Publié le 13 juin 2016 à 18h31 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 15h25
L’Euro est déjà un échec, le football est en échec, la société l’est tout autant, le hooliganisme que l’on croyait en perte de vitesse retrouve toute sa vigueur, sa haine. Face à cela l’alcool est pointé, va être interdit sur des zones sensibles. Pourquoi pas ? Même s’il reste à savoir si cela est réalisable. La vente de bière va-t-elle être interdite en Belgique pour éviter que l’on puisse en consommer à Lille, en Italie pour ne pas boire à Nice ? Surtout, il ne faut pas que l’alcool soit l’excuse facile pour éviter de se poser les questions sur cette poussée de violence, de haine de l’Autre, formulée ainsi par des hooligans anglais et russes, les uns contre les autres quand il ne s’agissait pas de racisme pur et simple, avec une volonté de reprendre les affrontements de 1998. Si cette dimension n’est pas prise en compte, la violence perdurera, s’amplifiera, car, faut-il tragiquement le rappeler, il en est qui n’ont nul besoin d’alcool pour tuer.
Mais s’il faut suivre cette logique d’interdit, interdisons les stades en ville, villes, installons-les à la campagne, sans tribune pour éviter tous problèmes, et toutes dépenses, puisque cela existe déjà, cela s’appelle un pré et, là, point de violence puisque, c’est bien connu, l’amour est dans le pré.
Michel CAIRE