Publié le 13 juillet 2017 à 19h19 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h46
Mercredi soir, au Grand Théâtre de Provence (GTP), le concert consacré à Stravinski, Schubert et Beethoven aurait dû être dirigé par Daniel Harding. Las, on sait que le maestro, victime d’une fracture du poignet, n’a pu signer son retour au Festival d’Aix-en-Provence. Suppléé par Eivind Gullberg Jensen pour les représentations du «Rake’s progress» à l’Archevêché, c’est le jeune directeur musical et compositeur britannique Duncan Ward qui se trouvait à la tête de l’Orchestre de Paris.
Un jeune chef dont Sir Simon Rattle n’hésite pas à dire le plus grand bien, le recommandant, même, pour diriger ces dernières années le Berliner Philharmoniker Orchester Akademie… Une découverte, donc, pour nombre de mélomanes en ce soir de concert festivalier. Et quelle découverte. Après avoir ciselé les petits joyaux qui composent les suites n°1 et n°2 pour petit orchestre, de Stravinski, après avoir livré une interprétation appliquée et efficace de la Symphonie n°3 qui ne compte pas parmi les compositions majeures de Schubert quoique intéressante par son «voyage» dans le temps en débutant avec Mozart et s’achevant avec Rossini, c’est avec la symphonie n°4 de Beethoven que le jeune prodige britannique a mis la salle à ses pieds. Bénéficiant d’un Orchestre de Paris affûté à tous les pupitres, Duncan Ward a livré une lecture étincelante et précise de cette partition. Avec une totale maîtrise, il a profité de la qualité des instrumentistes pour mettre en valeur les ambiances de chacun des mouvements de l’œuvre tour à tour puissante et délicate. Le tout de tête, comme pour la totalité du concert d’ailleurs. Un grand moment de direction musicale pour cette première de Duncan Ward au Festival d’Aix-en-Provence.
Michel EGEA