Dans le cadre de ses déplacements sur l’impact de la diplomatie en France, initiés à Nantes puis poursuivis à Dijon, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères Jean Noël Barrot, est à Marseille pour deux jours. ce mercredi 16 avril il a participé à la deuxième édition du forum « Ancrages ».

A l’occasion de ce Forum organisé par l’association Les Déterminés, avec le soutien du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, le ministre a échangé avec des porteurs de projets entrepreneuriaux à création de valeur entre les pays africains et la France. Il a par ailleurs, actualité oblige, évoqué les relations tendues avec l’Algérie.
Après le succès de sa première édition, à Lille, qui a réuni plus de 2 500 participants et mobilisé un large écosystème d’acteurs engagés, le forum Ancrages, porté par l’association Les Déterminés, s’est installé à Marseille. L’association, présente dans 20 villes de France, accompagne les habitants des quartiers prioritaires de la Ville et des milieux ruraux vers la création d’entreprise et le retour à l’emploi grâce à des programmes de formations gratuits.
Cette nouvelle édition a mis en lumière les jeunesses qui créent des ponts entre la France et le continent africain. « Ancrages Marseille s’inscrit dans une démarche de mobilisation collective et incarne une ambition : construire un récit positif et inspirant pour les jeunes issus des diasporas, en valorisant des trajectoires exemplaires et en favorisant des opportunités concrètes», expliquent les organisateurs. Des avancées existent, elles sont encore loin d’être à la hauteur des enjeux mais elles existent. Et c’est là toute l’importance d’Ancrages pour les mettre en exergue. L’importance est d’autant plus grande que le monde ne cesse de se fracturer, que la diplomatie d’État est de plus en plus complexe. Dans ce contexte l’économie, les collectivités territoriales ont une place toujours plus importante à prendre pour maintenir, renforcer les liens.
Les crises, les relations franco-algériennes tendues sont là pour en montrer toute la complexité. Jean-Noël Barrot n’a pas manqué d’évoquer ce dossier rappelant que la situation évoluait positivement avec l’entretien téléphonique entre le président Macron et son homologue, le président Tebboune. « Je me suis moi-même rendu à Alger au début du mois et nous étions parvenus à un accord réciproque pour normaliser les relations au bénéfice de la France et de l’Algérie. J’ai mis sur la table tous les sujets qui nous paraissent important de résoudre.» Il signale ainsi que le dossier de la francophonie a été évoqué et indique d’autre part : « Nous avons avec l’Algérie des accords qui régissent notre relation et nous exigeons que les autorités algériennes respectent ces accords. Et nous ferons tout pour que ces accords soient respectés et notamment en matière migratoire et de réadmission des Algériens qui sont en situation irrégulière en France. »
Mais les échanges ont été rompus, déclare Jean-Noël Barrot : « L’Algérie a réagi à une décision judiciaire indépendante qui vise trois ressortissants algériens soupçonnés de faits graves sur le territoire national. L’Algérie, en expulsant 12 de nos fonctionnaires en poste à Alger a brutalement dégradé notre capacité de dialogue. Nous avons répliqué avec fermeté et réciprocité en expulsant à notre tour 12 agents du réseau diplomatique et consulaire algérien ». Le ministre se veut toutefois rassurant: « Je le redis à ce forum où se pressent les créateurs et créatrices d’entreprise de toutes les diasporas : ce dossier ne doit pas affecter les relations entre les peuples, en particulier avec les franco-algériens et les Français d’origine algérienne ». Et il rappelle : « La France considère que c’est par le dialogue que les tensions peuvent être résolues. Mais pour dialoguer il faut être deux. »
Michel CAIRE