Publié le 11 mai 2021 à 8h20 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 17h58
Sur le front depuis plus d’un an, les soignants de la réanimation de l’hôpital Sainte-Musse à Toulon feront entendre leur voix ce mardi 11 mai dans les rues de Marseille. La revendication : obtenir une revalorisation salariale.
Déjà mobilisés le 16 puis le 30 avril, ils se mobilisent à nouveau ce mardi 11 mai. Des dizaines de réanimations descendront dans la rue à travers toute la France afin de défendre leur spécificité. Les équipes toulonnaises ont décidé de rejoindre Marseille afin que les réanimations d’Aix, Dignes, Avignon, Aubagne, Draguignan, Fréjus et Hyères puissent se joindre à eux.
Sainte-Musse perd patience
La réanimation de l’hôpital Sainte-Musse de Toulon perd patience ! Fatiguées du peu de reconnaissance au niveau national, les réanimations de France, se sont fédérées pour se faire entendre et la réa de Toulon a manifesté devant l’hôpital le 30 avril pour défendre leur spécificité. Elles ont fait face à l’absence de renfort des équipes, submergées par les malades de la Covid-19.
Ces dernières semaines, c’est dans une ambiance bon enfant, avec la danse de la réa, que les aides-soignants et infirmiers ont manifesté leur colère. Nombreux sont les passants et les automobilistes qui les ont acclamés avec enthousiasme. Un contexte particulier qui met en lumière une situation récurrente. « Face à la pandémie et la demande gouvernementale, une ouverture de nombreux lits en soins critiques a été nécessaire en un temps record, avec une augmentation des effectifs. Or, une année est indispensable pour acquérir les compétences et connaissances nécessaires pour maîtriser la prise en charge complexe des malades hospitalisés en réanimation», explique Samantha.
« Prendre en charge des patients en défaillance multi-organes avec des techniques de pointe fait partie de leur quotidien : ventilation mécanique, circulation extracorporelle, monitorage complexe des différents organes. Tout comme l’accompagnement des familles, face à des situations difficiles, souvent brutales, car le pronostic vital est engagé et la mort souvent côtoyée », explique Pascale, infirmière de bloc.
Aucune revalorisation en vue
Pourtant, aucune revalorisation ne leur est attribuée contrairement à d’autres services relevant une spécificité. Amélie, aide-soignante, ajoute : « Nous aimerions vraiment que le gouvernement comprenne que la réanimation est un service spécifique qui demande plus de moyens. Nous attendons aussi une revalorisation des métiers de la réanimation, que ce soient les aides-soignants, infirmiers, kinés … comme c’est déjà le cas pour les urgences notamment. Il est important de noter que ces revendications ne datent pas d’aujourd’hui. Cela fait des années que nous menons ce combat, même si aujourd’hui avec la situation sanitaire ces problèmes sont mis en lumière ».
Gilles CARVOYEUR