Publié le 27 mai 2022 à 11h18 - Dernière mise à jour le 23 décembre 2022 à 16h29
Provence-Alpes-Côte-d’Azur cumule 6 000 jours de tournage en 2021 et se place sur le podium des régions. Séries, longs métrages, documentaires, fictions… les formats et les contenus sont divers mais pour poursuivre sa croissance il faut être actif d’où cette présence à Cannes.
130M€ de retombées financières
Jouer la carte cinéma ou télévision n’est pas neutre pour une région. « Un euro investi par la collectivité territoriale rapporte 8 euros en Paca», indique Yamina Lamara, en charge du développement de la filière cinéma et audiovisuel à la région. Tout confondu, entre hôtellerie, restauration et salaires versés aux techniciens et comédiens, la filière a rapporté 130 millions d’euros. « Nous avons 2 000 techniciens, 50 producteurs délégués, 500 auteurs et scénaristes qui œuvrent dans ce secteur » poursuit la responsable régionale. Au total ce sont près de 7 000 personnes qui gravitent autour de la filière cinéma et audiovisuel. Pour maintenir cette présence dans la région Sud, un fonds de soutien régional de 7 millions d’euros est venu alimenter les quelque 174 projets retenus en 2021.
Marseille rafle la mise
Marseille a mis du temps à prendre en compte ce secteur. Il n’y pas si longtemps la Ville était tellement heureuse de voir des équipes de tournage qu’elle ne demandait rien. Aujourd’hui les choses ont changé. Le secteur est structuré. Une commission du film municipale est le point d’entrée pour la production. Un « repère tour», recensant tous les décors potentiels, est accessible en ligne. «Pour la Ville c’est 66 millions d’euros de retombées en 2021 dont 22 millions sont liés aux emplois», revendique Vanessa Kuzay, chargée de la promotion à l’international de la mission cinéma de la ville de Marseille. «Le film « Stillwater » a totalisé 54 jours de tournage et mobilisé 80 techniciens marseillais, 40 comédiens et 3 500 figurants. La série « Transatlantique » pour Netflix, un film qui se passe dans les années 40, 130 techniciens et 80 jours de tournage ». Reste un vide qu’il faudra combler, l’arrêt de la série «Plus belle la vie», tournée dans les studios de la belle de mai, programmée en novembre prochain.
Décors idylliques
«La mer, la montagne, la ville, la région Sud a tout pour attirer les producteurs. Sans compter les 300 jours d’ensoleillement. A cela s’ajoutent des infrastructures correctes, aéroports, LGV, autoroutes. Cela a un impact», explique Patrick Nebout de Skyverse Studio (Suède). Reste un écueil : le coût du personnel en France. Résultat parfois on préfère tourner en Croatie nettement moins onéreuse.
Les studios très sollicités
Provence-Alpes-Côte d’Azur n’est pas la Californie mais la région est bien lotie en matière de studios: Marseille, Martigues, Nice, Grasse… Des structures ont vu le jour ou ont été rénovées pour accueillir des tournages de films, séries ou publicités. Il le fallait car la donne a changé. «Les plateformes ont multiplié l’offre et donc les tournages. Résultats des studios sont saturés à Paris et les productions recherchent des lieux en province», indique Olivier Marchetti, le fondateur de Provence studios à Martigues. «On arrive à faire face. Ce qui nous manque encore ce sont des techniciens locaux. Il faut multiplier les formations».
La région a tout intérêt à passer la surmultipliée car un voisin sérieux commence à faire de l’ombre : la région Occitanie. Trois séries sont actuellement tournées là-bas dont «Un si grand soleil», la série de France 2 et d’autres studios sont en construction.
Reportage Joël BARCY