Eugène Caselli (PS) : « C’est la deuxième fois que la droite ne tient pas ses engagements »

Publié le 29 juin 2013 à  5h00 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  15h42

Aux yeux d'Eugène Caselli (PS), président de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM),
Aux yeux d’Eugène Caselli (PS), président de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM),
A l’issue de la séance plénière de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM) de ce vendredi 28 juin, le président Eugène Caselli (PS) a tenu à revenir, lors d’une conférence de presse improvisée dans son bureau, sur le vote du Plan de Déplacements Urbains (PDU), où la droite phocéenne et une partie de la gauche ont mêlé leurs voix.

Vous attendiez-vous à vote d’opposition au PDU de la part de Samia Ghali (PS) et Patrick Mennucci (PS) ?
Ce sont des concurrents aux Primaires, cela ne m’a pas étonné. Les Primaires ont commencé et aujourd’hui c’est un débat projet contre projet. Et le président de MPM est plus à même d’être attaqué que ceux qui ne gèrent rien. Mais je suis fier de ce PDU qui prépare l’avenir, malgré les critiques formulées.
Je suis plus étonné en revanche par le jeu de la droite qui a joué un coup en mêlant sa voix aux candidats aux Primaires alors qu’elle avait choisi de s’abstenir en commission. C’est la deuxième fois que la droite ne tient pas ses engagements par rapport à l’accord de gouvernance de 2008. Moi je tiens ma parole. J’estime qu’en politique, c’est un devoir de respecter sa parole.
Au final, le PDU a quand même été voté avec 73 voix pour, 59 contre et 11 abstentions. Il a très largement adopté puisque même avec les abstentions, il y a une majorité.

Cet épisode scelle-t-il la fin de ceux que certains ont appelé « la gouvernance partagée » ?
La gouvernance n’a jamais été partagée. Il y a seulement eu un accord passé entre le maire de Marseille et le président de MPM afin qu’il y ait un consensus pour que les dossiers avancent. Moi ce qui m’intéresse, c’est l’intérêt général. Si pendant six ans, nous étions allés à l’opposition frontale, ça aurait été la guerre de tranchées et rien n’aurait avancé à Marseille et dans les autres communes. Là, je n’ai eu aucune délibération retoquée. Nous avons fait avancer tous les grands dossiers de Marseille. Les budgets voiries ont été multipliés par deux, voire trois certaines années. Tout ça n’aurait pas eu lieu s’il n’y avait pas eu d’accord de gouvernance.
Après, c’est moi qui suis responsable de la signature, qui ai la maîtrise de l’ordre du jour. Mais je ne suis pas pour « le désert des Tartares », je suis pour que les dossiers avancent. C’est pour ça que sur le PDU, les politiciens ont perdu.

La droite vous accuse d’avoir échoué sur la propreté car Marsseille n’a pas « été propre en six mois » (*) ?
Je ne suis pas comptable d’une promesse que je ne revendique pas. Je savais que ce serait beaucoup plus long. Mais c’est de la malhonnêteté intellectuelle aujourd’hui de dire que « rien n’est fait ». Tout n’est pas parfait mais il y a de l’amélioration : le Vieux Port est propre, l’hyper centre est plus propre. Il y a plus de cantonniers, il y a des résultats. On peut le nier pour des raisons politiciennes mais il y a de l’amélioration.

Patrick Mennucci dit que s’il est élu maire de Marseille, il supprimera le « fini parti »…
La disparition du « fini parti » ? Ce qui veut dire que ceux qui travaillent la nuit auront des temps de travail de 7 heures et termineront à 4 heures du matin, alors que le travail est fini vers 1 ou 2 heures car on a supprimé des bennes ! Le travail de nuit n’est pas le travail de jour. Et le « fini parti » existe dans toutes les villes de France pour le travail de nuit. Marseille sera plus propre mais, il faut du temps pour tout cela. Et à ceux qui font de la surenchère sur ce sujet, je leur souhaite beaucoup de courage s’ils sont un jour aux affaires !
Je rappelle qu’on a fait accepter beaucoup aux syndicats, le GPS, la fin du « fini parti », dont ils ne voulaient pas. On l’a fait accepter dans la négociation, dans la tranquillité sociale.

Gérard Chenoz (UMP) a évoqué des rumeurs pour mettre en cause les conditions de recrutement des 50 emplois d’avenir créés par la communauté urbaine. Comment avez-vous procédé ?
Nous recevons des tas de demandes d’emploi de jeunes de moins de 25 ans et on a trié et pioché là-dedans. Je rappellerai à M. Chenoz que je ne fais pas état d’un bruit selon lequel il fait campagne pour une candidate socialiste aux Primaires dans le but de ma faire battre. Je n’ajoute pas de publicité à ces assertions. Qu’il soit lui aussi dans cette grandeur d’esprit.

Les prochaines séances avant les élections s’annoncent animées…
Les séances du conseil municipal comme les séances plénières de la communauté urbaine sont des théâtres. Après, voter contre un PDU, ce n’est pas sérieux. Quand un PLU n’est pas voté, vous ne faites plus rien pendant 5 ans !
Moi, quand je préside la communauté urbaine, je ne suis pas candidat aux Primaires ni à la mairie de Marseille : je suis garant de l’intérêt général de la communauté de destins de 18 communes.

La droite a laissé entendre que vous utiliseriez les moyens de MPM pour mener campagne.
Les frais d’organisation de mon meeting ont été inscrits sur les comptes de campagne d’un micro-parti que j’ai créé « Marseille rassemblée ». 1 500 personnes sont venues. Je n’ai pas loué de cars comme font certains, pas payé le taxi. Je ne mets pas les moyens de la communauté urbaine au service de la campagne aux Primaires.

La prochaine séance coïncidera avec la tenue des Primaires…
Normalement, elle interviendra après les Primaires, probablement le 25 octobre.

Vous serez alors peut-être le candidat socialiste à la mairie de Marseille avec les autres candidats aux Primaires rassemblés derrière vous…
Ça, seuls les citoyens électeurs en décideront. Après, la règle est de se rassembler après le vote. Tout ça, ce sont des postures, et il en faut beaucoup plus pour me déstabiliser.
Propos recueillis par Serge PAYRAU

(*) Il s’agissait d’une promesse de campagne de Jean-Noël Guérini, candidat socialiste à la mairie de Marseille en 2008. C’est sur ses listes qu’Eugène Caselli a été élu conseiller municipal et communautaire, avant de briguer avec succès la présidence de MPM.

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