Publié le 2 mai 2019 à 8h21 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 11h44
«Ce Premier mai représente le début de la mobilisation contre le projet du gouvernement de retraite par points», lance à Marseille Yves Veyrier, le secrétaire général de l’union Confédérale FO qui a succédé à Pascal Pavageau après que ce dernier ait démissionné à la suite des révélations du Canard Enchaîné sur le fichage de plus de cent cadres de l’organisation. Il rappelle que son organisation n’a pas appelé à manifester cette année «car nous avons fait le choix de rassembler nos militants, de préparer les mobilisations à venir». Il invite notamment à la mobilisation pour défendre le système de retraite «pour nos enfants et nos petit-enfants». Souligne qu’«être adhérent de FO, ce n’est pas simplement liker, être sur Internet, c’est payer une cotisation, participer à des réunions, débattre, déléguer un mandat à celui qui aura la charge de représenter les salariés face au patron. FO c’est 20 à 25 000 implantations dans le pays». Au préalable, Franck Bergamini, secrétaire général de l’UD FO 13 avait, une nouvelle fois, insisté sur le fait que le Premier mai n’était en rien la Fête du travail mais «des travailleuses et des travailleurs». Avance, à propos du Grand débat national: «Nous avons bien fait de ne pas y participer lorsque l’on voit que cela s’est traduit par un écran de fumée lors de l’intervention du Président de la République. Il n’annonce aucune fermeture d’écoles et d’hôpitaux sans l’accord des maires d’ici 2022. Mais il ne parle pas de fermeture de classes et de lits». Revient sur l’opposition de FO à la retraite par points. Et de citer «un philosophe connu, François Fillon qui avait expliqué que la retraite par points, pour un gouvernement avait un seul but: diminuer chaque année le niveau des retraites et des pensions…» Franck Bergamini considère: «Nous avons les moyens de faire plier le gouvernement, mais pour cela nous allons devoir faire preuve de pédagogie car, lorsqu’il n’y a pas suffisamment de monde dans la rue, c’est peut-être parce que nous n’avons pas expliqué avec la clarté nécessaire les raisons de se mobiliser». Puis de remercier Yves Veyrier d’avoir eu le courage de se présenter à la tête de la confédération FO. «Mais ce courage on le retrouve à tous les niveaux de notre organisation et c’est à vous que je dois des comptes», reprend Yves Veyrier qui signale également que le Premier mai «c’est aussi la journée internationale de la solidarité. Dans de nombreux pays, des salariés prennent le risque de manifester alors qu’il n’en n’ont pas le droit». Mais, insiste-t-il: «L’argument selon lequel c’est moins bien ailleurs ne porte pas. Une régression ici pèse sur tous». Il en vient aux annonces d’Emmanuel Macron: «Il y a des primes, tant mieux pour ceux qui en bénéficient mais c’est bien la preuve que le Smic n’est pas assez élevé. pour ce qui nous concerne nous réclamons un Smic à 1 450 euros net par mois car cela permettra, contrairement aux primes annoncées, de développer toute la grille des salaires». Il déplore, entre autres: «On a beaucoup parlé de la manifestation des gilets jaunes à Strasbourg, quasiment pas de la manifestation qui a eu lieu la veille à Bruxelles où 8 000 personnes venues de toute l’Europe ont manifesté sur les salaires et les services publics». En ce qui concerne la fonction publique, il estime que «le Président a affiché sa volonté de garder sa ligne en matière de réduction de la dépense publique. Si on fait un sondage une majorité de personnes est favorable à cela. Mais si on demande à ces mêmes personnes si elles sont pour des fermetures de lits d’hôpitaux, de classes, de services communaux, alors une majorité répondra non. Alors « Non » les fonctionnaires ne sont pas une dépense ils sont indispensables à la République». Il est annoncé que le 9 mai, le syndicat des territoriaux FO appelle à un mouvement de grève «pour dire « Non » au projet de loi sur la transformation de la fonction publique».
Michel CAIRE