Publié le 28 mai 2023 à 10h11 - Dernière mise à jour le 9 juin 2023 à 20h06
Tous les ingrédients semblaient être au rendez-vous. De bons acteurs, Benoît Magimel et Juliette Binoche ; un réalisateur, Trân Anh Hung, qui nous avait réjouis avec «L’Odeur de la papaye verte» et avait obtenu la caméra d’or pour son premier long métrage voilà tout juste 30 ans. Pourtant l’ensemble reste assez indigeste.
La chronique manque de sel
Le film est adapté d’un roman, La Vie et la passion de Dodin-Bouffant, gourmet, de Marcel Rouff, paru au début du siècle dernier, le film célèbre l’art de bien manger, à la française. Mais la chronique amoureuse entre un châtelain gastronome, Dodin (Benoît Magimel) et sa géniale cuisinière, Eugénie (Juliette Binoche), émoustille à peine les papilles et suscite de l’ennui jusqu’à ce qu’on découvre qu’Eugénie est atteinte d’un mal mystérieux. Là le film commence à prendre corps mais on aborde déjà les fromages.
Des comédiens passionnés
Lors de la conférence de presse, les comédiens parlent avec gourmandise de leur rôle, «c’est un hymne à la beauté, à la vie, à l’amour» clame Juliette Binoche. «J’ai appris la patience dans ce tournage, si on va vite en cuisine on se blesse. Chaque matière à son propre rythme il faut la traiter comme tel», ajoute Benoît Magimel. Tous, réalisateur compris, semblent avoir pris du plaisir à tourner. Le grand chef, Pierre Gagnaire, était là comme caution pour aller au bout de l’authenticité.
« Aimer, c’est manger »
Les décors et les plans sont, comme il se doit, aux petits oignons. Le réalisateur s’est appliqué. «L’art d’aimer et de cuisiner vont de pair», nous dit Trân Anh Hung mais les plats ont beau être sublimés on reste sur notre faim. Le scénario manque d’épaisseur et les plats n’arrivent pas à nous nourrir l’esprit.
Reportage Joël BARCY envoyé spécial à Cannes