Publié le 3 novembre 2015 à 12h27 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 20h43
«Ce premier baromètre économique de la profession comptable est l’occasion de parler positivement de Marseille, de la Région», se réjouit Mohamed Laqhila, président du Conseil régional de l’Ordre des Experts-comptables Marseille-Paca. À ses côtés, l’économiste Nicolas Bouzou à qui il revient d’analyser les données fournies par le Conseil régional de l’Ordre. Il avance: «La première bonne nouvelle réside dans l’existence même de ce document. Voilà en effet une dizaine d’années que j’explique que la réalité économique est de plus en plus régionale. D’autant que, si on a pu penser qu’internet allait étaler l’activité économique, force est de constater que c’est exactement l’inverse qui se produit. Les divergences, les inégalités entre les territoires, en matière de développement économique, deviennent de plus en plus fortes. Face à cette situation il est important d’avoir un diagnostic et, l’enjeu est colossal car, sans cela, il ne peut y avoir de politique économique pertinente».
«C’est donc une gigantesque base de données qui a été développée »
Mohamed Laqhila revient sur les raisons qui ont conduit la profession à réaliser ce baromètre : «Il en existait mais ils n’étaient pas suffisamment fiables. Alors nous avons travaillé sur un portail de la profession. Nous avons mis 10 ans pour collecter 90% des flux de la Profession. Puis, nous avons lancé l’idée de Statexpert, porté nationalement par le Conseil Supérieur de l’Ordre des Experts-comptables, soit deux nouvelles années de travail. Son objectif est d’exploiter, en les mettant à la disposition des régions, l’ensemble des données fiscales et sociales produites par la Profession. C’est donc une gigantesque base de données qui a été développée avec pour seul but de contribuer à une compréhension de la situation réelle de l’économie en France». Et d’en venir à Eco-Experts Paca : «Il s’agit d’un baromètre de l’économie de la région Paca. Issu des données de Statexpert, il permet des analyses macroénomiques mais aussi des analyses plus fines : régionales, départementales, par secteurs d’activités… ».
«Nous sommes dans un pays qui se réduit trop souvent à Paris»
Nicolas Bouzou reprend : «Ce dispositif est d’autant plus important que nous sommes dans un pays qui se réduit trop souvent à Paris et où donc il n’y a pas une culture suffisamment forte de la démocratie locale, ni les outils qui vont avec, notamment en matière de mesure de l’efficacité des politiques publiques». Un outil, prévient-t-il, qui se met en place.«Nous sommes au début du processus, nous avons les premiers chiffres qui permettent d’avoir une photo. Plus nous avancerons dans le temps et plus nous aurons un historique qui nous permettra de mesurer si nous sommes face à des changements structurels ou pas». Et d’annoncer les premiers chiffres : «Ils montrent une situation de l’emploi à peu près stable ce qui est bien car ce territoire avait moins perdu que d’autres. La tourisme fonctionne bien, mais si on veut aller plus loin des investissements s’imposent». Il constate d’autre part : «Les entreprises en France sont de petites tailles, 408 000 euros de chiffre d’affaires annuel, la moyenne régionale est encore moindre avec un chiffre d’affaires de 333 000 euros annuel. Une donnée qui permet de comprendre que le moindre dynamisme de l’économie régionale s’explique en partie par un effet structure. Mais attention, cette petite taille est un mal mais aussi une chance française car nous avons un entrepreneuriat que l’on ne retrouva pas dans tous les pays européens».
«Nous sommes en état de produire des résultats tous les trimestres»
Mohamed Laqhila d’assurer : «Nous sommes en état de produire des résultats tous les trimestres. Une analyse plus complète sera proposée tous les ans en début de quatrième trimestre. Bien entendu, les experts-comptables de la région Paca recevront automatiquement les analyses trimestrielles et pourront ainsi jouer pleinement leur rôle de conseil mais également de vigie auprès de leurs clients».
Eco Experts Paca pourra également être utilisé, ajoute le Président, «tant par des chambres consulaires en complément des statistiques qu’elles peuvent elles-mêmes produire que par des élus des collectivités territoriales en réflexion».
Michel CAIRE