Publié le 12 juillet 2018 à 23h30 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 18h53
Après des mois de tension, l’OM a trouvé un accord avec Arema, la filiale de Bouygues qui a construit l’enceinte et, la ville de Marseille sur les principaux termes de la reprise de l’exploitation commerciale du Vélodrome par l’OM. Il s’agit d’une première étape dans la mise en place de futurs contrats d’exploitations qui, selon les termes de Jacques-Henri Eyraud, le président de l’OM,«doivent être signés le plus rapidement possible d’ici la fin de l’année». Jean-Claude Gaudin, le maire LR de la Ville, se réjouit de l’accord trouvé par les deux sociétés «qui va faire l’objet d’un protocole dans le strict respect du contrat de partenariat initial passé avec Arema ». Et de remercier les actionnaires d’Arema «d’avoir entendu ma demande et d’avoir consenti tous les efforts qui ont abouti à cet accord». Tandis que Bruno Botella, le président d’Arema avance: «Nous avons toujours eu conscience que les synergies avec le club résident étaient essentielles, elles étaient d’ailleurs prévues dans le contrat passé avec la Ville. Et c’est l’arrivée d’une nouvelle équipe dirigeante qui a permis d’instaurer une discussion dans le cadre de ce contrat. Nous déléguons l’activité commerciale et conservons la responsabilité de l’enceinte. Dans ce cadre nous nous engageons à faire des travaux sur la pelouse, la sono et l’éclairage». «Nous avons tous fait des efforts au bénéfice des Marseillais», affirme-t-il. Le club olympien, qui n’était jusque-là que locataire du Vélodrome, récupère ainsi la gestion de l’enceinte de 67 000 places exercée jusqu’ici par Arema. Aux termes de l’accord, Arema reste «garant» vis-à-vis de la Ville et du contribuable marseillais de la bonne exécution du PPP, décrié par l’opposition municipale à Marseille. Le club s’engage à reprendre 100% des effectifs d’Arema dédiés à l’exploitation commerciale du site. A charge à cette équipe, avant la signature des contrats entre Arema et l’OM de poursuivre leur action et de travailler à la programmation 2019. Jean-Claude Gaudin ne manque pas de mettre la pression sur la direction du club: «La balle, comme on dit en sport, va maintenant être dans la camp de l’OM. A vous, Jacques-Henri et à vos joueurs d’amener ici les plus grandes équipes et les plus beaux matches d’Europe. A vous et à vos collaborateurs aussi à faire le nécessaire pour que cette magnifique enceinte, dédiée prioritairement certes à la pratique du football, accueille toujours plus de grands événements sportifs et culturels, d’autres sports comme le rugby, ou des concerts géants comme récemment celui des Rolling Stones».«Cette nouvelle donne fait entrer l’OM dans le cercle fermé des grands clubs européens, gestionnaires exclusifs de leur stade de résidence», se félicite le maire de Marseille avant de lancer à Jacques-Henri Eyraud : «Nous sommes tous à vos côtés et nous espérons qu’avec des investissements significatifs sur la pelouse, la sonorisation et l’éclairage, vous porterez toujours plus haut les couleurs de Marseille et que vous ferez battre toujours plus fort le cœur de tous les Marseillais en accédant dès l’an prochain à la Ligue des Champions». Jacques-Henri Eyraud considère effectivement: «Nous sommes à un tournant dans le développement de notre ambitieux projet car, un stade, pour un club, c’est son outil de production. Il faut en effet mesurer que tous les clubs du Top 15 européen sont soit propriétaires soit gestionnaires exclusifs de leur stade. Il nous manquait cette pièce, nous espérons avec cette nouvelle donne parvenir au sommet». «Nous piloterons le développement commercial du site, poursuit-il, nous serons en capacité d’organiser des manifestations sportives, en foot, avec des matchs amicaux face à de prestigieuses équipes européennes et, pourquoi pas, un tournoi de foot mais aussi de rugby, en accueillant des spectacles et en développant des produits spécifiques pour la clientèle d’entreprise. L’objet est d’être présent 365 jours par an. Et nous sommes allés partout en Europe afin de voir ce qui se fait de mieux pour créer un espace, que nous n’appellerons pas muséal et qui, nous le souhaitons, deviendra un des moteurs du tourisme marseillais». Conscient d’un rôle joué en matière de cohésion sociale dans la Ville, Jacques-Henri Eyraud considère que le fait d’exploiter le Vélodrome «va donner une nouvelle dimension à nos actions sociales.»
Michel CAIRE