Y aurait-il un phénomène Avignon ? Alors qu’une récente étude évoque une baisse de fréquentation assez sensible dans les théâtres. Le festival Off d’Avignon bat des records et frôle les deux millions de spectateurs en trois semaines.
Du jamais vu
Les chiffres donnent le tournis. 1 500 spectacles dont un tiers de créations, 140 lieux pour un total de plus de 3 millions sièges disponibles. 1 400 compagnies… A l’arrivée le festival tutoie les deux millions de spectateurs. Du jamais vu depuis la création du Off au milieu des années 60. Si on évalue à une quinzaine d’euros le prix moyen des billets avec la carte du festival, la billetterie jongle avec les 30 millions d’euros.
Le spectacle vivant n’est pas mort
Complet, complet, complet… nombre de spectacles ont fait salle comble. Il suffisait de voir les files d’attente devant les dizaines de théâtre pour mesurer l’engouement. Le Off est devenu un pèlerinage pour tous les passionnés de spectacle vivant. Le meilleur ambassadeur semble le bouche-à-oreille. Les festivaliers échangent, se filent les tuyaux sur les bonnes pièces. Les comédiens ne manquent pas d’ailleurs de le rappeler à la fin des spectacles « si ça vous a plu n’hésitez pas à le faire savoir autour de vous, si ça ne vous a pas plus… ça reste entre nous ! ». La dimension des salles, pas toutes immenses, concoure aussi à une grande proximité avec les acteurs. Visiblement le Off a gagné en image. Il n’est plus synonyme d’œuvres divertissantes et commerciales comme autrefois. Exigence et qualité sont devenues son crédo. L’arrivée de La Scala en 2022 a aussi généré une belle émulation. Des compagnies ou des metteurs en scène qui boycottaient le Off naguère ne veulent plus s’en passer aujourd’hui.
Joël BARCY