Publié le 6 avril 2013 à 5h00 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 16h11
« Un Forum de création »
Philippe de Fontaine Vive, Marseillais d’origine, est le vice-président de la Banque Européenne d’Investissement, il est par ailleurs co-président de l’Office de coopération Économique pour la Méditerranée et l’Orient (Ocemo). Il participe au Forum Anna Lindh.
Ce Forum, est-il à vos yeux un rendez-vous de plus, ou marque-t-il une nouvelle étape ?
Nous avons lancé toute une série de projets institutionnels à une époque où nous avions des certitudes, où, dans nombre de pays de la rive Sud, la parole n’était pas libre. Face à cela nous sommes dans un Forum de création, et cela pour deux raisons. La première est liée au timing, l’autre au moment. Nous sommes là, après les printemps arabes, nous sommes à Marseille où la parole est plus libre, et puis nous sommes au Forum Anna Lindh, un espace qui se fait l’écho des préoccupations de la société civile. Et nous sommes là, après l’indignation, dans un temps qui sera soit celui de la résignation, soit celui de la coproduction. Les difficultés, en effet, s’accumulent, dans ce contexte soit les gens laissent tomber et alors la situation va empirer, les extrêmes vont monter et nous allons nous retrouver sur des chemins très noirs ; soit on se prend en main, et, avec toutes les limites, les imperfections possibles, nous produisons, ensemble, un autre avenir. Et ce qu’il y a de remarquable ici c’est que nous nous retrouvons dans la diversité. Le banquier que je suis rencontre des militants associatifs, des artistes, des gens de tout le pourtour méditerranéen, et tous ces publics s’écoutent.
Dans le cadre de vos fonctions à la Banque Européenne d’Investissement (BEI) vous serez dans quelques jours en Grèce, quel message ferez-vous passer ?
Je rappelle que notre mission est d’aider les pays en difficulté, s’il y a bien un pays où nous devons jouer notre rôle c’est la Grèce. Nous sommes là-bas pour aider l’administration grecque à concevoir des projets pour qu’elle utilise les subventions européennes disponibles. Depuis son entrée dans l’Union européenne, le problème est récurrent et il y a des crédits disponibles que ce pays n’utilise pas. Dans ce cadre, nous avons mis des agents de la Banque à disposition. Deuxièmement, alors que les banques se désengagent en Grèce nous, nous sommes intervenus à hauteur de 500 millions d’euros. Et puis, comme l’État ne peut pas tout, que les PME/PMI ont besoin de crédits, que des sommes ne sont pas utilisées, nous avons mis 500 autres millions d’euros dans un fonds de garantie dont vont bénéficier 6 banques grecques. Ces établissements mettront de leur côté 500 autres millions ce qui permettra d’injecter un milliard d’euros dans l’économie grecque.
Propos recueillis par Michel CAIRE