Publié le 13 juin 2017 à 21h01 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 16h06
Depuis le 1er janvier 2016, à la suite de travaux de mutation du procédé industriel, l’usine Alteo ne rejette plus de boues rouges en mer, en application des arrêtés préfectoraux pris le 28 décembre 2015. Les services de l’État contrôlent l’application de ces arrêtés et la diminution imposée des rejets résiduels liquides, pour que l’objectif d’une pleine conformité des installations aux normes européennes soit atteint au plus tard en 2021. «Ces rejets résiduels liquides depuis le 1er janvier 2016 ne peuvent donc pas être confondus avec le stock rejeté en mer pendant 50 ans.», indique le préfet qui a pris plusieurs arrêtés permettant de limiter l’impact environnemental des installations, «dont le respect est étroitement contrôlé par les services de l’État». Il est également rappelé: «La société Alteo travaille avec plusieurs entreprises sur des projets pilotes industriels in situ pour mettre au point de nouvelles technologies permettant de diminuer les rejets et de nature à préserver les 440 emplois directs du site et les centaines d’emplois qui en dépendent.» Face aux attaques que connaît l’usine Alteo à la fois par des associations, des élus locaux écolos qui interpellent le nouveau ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, l’UD FO 13 et le syndicat FO d’Alteo entendent apporter quelque éclairage…
Alain Comba, de l’UD FO, vient de se rendre sur le site Alteo à la demande du syndicat de l’entreprise qui ne cache pas son inquiétude car, «l’entreprise ne cesse d’être attaquée». «Et je dois avouer, poursuit-il, qu’au vu des efforts accomplis par cette dernière pour réduire l’empreinte environnementale de son activité, on a du mal a comprendre la violence des attaques contre cette entreprise qui, de plus, ne fabrique pas des produits bas de gamme mais, tout au contraire, est leader mondial des alumines de spécialité qui entrent dans la fabrication des composants de produits high-tech comme les écrans de smartphones ou d’écrans à cristaux liquides, de panneaux solaires, de batteries de véhicules électriques…». Christine Girodengo, FO Alteo raconte: «Nous fabriquons de l’aluminium à partir de bauxite qui vient de Guinée depuis la fermeture de la mine de Brignoles qui fournissait notre usine depuis sa création, voilà 120 ans. Nous sommes aujourd’hui 450 salariés au sein de l’entreprise et, avec les sous-traitants ce sont 1 000 familles qui vivent de l’alumine». Elle explique le processus de fabrication: «La bauxite est une terre qui contient de l’oxyde de fer, rouge et de l’alumine, blanche. La terre est donc encore plus rouge une fois l’alumine retirée. Vingt millions d’euros ont été investis sur de nouvelles installations avec une refonte totale du procédé industriel pour obtenir comme résultats que plus de 99,95% du rejet de matières solides, une réduction de plus de 99% du rejet de métaux.» Alteo poursuit son engagement pour aller encore plus loin et améliorer la qualité du rejet d’ici 2022. «Ce sont ainsi 20 nouveaux millions d’euros qui seront consacrés aux enjeux environnementaux», indique-t-elle.
Ces efforts sont énormes alors que nous sommes tout petit
Christine Girodengo insiste: «Ces efforts sont énormes alors que nous sommes tout petit. En 2012 nous avons été vendus par Rio Tinto qui trouvait que ses marges n’étaient pas assez importantes. Et, si l’État nous a donné jusqu’en 2021 pour nous mettre en conformité, nous n’attendons pas le dernier moment pour faire des travaux, trouver des solutions». Des problèmes existent en matière de résidus secs: «Là encore une action est entreprise pour valoriser et réutiliser les déchets secs dans les domaines de la construction ou de la dépollution des eaux. Et les résultats sont significatifs: cinq fois plus de résidus sont valorisés que la moyenne mondiale de l’industrie d’alumine». La syndicaliste précise immédiatement: «Attention je ne dis pas tout cela pour défendre notre usine à n’importe quel prix. Je suis membre du CHSCT, je suis mère de famille, sensibilisée aux questions de l’environnement. Et c’est au nom de tout cela que je me mobilise. Tout n’est pas encore parfait mais les efforts accomplis sont exceptionnels. Alors, si quelqu’un croit qu’en fermant notre site la production sera plus écologique en Chine ou en Malaisie, ce n’est pas sérieux. Mieux vaut donc reconnaître et soutenir les avancées qui se construisent ici».
Michel CAIRE