Publié le 17 avril 2013 à 6h00 - Dernière mise à jour le 1 décembre 2022 à 15h50
Dans un contexte économique troublé et face à la recrudescence d’exactions commises sur les chantiers du BTP, la Fédération dit Stop ! « Il est insupportable d’imaginer que les collaborateurs du Bâtiment puissent courir un risque en travaillant sur les chantiers, que les entreprises, aux prises avec le manque de carnets de commandes, hésitent à intervenir sur de nombreux territoires », explique Johan Bencivenga, président de la Fédération du BTP 13.
Depuis 2004, la Fédération du BTP 13 et la Préfecture des Bouches-du-Rhône se sont saisies de cette problématique. Aujourd’hui la Fédération appelle à nouveau à la vigilance et resserre les liens avec l’État, la Justice et les forces de Police et de Gendarmerie. « Le poids économique des actes délictueux commis sur les chantiers est tel que les entreprises, déjà fragilisées, ne peuvent plus tenir. » En effet, le préjudice s’élève chaque année à 50 millions d’euros soit plus de 1% du chiffre d’affaires du secteur dans le 13. Le préjudice social n’est pas moins lourd : crainte des collaborateurs et climat de méfiance chez les entrepreneurs, les conduisant parfois à ne plus répondre aux appels d’offre sur certains territoires. Le nombre d’«infructueux» est en augmentation au motif que « les conditions ne seraient pas réunies pour construire ». Si la Fédération du BTP 13 soutient la politique de «reconquête » des quartiers difficiles, elle est vigilante au risque de « déplacement massif » de la délinquance sur les chantiers. Le chantier, perçu comme une gêne ou comme une source de profit est pris pour cible. « Il a pourtant pour vocation d’améliorer la vie des habitants et peut aussi être source de formation et d’emploi. La Fédération du BTP 13 assure pleinement cette dimension préventive et sociale en assurant dans ces quartiers des actions de sensibilisation et d’orientation des publics désireux de trouver un emploi dans le BTP. »
En signant la convention départementale de lutte contre les vols et autres actes délictueux sur chantiers, les professionnels du Bâtiment et les pouvoirs publics se fixent pour objectif commun de conjuguer leurs efforts pour lutter plus efficacement contre les vols et atteintes volontaires visant les entreprises et les collaborateurs du Bâtiment. Deux leviers entrent en action : la prévention technique et opérationnelle et l’optimisation des plaintes et des investigations. Un volet « accompagnement social » unique en France est engagé par la Fédération du BTP 13 de façon volontariste afin de compléter ce dispositif.
L’historique du dispositif
Le dispositif de prévention et de lutte contre le blocage des chantiers de construction du BTP ou de rénovation urbaine dit « Ras le vol » est un dispositif initié en 2004 par la Préfecture des Bouches-du-Rhône à la demande de la Fédération du BTP 13. Il vise à sécuriser les chantiers de construction ou de rénovation urbaine où les entreprises et leurs personnels subissent différentes agressions (vols de métaux, de matériel ou d’engins, menaces, rackets, chantages à l’embauche, …) qui entravent la bonne marche de leur activité. Depuis 2008, ce dispositif a été étendu par le ministère de l’Intérieur au plan National, et confirmé en janvier 2013 par Manuel Valls et le Président de la FFB.