Après avoir pris connaissance du rapport thématique relatif à la politique de développement des énergies renouvelables, publié le 25 juillet par la Cour des comptes, le Syndicat des Installateurs Photovoltaïques du Résidentiel (SIPR) prend acte des observations établies par la Cour des comptes relatives « au ralentissement particulièrement net du photovoltaïque français au quatrième trimestre de l’année 2012, avec un niveau de puissance raccordée (75 MW) revenu à celui du quatrième trimestre 2008 ». Et le syndicat de rappeler que « cette observation confirme les résultats enregistrés par les entreprises du secteur, qui alertent les pouvoirs publics à ce sujet depuis plusieurs semaines sans être entendues ».
Le SIPR s’inquiète également des destructions et transferts d’emplois massifs relevés par la Cour des comptes : « la filière photovoltaïque a connu une progression fulgurante entre 2006 (1 390 emplois) et 2010 (31 550 emplois) pour décroitre ensuite à 17 980 en 2012 ». Pour le SIPR, « ces 43 % d’emplois perdus depuis 2010 témoignent du grave péril économique et social dans lequel se trouve la filière ».
Le SIPR déplore par ailleurs « l’argumentation étrange » de la Cour des comptes, « qui reconnaît « l’éloignement des objectifs 2020 en termes de production d’énergie photovoltaïque » et qui recommande pourtant « l’abandon du soutien au solaire photovoltaïque intégré au bâti et la révision du niveau de soutien public à cette filière » ». « La Cour des comptes s’inquiète du retard français, mais propose de l’aggraver. Surtout, elle ne propose aucune piste pour accompagner la transformation de la filière photovoltaïque et sa compétitivité à l’international », déplore le SIPR.
Aux yeux du syndicat, « la solution ne se trouve justement pas dans de nouvelles dispositions mais à l’inverse dans un cadre juridique et tarifaire stable », qui permettra aux entreprises du photovoltaïque « de mettre en œuvre la transition énergétique ». Et de juger que « c’est d’ailleurs ce que suggère la Cour des comptes elle-même » qui relève : « la succession des arrêtés tarifaires publiés depuis 2006, et notamment entre 2010 et 2011, ainsi que le moratoire de décembre 2010 ont introduit une grande instabilité dénoncée par les professionnels ». « Alors que la Cour des comptes reconnaît l’étendue du retard français par rapport à ses voisins européens en matière de photovoltaïque, elle préconise de tuer le photovoltaïque français, meilleur élève de la transition énergétique », tranche David Haiun, président du SIPR.