Publié le 5 mai 2019 à 19h53 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h47
En 2018, nous passions le 5 mai comme le «jour du dépassement des ressources». C’est-à-dire le jour où nous avons consommé ce que la planète peut nous fournir en 1 an. A ce rythme-là, il nous faudrait 2,9 planètes, pour que tout le monde puisse s’offrir le train de vie des Français [[ A lire : « Il n’y a pas de petits pas si on est 7 milliards à les faire » ]]. Alors à moins que l’on nous ait caché l’existence de «planètes de rechange», ou plutôt «planète de recharge», où seraient stockées d’autres ressources pour alimenter notre cadence, il s’avère extrêmement urgent de ralentir. Oui, il nous faut ralentir et nous n’avons pas d’autres alternatives : un modèle qui consomme les ressources plus vite que leur renouvellement n’est mathématiquement pas viable.
Alors si on profitait du mois de mai pour revoir ce qui nous plait
Le bonheur est-il forcément dans les déplacements, dans la voiture, dans les achats ? Pourrions-nous nous satisfaire de moments de joie simples, qui auraient un bilan écologique le plus léger possible ? Cela pourrait même devenir un drôle de défi, que de rechercher les plaisirs simples, faciles et accessibles sans dépenses, sans plastique, sans déplacement, sans pétrole, sans déforestation…! En mai, fais ce qu’il te plait : jardine, promène-toi, sur la plage ou dans les bois, dans les calanques ou les collines, contemple, respire, pose-toi et ressens…et promis, tu verras, ça te plaira. Et tout cela ne te coutera rien. Pourtant, ça vaut tout l’or du monde !
Après, tu pourras aussi rejoindre[[ l’appel des coquelicots]] ou[[ l’affaire du siècle]] ou encore [[les joyeux et audacieux marseillais qui lancent le « Grand Défi »]], rendez-vous le 30 mai pour cet événement insolite qui conjugue défi sportif et cause environnementale : une chasse aux trésors doublée d’une collecte de déchets ! Garde ton agenda ouvert : le 18 mai, tu peux aussi aller marcher pour une planète plus saine, [[pour la fin des pesticides]] …et puis tu peux aussi participer à [[la grande campagne Glyphosate]], qui permet à chacun de faire analyser le taux de glyphosate présent dans ses urines…surprise : pour l’instant, aucun prélèvement n’en est exempt ! Pire : les échantillons présentent des taux supérieurs à la concentration maximale admissible pour un pesticide dans l’eau (0,1 μg/l)
Et si tu préfères en rester à quelques balades ressourçantes, libre à toi, tu allègeras déjà probablement ton bilan carbone, ainsi que ton impact sur les ressources de la planète et sur l’énergie dépensée par d’autres autour du monde pour produire tes objets de consommation quotidienne (cf la notion « d’esclave énergétique» [[La notion d’esclave énergétique permet de comparer la productivité des travailleurs dans une société industrialisée, utilisant généralement des énergies fossiles, par rapport au nombre de travailleurs nécessaires en l’absence de ces outils]] ).
Pendant ta balade, bien sûr, tu peux t’armer d’un sac poubelle et collecter quelques déchets que d’autres auraient laissé traîner…mais tu peux aussi, tout simplement ne pas en abandonner derrière toi, en savourant ce paysage, tu n’auras probablement aucune envie de le négliger ou de le salir, mais plutôt de le laisser aussi beau pour les prochains promeneurs ! N’oublions pas, comme nous le rappellent les villes de Sète, de Cassis, et bien d’autres, «la mer commence ici», à chaque plaque d’égout, à chaque caniveau
Madeline Carlin, ingénieur agronome est membre du réseau des animateurs en agroécologie (AAE) -formés par Terre & Humanisme afin de transmettre l’agroécologie, ses pratiques et son éthique en suivant la voie que Pierre Rabhi a initié pour la souveraineté alimentaire, le respect de tous et du vivant…
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