Publié le 29 mars 2017 à 20h37 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 15h57
Quatorze ans, toutes ses dents et pas une ride : dans quelques heures, pour certaines expositions, et dans quelques jours, pour le grand week-end, le festival de bande dessinée et autres arts associés va ouvrir ses portes. Et cette année encore ce complément direct et indispensable à la grand-messe angoumoisine va drainer sur les rives du cours Mirabeau tout un peuple de bédéphiles, de curieux, d’amoureux de l’alter-bd. Car si Angoulème est depuis longtemps, en quelque sorte, le très officiel rassemblement bd hexagonal, depuis 14 ans, sous l’égide de l’office du tourisme d’Aix-en-Provence et de son directeur Michel Fraisset, Serge Darpeix et son équipe, ont su se démarquer totalement de l’institutionnel pour offrir de nouveaux chemins de traverse au 9e art. Et ce par le biais d’une programmation toujours renouvelée, d’expositions qui sont majoritairement de vrais événements et d’un week-end BD qui réunit plus de 60 artistes à la Cité du Livre, des stars, mais aussi d’autres créateurs moins connus et non moins intéressants ainsi que quelques un(e)s en devenir. L’occasion de rencontres et de moments conviviaux qui restent dans les mémoires.
Sachant que le programme exhaustif est en ligne sur bd-aix.com, que dire de plus sur l’édition 2017 des rencontres ? Que les premières expositions seront visibles à partir du 1re avril, que le week-end BD sera celui des 7,8 et 9 avril, que le festival est ouvert sur la ville avec un grand parcours en 27 étapes chez les commerçants intitulé « Le Jeu du capitaine sans cœur », que de nombreuses animations pour les enfants sont organisées, que des spectacles sont proposés, que des performances seront réalisées en «live» et, qu’une sélection de courts-métrages d’animation sera projetée… Entre autres rendez-vous possibles. Sans oublier la présence, du 1er au 23 avril, du manège magique conçu par François Delarozière, de la compagnie «La Machine» qui sera installé en haut du cours Mirabeau. Le chapiteau est composé de huit figures féminines ailées qui vous invitent à les rejoindre à dos de tortue ou de crocodile. Sur la plateforme, une fusée s’envole pour l’espace et monte jusqu’à cinq mètres de hauteur. Elle côtoie un paquebot qui crache sa vapeur sur des flots déchaînés, une montgolfière en pleine ascension et un avion à hélice qui n’attend plus qu’un petit pilote monte sur sa rampe d’accès pour décoller. Vous préférez les animaux ? Alors venez tenter de dompter la sauterelle géante, le dinosaure cracheur de flammes, la chenille poilue, le terrible squelette de ptérodactyle ou la pieuvre aux gigantesques tentacules articulés. De drôles d’engins construits à l’ancienne dans les matériaux les plus nobles qui soient, avec en leur centre, un théâtre de marionnettes mécanisées qui invitent les enfants à côtoyer des personnages tous plus atypiques les uns que les autres. Entre une gonfleuse de nuages, un chercheur de petites bêtes, un indicateur d’oiseaux migrateurs, un imprimeur de coccinelles ou un fameux lanceur d’enfants dans le ciel, sûr que les petits vont être surpris.
Quant aux expositions, ce sont celle de Jochen Gerner, Manuel et Julien Rosa qui ouvrent le bal le 1er avril. A l’atelier de Cézanne, Gerner déconstruit la palette de Hergé (du 1er avril au 28 mai) ; chez «Seconde Nature», rue du 11 novembre, Manuel ouvre sa manufacture et quand Manuel se met à la fabrique, il le fait forcément à la main.
Ambitieux travail expérimental, l’entreprise Manuel propose une nouvelle forme de bande dessinée ludique à partir de contraintes que son créateur s’impose (du 1er avril au 12 mai)… A la galerie Vincent Bercker, rue Matheron, Julien Rosa expose les dessins réalisés pendant dix ans sur un bloc-notes. Format carré imposé, techniques ajustées, l’artiste a choisi de laisser son trait et ses pensées déambuler pour un «je» très singulier et une première exposition fleuve (du 1er au 29 avril).
Michel EGEA
Pratique. Les autres expositions et le programme complet sur www.bd-aix.com