Publié le 8 juillet 2014 à 9h29 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 17h55
C’est un superbe écrin qui accueille, ce soir, la représentation de « Kathrin », l’opéra de Korngold. L’architecture de la cour intérieure de la Préfecture des Bouches-du-Rhône est en effet remarquable. « Kathrin », c’est l’histoire d’un amour entre une Allemande et un jeune chanteur français, François, dans une ville frontière. La guerre les séparera mais elle fera tout pour le retrouver. L’œuvre devait être créée en 1938 en Autriche. Elle ne le fut pas, Hitler venant d’envahir le pays…
Pourquoi faut-il assister à ce spectacle? Tout d’abord pour découvrir une partition méconnue, voire inconnue, une musique très bien composée avec des références à Puccini, Richard Strauss et même Mahler. On regrettera cependant les coupures qui génèrent des arrêts de l’orchestre là où, parfois, on ne s’y attend pas. L’orchestre, lui, est superbe. Ce n’est pas moins que le symphonique de la Garde Républicaine. Sous la direction de Sébastien Billard, il donne une version colorée de cette partition. Et pour être en uniforme, les musiciens et musiciennes n’en demeurent pas moins d’excellents instrumentistes. Cet orchestre mérite d’être connu et apprécié.
Il faut aussi assister à ce spectacle car la distribution réunie par les organisateurs est de grande qualité. A commencer par le rôle titre, chanté par la soprano Élisabeth Flechi, voix sensible, profonde et puissante. Elle interprète sa partie avec une belle émotion. François, lui, c’est le ténor Vincent Schirrmacher. Très présent, lui aussi fait preuve de sensibilité et de puissance. A leurs côtés, la performance de Wilfried Tissot est remarquable, interprétant plusieurs rôles, le ténor s’active tout en assurant son chant. La soprano Liliana Faraon est une Chou-Chou mutine à souhait et le baryton Klemens Sander un bon Malignac.
Un grand bravo, aussi, à l’enfant, interprété par Alexandre Csoma.
A découvrir pour une unique représentation, ce soir à 21 h 45 dans la cour de l’Hôtel de la Préfecture, à Marseille. Entrée libre.
Michel EGEA