Festival d’Aix-en-Provence : la chronique de l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée

Publié le 20 juillet 2014 à  9h27 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h05

Trois jeunes femmes pour un homme : au pupitre trompette de l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée, la parité n’est pas respectée ! (Photo Jean-Claude Carbonne)
Trois jeunes femmes pour un homme : au pupitre trompette de l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée, la parité n’est pas respectée ! (Photo Jean-Claude Carbonne)

Qui a dit que la trompette était un instrument réservé aux hommes ? Pour illustrer aujourd’hui notre chronique consacrée à l’OJM, nous avons décidé de casser les idées reçues et de vous présenter le pupitre trompette de l’Orchestre. Une grande fierté, en particulier pour Émilie Delorme, la directrice de l’Académie européenne de Musique qui accueille désormais l’OJM, car ce pupitre est, cette année, composé d’un homme et de trois jeunes filles : le Français Quentin Bruge-Renard, l’Israélienne Yael Gat, la Portugaise Carolina Gomes Alves et la Française Marie Maggiolino. Un quartet qui exprime pleinement son talent dans l’interprétation des œuvres choisies, cette année, pour être travaillées pendant la session, sous la direction d’Alain Altinoglu. Rappelons que l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée est constitué de 92 musiciens issus de 19 pays du bassin méditerranéen : Albanie, Algérie, Croatie, Chypre, Égypte, Espagne, France, Grèce, Israël, Italie, Kosovo, Liban, Malte, Monaco, Palestine, Portugal, Syrie, Tunisie et Turquie. L’orchestre terminera sa résidence par trois concerts ; le premier aura lieu au Grand Théâtre de Provence le 24 juillet à 20 heures. Il sera diffusé en direct sur You Tube. Le lendemain, à 20h30, c’est la Villa Méditerranée, à Marseille, sur le J4, qui accueillera les musiciens puis le 26 juillet, déplacement dans les Hautes-Alpes, au bord du lac de Serre-Ponçon, à Savines-le-Lac, exactement, pour un concert donné à 21 heures sur la place de la mairie. Jusqu’au 26 juillet, Destimed accompagne cette résidence avec une chronique quotidienne. Aujourd’hui nous vous proposons de découvrir Assaf Chen, corniste israélien, membre de l’orchestre.
M.E.


Assaf Chen, de Tel Aviv : « le bonheur d’être ensemble pour faire de la musique »

Assaf Chen et son cor. Une participation à l’Orchestre des jeunes de la Méditerranée « very amazing »… (Photo Jean-Claude Carbonne)
Assaf Chen et son cor. Une participation à l’Orchestre des jeunes de la Méditerranée « very amazing »… (Photo Jean-Claude Carbonne)

A 23 ans, Assaf Chen, corniste, à l’heure de l’interview, a les yeux qui brillent comme ceux d’un petit enfant découvrant un cadeau… « Amazing, amazing » : un mot qui revient sans cesse dans la bouche. Etonnant, incroyable, exceptionnel…
«Je suis déjà venu à Paris, mais ici, à Aix-en-Provence, c’est vraiment différent. La mentalité des gens, surtout. J’ai l’impression qu’ils sont plus ouverts. Mais c’est normal, c’est le Sud». «Amazing» aussi, lorsqu’il parle de l’orchestre : «C’est une expérience fabuleuse que de pouvoir rencontrer d’autres jeunes musiciens. J’ai l’impression, ici, que tout le monde a un large esprit d’ouverture, que tout le monde est très intelligent et que chacun a déjà un parcours de vie solide et intéressant. Je ne connais pas encore tout le monde mais les premiers amis que j’ai ici en sont le témoignage. Puis c’est un bonheur d’être ensemble pour faire de la musique.»

La musique, justement, parlons-en. Car Assaf Chen est étonné de pouvoir bénéficier à Aix-en-Provence des conseils de professeurs de haut niveau.
«J’en avais entendu parler, mais je ne pensais pas travailler avec des professeurs aussi exceptionnels. Ils sont vraiment attachés à leur fonction et nous font avancer sans relâche. Avec eux, si l’exercice n’est pas terminé, il faut le terminer… C’est parfois difficile, mais c’est ainsi qu’on progresse.»
La musique, Assaf l’a découverte enfant. «Ma grand-mère jouait du violon mais cela n’a rien influencé. En fait, raconte le jeune homme, un jour on nous a fait entendre des instruments à l’école et j’ai été fasciné par le son du cor. Et comme nous avions un voisin, professeur de piano, qui m’avait dit que je n’avais pas les mains pour le clavier, j’ai dit, je veux jouer de ça. Et je me suis retrouvé, tout petit, avec un instrument qui faisait presque ma hauteur. On m’avait donné un cor pour adulte (rires). »

A Tel Aviv, Assaf va fréquenter le conservatoire pendant huit ans. Puis le conservatoire supérieur. «Cela m’a permis de faire beaucoup de choses, jouer dans des big band, faire de la musique de chambre. J’ai aussi été membre du Young Israël Philharmonic Orchestra pendant trois ans.»

Aujourd’hui, son avenir, Assaf Chen ne le voit pas sans son instrument. C’est sûr, il veut être corniste professionnel. «Je peux travailler sans trop de problème en Israël. Les cornistes ne sont pas nombreux. Mais j’ai envie de voyager. J’aimerais bien trouver un poste dans un orchestre européen. Mais là, c’est plus difficile…»

Pour l’heure Assaf Chen et ses yeux rieurs vivent le moment présent sans trop se poser de question. Et c’est certainement là l’essentiel.
Michel EGEA

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