Publié le 22 juillet 2021 à 21h57 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 19h21
Cela faisait deux ans, presque jour pour jour, qu’avait lieu le dernier concert aixois de l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée. Une crise sanitaire plus tard, c’est un orchestre plus chambriste que symphonique qui se produisait mercredi soir au Grand Théâtre de Provence sous la direction de son nouveau directeur musical, nommé en janvier 2020, le britannique Duncan Ward. Retrouvailles heureuses avec les festivaliers aixois.
«Nouvelle génération engagée » : c’est sous cette bannière que se présentait l’orchestre des Jeunes de la Méditerranée à l’issue d’une session 2021 qui réunissait une quarantaine d’instrumentistes encadrés pédagogiquement par des musiciens du London Symphony Orchestra et par le chef Quentin Hindley. Pour sa première en tant que directeur musical, Duncan Ward avait confectionné un programme éloigné des tubes musicaux, souvent servis par les orchestres de jeunes, pour privilégier la richesse de la découverte. A commencer par une composition âgée de quelques mois seulement de Hannah Kendall : «Tuxedo Vasco « de » Gama », courte pièce dense et expressive illustrant le multiculturalisme inspirée par une toile emblématique de Basquiat ; une partition mise en lumière par l’OJM sous la direction inspirée de Duncan Ward qui ne cachait pas, dans ses interviews d’avant-concert, tout l’intérêt de cette composition. Suivait «Le Tombeau de Couperin» de Ravel qui donnait l’occasion à l’orchestre de mettre en avant un son délicat et précis, notamment dans les 2e et 3e mouvements, son qui témoignait de l’excellence du travail effectué pendant la session. Le cycle «Folk Songs» de Berio allait ensuite permettre à la mezzo-soprano Anna Stéphany, de mettre en valeur son registre vocal de la façon la plus expressive qui soit, avec une grande précision et des couleurs parfaitement adaptées aux onze chansons interprétées. Une réelle performance lyrique saluée comme il se doit par une salle conquise.
Louise Farrenc à l’honneur
Pour terminer ce concert de retrouvailles, Duncan Ward avait choisi de donner la Symphonie n° 3 de Louise Farrenc. Trop longtemps délaissée, la musique de la compositrice française du 19e siècle revient petit à petit dans la lumière. En son temps, sa troisième Symphonie avait été à deux reprises saluée comme meilleure composition de musique de chambre.
Toute la richesse de cette musique a été assimilée et restituée par les jeunes musiciens méditerranéens qui ont parfaitement usé de leurs qualité, corde souples et soyeuses, vents précis et très présents, le tout sous la baguette dynamique de Duncan Ward qui dirigeait sans partition ! Un concert fort séduisant, donc, pour des retrouvailles qui se poursuivaient à Montpellier (22/07) et à Mougins (23/07).
Michel EGEA
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