En vue des élections européennes le réseau des CCI fait entendre la voix des entreprises et fait connaître ses propositions « pour une Europe souveraine au service de la croissance et de la prospérité ». 19 recommandations pour rendre une Union européenne encore plus compétitive et plus attractive, tournée vers l’avenir et le monde et qui concilie les besoins des entreprises et les aspirations des citoyens.
A l’approche des élections européennes qui se tiendront le week-end des 8 et 9 juin 2024, le réseau des CCI a interrogé, dans la cadre de la Grande Consultation des Entrepreneurs (GCE) de mars 2024, les entreprises françaises pour mieux comprendre leur vision de l’Union européenne (UE) et leurs attentes. Il vient de publier un document qui montre qu’alors que les institutions européennes sont souvent considérées comme éloignées des préoccupations ou déconnectées de la réalité quotidienne des citoyens et des acteurs économiques, deux constats apparaissent à la lecture de GCE : l’appartenance de la France à l’UE est considérée comme un atout pour les dirigeants mais les effets concrets de l’action de l’Europe sont trop méconnus des chefs d’entreprise.
Le sentiment d’appartenance des entrepreneurs à l’Union européenne s’exprime par trois chiffres :
- 56 % des chefs d’entreprise trouvent que l’UE améliore la coopération économique entre la France et les autres États membres.
- 49 % perçoivent l’image de l’UE positivement.
- 41 % estiment que l’UE contribue à la croissance économique française.
Mais les inquiétudes et les doutes des dirigeants vis-à-vis de l’UE ne sont pas moins fortes :
- 63 % des dirigeants estiment que l’appartenance de la France à l’UE n’a pas d’impact sur leur entreprise.
- 59 % des chefs d’entreprise se disent inquiets du futur de l’Europe.
- 57 % jugent que l’UE n’améliore pas suffisamment la croissance économique française.
A l’aune de ces constats, les élus de la « Mission Europe » du réseau des CCI formulent 19 propositions pour renforcer le fonctionnement et l’efficacité de l’Union européenne.
19 propositions articulées autour de trois axes
Pour une Europe plus compétitive et plus souveraine : miser sur la simplification et l’autonomie industrielle et énergétique
- Favoriser la convergence et la simplification des réglementations européennes pour un marché unique plus efficace.
- Adapter les obligations de « reporting » à la taille des entreprises en renforçant les études d’impact.
- Lutter contre la surtransposition nationale des normes européennes.
- S’assurer de la mise en œuvre du « dernier kilomètre » des politiques publiques européennes en s’appuyant sur le réseau des CCI.
- Investir massivement dans les projets innovants et les technologies de pointe (IA, biotechnologie, numérique, énergie…).
- Encourager l’entrepreneuriat pour toutes et pour tous (en facilitant notamment l’entrepreneuriat au féminin) et la transmission des entreprises.
- Renforcer l’intégration des PME/ETI dans la chaîne de valeur des filières européennes stratégiques.
- Accroître la compétitivité par une politique régionale et territoriale dynamique.
Pour une Europe tournée vers l’avenir et l’international : accompagner les transitions et rééquilibrer la balance commerciale
- Renforcer et rendre accessible aux TPE/PME les dispositifs incitatifs en matière de transition énergétique et écologique.
- Construire un écosystème européen de l’Intelligence Artificielle (IA) et de la data (via notamment des programmes de soutien financier à l’innovation et la création d’ «usines de l’IA »).
- Faire émerger une politique commune en matière de cyber-résilience.
- Rééquilibrer la balance commerciale de l’Europe en stimulant l’exportation (en intégrant dans les accords de libre échange des volets spécifiques aux PME).
- Assurer la souveraineté européenne en sécurisant les sources d’approvisionnement (développement de filières stratégiques).
- Valoriser et promouvoir notre patrimoine et nos savoir-faire européens (label « Made in Europe »).
Pour une Europe qui répond aux besoins des entreprises et aux aspirations des citoyens : encourager la mobilité et la transparence.
- Améliorer la mobilité de la main-d’œuvre par une reconnaissance mutuelle des qualifications.
- Renforcer l’apprentissage en adoptant un statut européen de l’apprenti.
- Faciliter l’inclusion socio-professionnelle des ressortissants des pays hors-UE (pour répondre aux besoins en main-d’œuvre des entreprises).
- Rendre les politiques européennes plus transparentes et les programmes de financement plus accessibles aux PME et ETI.
- Renforcer le rôle des conseillers du réseau Entreprise Europe Network en tant qu’interface de proximité.