Publié le 25 février 2016 à 23h22 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 22h03
Venus d’Algérie, d’Égypte, de France, du Liban, du Maroc, plus de 90 participants étaient ce jeudi à la Villa Méditerranée pour le deuxième Forum des acteurs de l’entrepreneuriat en Méditerranée, organisé par l’Acim (Agence pour la coopération internationale et le développement local en Méditerranée). Une rencontre qui a donné lieu au lancement d’une charte, « la Déclaration de Marseille » plaidant en faveur d’une nouvelle dynamique économique dans cette région du monde. Le deuxième temps fort du Forum se tiendra ce vendredi 26 février avec le lancement officiel de CoopMed, instrument financier pour le développement de l’Économie sociale et solidaire (ESS) dans le pourtour Sud et est de la Méditerranée, un fonds doté de plus de 10 millions d’euros.
Christian Apothéloz, président de l’Acim, replace dans son contexte cette manifestation: «Dans une actualité bouleversée, dans une Méditerranée traversée par le bruit de la guerre, par le drame des réfugiés, par la déviance terroriste, par des tentations de fermeture. Nous avons, tous ensemble, le courage de porter une voix différente, celle de la société civile, celle des acteurs de terrain, celle des porteurs d’espoir». Pour lui, le défi «est le développement de l’esprit d’entreprise, l’appui à la création et à la pérennisation d’activités génératrices de revenus et à la création d’un tissu vivace de TPE-PME ».
«Acim a une approche de terrain participative et pragmatique»
«Acim a une approche de terrain participative et pragmatique, poursuit-il, en s’appuyant à la fois sur son expérience et sur des partenariats durables et de confiance. Nous œuvrons donc dans deux champs d’action : la professionnalisation des agences gouvernementales, associatives ou consulaires intervenants dans la mise en œuvre de mesures spécifiques d’accompagnement de porteurs de projets économiques. La mise en place en Europe, dans les principaux pays de résidence des diasporas du Maghreb, d’un dispositif d’accompagnement des porteurs de projets issus des diasporas pour des investissements productifs dans les pays d’origine». Ainsi, à la demande des partenaires du Sud, des pouvoirs publics, des ONG locales, des entreprises ou des banques, Acim est intervenue pour le renforcement des compétences des agences en matière de création d’entreprises. 1 000 professionnels ont été formés dans ce cadre. Il rappelle que la première édition, en septembre 2014, avait pour objectif de rassembler une cinquantaine de structures et organisations de la création et du développement de la micro-entreprise d’une part et d’autre part de la TPE/PME «pour travailler ensemble à des axes d’amélioration de l’entrepreneuriat en Méditerranée. Il s’agit maintenant d’aller encore plus loin en approfondissant les besoins humains pour réaliser ces activités et surtout de mettre en place une charte, une gouvernance et une stratégie pour lancer le réseau des acteurs de l’entrepreneuriat en Méditerranée». Également à l’ordre du jour, la création d’une académie méditerranéenne pour les accompagnateurs de l’entrepreneuriat, favoriser la mise en réseau des acteurs et la sensibilisation des jeunes à l’entrepreneuriat.
«Nous allons lancer un outil financier pour le développement de l’Économie sociale et solidaire»
Et, ce vendredi, ajoute-t-il: «Nous allons lancer un outil financier pour le développement de l’économie sociale et solidaire sur le pourtour méditerranéen avec notamment le Crédit coopératif et la Banque Européenne d’Investissement». Ce fonds est destiné à renforcer les initiatives de développement économique portées par les acteurs de la société civile ; favoriser la création d’emplois et d’activités économiques; promouvoir l’entrepreneuriat social.
Didier Parakian, adjoint à l’économie de la ville de Marseille, ne cache pas son plaisir d’accueillir cette manifestation «d’autant que Marseille, généreuse, ouverte, est une passerelle incontournable entre l’Europe et la Méditerranée» avant de plaider en faveur de partenariat gagnant-gagnant. Guy Fleuret, Union pour la Méditerranée (UpM), insiste sur l’action entreprise pour contribuer, sur le pourtour méditerranéen, au développement de TPE/PME industrielles». Alors que pour le représentant de l’Union Européenne à Alger, Amar Aouidef : «Il est important de mener des actions pérennes qui visent à améliorer les conditions de travail des entreprises ».
Michel CAIRE
Déclaration de Marseille : Agir ensemble pour une nouvelle dynamique de l’entrepreneuriat en Méditerranée
A l’heure où une crise économique et sociale violente touche tous les pays de la Méditerranée et toutes les populations, où l’emploi public diminue et où le secteur informel joue difficilement un rôle de pare-choc, la création d’entreprises et d’activités génératrices de revenu deviennent une priorité vitale. Les signataires de la présente déclaration insistent pour que l’une des priorités des politiques publiques, des bailleurs et des institutions internationales porte sur le développement d’un tissu entrepreneurial pour son effet d’entraînement sur l’économie, le développement et la lutte contre le chômage endémique. Bref, créer un environnement fertile et solidaire de la création et de la pérennité des activités et des entreprises en Méditerranée. Les structures présentes ou représentées, fortes de leurs expériences dans le domaine de la création d’entreprises et d’emplois, souhaitent apporter leur contribution à l’intérêt général et au bien commun. Elles considèrent leur participation libre, active et bénévole au service des citoyens entrepreneurs de leur pays et plus largement de la région méditerranéenne. Elles participent ainsi à un projet collectif pour la création d’activité et d’emploi en Méditerranée. Elles concourent au renforcement du vivre ensemble et à la création de richesses dans la Région. Par leurs actions, elles participent à l’efficacité économique, à la cohésion sociale et au développement du territoire. Elles souhaitent, par l’intermédiaire du réseau ainsi créé, inventer de nouvelles réponses à la crise de l’emploi, être une force d’interpellation des pouvoirs publics, mais aussi de propositions et d’expérimentations innovantes. En conséquence, les signataires s’inscrivent dans une dynamique globale au bénéfice de l’entrepreneuriat.