Publié le 30 novembre 2015 à 18h53 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 20h54
«Face à la barbarie brutale ou sournoise, nous sommes tous des veilleurs attentifs afin que l’expression artistique puisse s’exprimer. C’est la mission de cette maison et alors que l’antisémitisme est à nouveau virulent accueillir à La Criée « Le Journal d’Anne Frank » dans sa forme opératique de Grigori Frid est tout à fait pertinent. Je n’ai pas hésité une seconde lorsque Michel Pastore m’a proposé ce partenariat à accueillir cet événement.» Mieux, même, puisque Macha Makeïeff en sera l’un des piliers, acceptant d’être la récitante de l’opéra-monodrame.
«Le Journal d’Anne Frank» est un monodrame pour soprano et orchestre de chambre composé en 1968 par Grigori Frid dont la création dans sa version réduite pour piano fut donnée à Moscou en mai 1972 à l’Union des Compositeurs. Adaptation lyrique du « Journal d’Anne Frank », devenu un classique de la littérature du XXe siècle, l’ouvrage témoigne du quotidien d’une jeune fille juive de 13 ans, enfermée avec ses proches dans un immeuble d’Amsterdam durant la Seconde Guerre Mondiale. Plus terrifiants sont les événements extérieurs qui aboutiront à sa mort, plus serein est l’univers intérieur d’Anne.
Frid construit son livret lui-même en choisissant 21 extraits du journal et les regroupant en 4 grandes scènes. Cette œuvre forte et bouleversante créée en 1972 a depuis fait le tour du monde. Elle sera créée pour la première fois en France dans sa version allemande avec la soprano suisse Émilie Pictet et un ensemble orchestral dirigé par le chef de renommée internationale Marc Albrecht. Avec la participation de Macha Makeïeff pour la lecture d’extraits du journal permettant de donner un éclairage complémentaire à la sélection effectuée par le compositeur. Pour cette dernière, «Pour lutter contre le totalitarisme, il est très fort de faire entendre ce texte en allemand.» A l’occasion de la conférence de presse de présentation de cet événement, Émilie Pictet était jointe par visioconférence. La soprano, tout en soulignant l’importance du challenge vocal, confiait sa volonté d’être à la hauteur de la mission qui lui est confiée. «Je me sens très petite, déclarait-elle, face à l’universalité du propos d’Anne Frank qui est déconnectée du temps et qui est prête à mourir et donner sa vie pour l’humanité.» C’est l’ensemble instrumental de musiciens de l’orchestre philharmonique de Marseille qui prêtera son concours à ces représentations en compagnie du pianiste Vladik Polionov.
M.E.
Pratique – « Le Journal d’Anne Frank » opéra-monodrame de Grigori Frid, en partenariat avec Musiques Interdites, les 7 et 8 décembre à 20 heures à La Criée, Petit Théâtre, 30 quai de Rive Neuve 13007 Marseille. Places de 6 à 12 euros. Réservations à la Criée du mardi au samedi de 12h à 18h ou par téléphone au : 04 91 54 70 54. theatre-lacriee.com