chiffres de la Direction Régionale des Entreprises de la Concurrence de la Consommation du Travail et de l’emploi 90% des jeunes en parrainage trouvent un emploi dans les 9 mois qui suivent leur accompagnement». «Et il faut mesurer, ajoute-t-il, à quel point nos jeunes des quartiers prioritaires représentent des réservoirs insoupçonnés dans notre région».
Valérie Ruault, Oxatis, témoigne : «Nous cherchons des profils marketing et Recherche et Développement pour développer les plateformes et applications pour nos clients dont nous essayons d’anticiper les besoins. Nous cherchons des personnes ouvertes, capables de gérer les problèmes et d’innover, d’avoir le sens des relations. Nous faisons tout pour trouver une place dans l’entreprise lorsque nous sentons une vraie compétence et une vraie volonté». Bruno Jonchier revient aux PME/TPE: «Pour elles, nous organisons un salon à Toulon où elles pourront venir gratuitement. Celles que nous sélectionnons recrutent et s’engagent à nous donner des résultats dans les trois mois. Nous présenterons également l’offre de formation sur le territoire. Et ce sont les entreprises qui, ce 5 juin, interviendront devant les cadres. Une opération qui est cofinancée par la métropole toulonnaise, la Région».
Michel CAIRE