Publié le 8 octobre 2014 à 11h36 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h44
L’universitaire Bernard Morel, vice-président socialiste de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur qui vient d’être élu à la tête de l’Établissement Public d’Aménagement Euroméditerranée s’est exprimé, au lendemain de son élection. Une réunion qui avait pour objectif d’expliquer le sens de sa candidature et l’action qu’il entend mener. Une candidature qu’il inscrit dans la continuité de celle de Michel Vauzelle, le président de Région, auquel il succède après que ce dernier ait dû partir en raison de la limite d’âge. Michel Vauzelle était président depuis décembre 2013 l’établissement public.
«Il ne s’agit ni de raisons politiciennes, ni de tourniquet qui voudrait que les collectivités se succèdent. Non, il se trouve que la Région doit se trouver à la présidence à ce moment crucial où elle négocie avec le gouvernement le contrat de plan État-Région, avec l’Europe les Fonds européens de développement régional, travaille sur la Charte Ville-port. Au moment où la réforme territoriale pose la question de la place de la Région comme chef de file. Michel Vauzelle a dû quitter ses fonctions le 15 août, alors que le travail n’était pas terminé. C’est pour cela, et uniquement pour cela, qu’il a pensé que la Région devait continuer à avoir la présidence de cette structure ».
Il revient sur le fait qu’il ait été élu après avoir obtenu 12 voix sur 13 avec les voix des représentants de l’État. La ville de Marseille, le CG13 et Marseille Provence Métropole, qui soutenaient la candidature de Lisette Narducci (PRG) ayant quitté la salle. Bernard Morel tient à rendre hommage à l’État : «Euromed, il ne faut pas l’oublier résulte d’une volonté de l’État et l’État n’est pas pour moi un gros mot, être élu grâce aux voix de l’Etat est pour moi une garantie républicaine». Il n’omet pas de signaler qu’Euromed n’est pas un sujet qui lui est étranger : « Cela fait partie des sujets que j’ai le plus étudiés depuis les années 90. J’entends placer mon action dans le droit fil des orientations stratégiques de l’État et de l’ensemble des collectivités».
«Je serai dans la continuité de mes prédécesseurs»
«Toutes les personnes qui ont pris la présidence d’Euromed, poursuit-il, sont des personnes responsables. Je serai dans la continuité de mes prédécesseurs sachant que chacun a pu apporter un infléchissement, je pense pour ma part qu’il faut donner une place plus importante à l’Europe».
Rappelant les 4 objectifs de l’Établissement public : Le développement économique, l’urbanisme et l’architecture, l’équité sociale et la place internationale et méditerranéenne .
François Jalinot, directeur général d’Euroméditerranée d’ajouter, en matière de développement économique : «Les grands investisseurs n’ont lâché aucun projet, contrairement à ce qui a pu se produire dans d’autres villes. En matière d’emplois, nous avons sur ce périmètre des filières qui se sont extrêmement diversifiées. Nous avons certes, comme partout en France, un ralentissement dans le domaine du tertiaire supérieur, mais nous n’avons pas, contrairement à ce qui peut se passer ailleurs, un regain de vacances des bureaux. De plus nous avons des implantations liées à la santé suite à l’installation de l’hôpital européen. Et, des commerces continuent d’ouvrir, nous sommes donc bien dans un cercle vertueux en matière de développement économique».
«Quiconque vient à Marseille ne peut que constater le succès d’Euromed »
Bernard Morel de reprendre: «Quiconque vient à Marseille ne peut que constater le succès d’Euromed. Nous avons une douzaine de lieux sur la Région où se produisent des spécialisations et bien Euromed en est un, c’est un centre technopolitain. Lorsque l’on regarde la feuille de route tracée voilà 20 ans, on ne peut qu’admettre que cette dernière a été respectée».
Il plaide enfin pour la densification et la construction en hauteur, car, comme l’indique François Jalinot: «Les espaces sont rares et chers et si on veut éviter le grignotage des terrains en périphérie il faut densifier en apportant de la qualité». Et, la qualité de cette ville, ajoute Bernard Morel: «Ce sont ses espaces interstitiels. Ce qui fera la différence de la métropole Aix-Marseille avec le reste du monde c’est la qualité de ses immenses espaces interstitiels qu’il s’agit de préserver».
En ce qui concerne les liens entre Euromed et le Grand Port, il signale qu’il est membre du Conseil de surveillance du GPMM (Grand Port Maritime de Marseille), «Aujourd’hui les relations sont bonnes même si elles peuvent toujours s’améliorer».
Il avoue enfin ne pas être inquiet par les discussions en cours autour d’un décret qui ne permettrait plus de dérogation à l’âge limite des présidents d’établissement publics au-delà de 67 ans, ce qui l’obligerait, s’il est promulgué, à quitter ses fonctions. «J’accepterai la décision si elle est prise ». Rappelant que, de toute façon, il devra quitter son poste en 2015, le temps que les élections régionales aient eu lieu.
Michel CAIRE