Festival d’Aix-en-Provence. De l’ambition pour relancer la mécanique en 2021

Publié le 28 novembre 2020 à  20h22 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  12h20

Du 30 juin au 25 juillet prochain, les portes du Festival d’Aix-en-Provence devraient s’ouvrir sur une programmation exceptionnelle et ambitieuse composée, entre autres, de huit nouvelles productions et un opéra en version concert.

La violoncelliste et cheffe finlandaise Susanna Mälkki devrait diriger le London Symphony Orchestra pour la création mondiale de
La violoncelliste et cheffe finlandaise Susanna Mälkki devrait diriger le London Symphony Orchestra pour la création mondiale de

Après le succès de sa première programmation en 2019, Pierre Audi, le directeur du Festival d’Aix-en-Provence cherche à relancer une grande machine dont l’envol s’est brisé du fait d’un virus. Et l’inhabituelle annonce du programme avant la traditionnelle présentation du mois de janvier fait certainement partie d’une stratégie destinée à repositionner le Festival dans les esprits d’un potentiel public frustré par l’annulation de l’édition 2020. Car les réservations débuteront le 5 février prochain pour les abonnements et le 19 pour les ventes de places à l’unité ! Fidèle à sa ligne de conduite qui est de préserver une programmation de grande diversité, Pierre Audi a décidé de parcourir l’histoire de la musique depuis la musique baroque italienne, avec Monteverdi, Cavalli et Rossi, jusqu’aux créations contemporaines, en passant par Les Noces de Figaro de Mozart, les deux géants de l’opéra du XIXe siècle : Wagner avec Tristan et Isolde, donné pour la première fois au Festival d’Aix-en-Provence, et Verdi avec I due Foscari et Falstaff ; sans oublier le XXe siècle et le répertoire russe avec Le Coq d’or.

Le cycle « Incises »

Pour faire découvrir et mettre en valeur les musiques d’aujourd’hui, Pierre Audi a créé le cycle « Incises » dès sa première programmation. Deux créations mondiales sont programmées : Innocence, qui reconstitue les effets délétères d’un drame collectif ressurgi du passé ; et L’Apocalypse arabe, qui allégorise la terrible conflagration de la guerre du Liban – une tragédie sans fin à portée planétaire. Cet oratorio moderne du compositeur d’origine israélo-palestinienne Samir Odeh-Tamimi, d’après le poème-fleuve prophétique de la poétesse et peintre américano-libanaise Etel Adnan, est à l’origine d’un partenariat avec la Fondation Luma-Arles. Vibrant plaidoyer pour l’émancipation des femmes, Woman at Point Zero de la compositrice libanaise Bushra El-Turk sera également donné en création française. Répétés à huis-clos l’été dernier, Innocence, le nouvel opéra de la compositrice finlandaise Kaija Saariaho est aussi à l’affiche. Trois spectacles seront donnés au Théâtre de l’Archevêché, contre deux habituellement.

Les femmes seront au cœur de cette édition

Du côté des artistes conviés à cette édition exceptionnelle on notera la présence annoncée de Sir Simon Rattle et du London Symphony Orchestra, ou de Daniele Rustioni accompagné du Chœur et de l’Orchestre de l’Opéra de Lyon ; du côté des nouveaux venus citons Simon Stone, Barrie Kosky -chacun «en résidence» pour deux créations-, Lotte de Beer et Silvia Costa ; ou encore Susanna Mälkki, Thomas Hengelbrock à la tête du Balthasar Neumann Ensemble et Sébastien Daucé avec l’Ensemble Correspondances. Les femmes seront au cœur de cette édition, des compositrices Kaija Saariaho et Bushra El-Turk aux metteuses en scène Lotte de Beer et Silvia Costa en passant par les cheffes Susanna Mälkki et Kanako Abe ainsi que les librettistes ou inspiratrices Sofi Oksanen, Etel Adnan et Nawal El Saadawi. Woman at Point Zero est à cet égard exemplaire, porté par quatre artistes du continent africain -Bushra El-Turk, Laila Soliman, Stacy Hardy et Aida Elkashef- désireuses de faire entendre autrement la voix des femmes à l’opéra. Pour servir, sur scène, les opéras programmés Nina Stemme devrait incarner Isolde, Christopher Purves Falstaff, Dmitry Ulyanov le Tsar Dodon et Leo Nucci Francesco Foscari A leurs côtés sont annoncés Magdalena Kožená, Stéphane Degout, Sandrine Piau, Julie Fuchs, Lea Desandre ou encore Lucile Richardot.
La programmation définitive devrait être dévoilée par Pierre Audi en janvier prochain où le voile sera aussi levé sur « Aix en juin » et son offre de spectacles 100% gratuits ainsi que sur les actions de l’Académie et de la Méditerranée. Nous aurons donc l’occasion d’y revenir.
Michel EGEA

festival-aix.com

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