Publié le 4 mai 2013 à 1h00 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 15h42
Avec « Quatre rives et un regard » présenté dans des conteneurs esplanade Bargémon et un hommage à René Char dans les locaux de l’Espaceculture, Serge Assier expose ses photographies dans Marseille. A voir.
Deux Marseillais sortent de l’exposition « quatre rives et un regard » de Serge Assier et commentent : « Ils nous rend fiers d’être Marseillais ». Le propos est corroboré par un autre phocéen qui vient voir le photographe pour le féliciter, lui lançant : « Je suis fier de vous ». En clair, l’exposition « Quatre rives et un regard » installée dans quatre containers, sur l’esplanade Bargemon a déjà rencontré son public, ses publics. Travail tout en puissance et en subtilité afin de mieux rendre compte de ces univers improbables, à nul autre pareil, point de départ ou d’arrivée, fin des terres, début d’ailleurs.
En cette année Capitale, Serge Assier, l’enfant berger devenu reporter-photographe, photographe, expose dans deux lieux forts et complémentaires du centre-ville de Marseille. A l’ Espaceculture, il propose jusqu’au 27 mai 2013 ses travaux d’auteur, entre le verbe et l’image. Hommage au poète René Char avec des portraits inédits et leurs travaux communs de 1982 à 1988. Serge Assier accueille les visiteurs de 14 heures à 16 heures, participe à une rencontre-dédicace les 4 mai à 15 heures et 18 mai à 14h30 et proposera une « Promenade photographique » le jeudi 16 mai à 15 heures, conférence autour de son travail « entre le verbe et l’image » avec des auteurs et sur son métier de reporter.
Esplanade Villeneuve Bargemon
Depuis ce vendredi 3 mai et jusqu’au 31 mai, le photographe présente dans quatre conteneurs exposés sur l’Esplanade Villeneuve Bargemon, un nouveau travail photographique et littéraire sur quatre villes-ports : Anvers, Barcelone, Marseille, Rabat, exposition également labellisée par Marseille-Provence 2013.« Dès que nous avons obtenu la capitale européenne de la culture j’ai eu envie de travailler sur quatre villes port ». Et lorsque l’on demande à l’artiste pourquoi quatre, la réponse fuse : « J’aime les chiffres pairs et puis je ne voulais pas photographier que la Méditerranée. Je voulais aussi deux ports de l’Atlantique pour qu’il n’y ait pas de jaloux ». Il poursuit, après avoir écarté la question importune : « En même temps que je menais mon travail sur les photographies je me demandais où cela pourrait-être présenté. Un musée ? Non, je voulais des conteneurs, comme si, entrant dedans, ces villes venaient à moi ». Puis, « s’est posée la question de qui pourrait écrire les textes ». Et, c’est en toute simplicité qu’il évoque ceux et celles qui ont apposé leurs mots sous ces photos. On trouve là quatre-vingts Arrabalesque’s de Fernando Arrabal, quatre-vingts quatrains manuscrits de Michel Butor, une introduction de Vicki Goldberg, une préface de Christian Skimao pour Anvers, de Cathy Jurado-Lécina pour Barcelone et Rabat, une préface de Miquel Galmes i Creus pour Barcelone, de Jean Kéhayan pour Marseille, une postface de Françoise Bérot et encore une autre de Claire Gindre. « Je voulais une auteur par port, pré-face et post-face, des auteurs de plus de 80 ans et d’autres de 30 », parmi ces plumes, la critique du New York Times . « En fait, selon moi, il faut voir l’exposition de trois façons, une première rapide, puis, lorsqu’une photo vous attire, aller voir le texte attenant avant de revenir vers la photo, nourrit de ma propre vision, de celle de l’écrivain, afin de mieux vous forger la vôtre ».
Michel CAIRE