Publié le 13 mars 2014 à 22h49 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 17h19
Forum Femmes Méditerranée a choisi cette année «de renouveler cette manifestation, car il est toujours nécessaire de pérenniser les réseaux associatifs afin de : Développer des solidarités de proximité ; lutter contre les violences envers les femmes et envers les enfants; agir pour faire appliquer l’égalité des droits et imposer l’égalité des chances ; revendiquer la parité.»
Cet après-midi va permettre d’informer les femmes sur leurs droits, de valoriser leur potentiel créatif, de faire reconnaître le rôle qu’elles jouent dans le tissu associatif local, d’exposer leurs œuvres, de faire que chacune puisse s’exprimer par l’écriture, la créativité, et puissent mettre en commun leur réflexion autour de films et de rencontre-débats. « Création, convivialité, échange, Information, mobilisation et réflexion, sont les maîtres mots de cette journée» , indique FFM L’objectif de cette manifestation va permettre de valoriser le savoir-faire des femmes, leurs traditions, leurs créations ; Rendre visibles ces femmes par une exposition de leur travail ; organiser des débats, des rencontres pour faire changer les mentalités, comprendre la situation des femmes dans le monde et agir contre les discriminations et les violences et enfin informer le public grâce aux stands des associations de défense des droits des Femmes .
Salle du centre d’animation Saint Joseph Mairie des 13/14 au 72 rue Paul Coxe – 13014 Marseille
Au Programme
14h00 : Information sur les droits des femmes au stand des associations, espace documentation – Permanences juridiques gratuites sur inscription à ffm13@wanadoo.fr
14h00 à 14h30 : Café et moment d’échange autour des projets «Marrainage» (des femmes accompagnent d’autres femmes dans leur projet en France)
Des femmes accompagnent des femmes d’origine étrangère ou se déterminant comme telles dans leur projet quel que soit le domaine: politique, professionnel, associatif, à l’exception de la sphère privée. Il s’agit d’un engagement réciproque et bénévole. Il s’inscrit dans une démarche globale de valorisation des parcours de femmes migrantes à Marseille. Il a donc vocation à être animé par un réseau régional de femmes migrantes actuellement en création. Les objectifs généraux du projet de marrainage sont les suivants:
-Favoriser la prise de responsabilités des femmes à Marseille;
-Permettre à des femmes d’échanger et de s’enrichir mutuellement sur leur projet;
-Permettre à des femmes de développer des compétences, des réseaux et de s’imprégner de la culture des milieux qu’elles souhaitent intégrer.
Les objectifs particuliers :
– Pour la filleule : être accompagnée dans son projet quel que soit le domaine : politique, associatif, professionnel, à l’exception de la sphère privée.
– Pour la marraine : permettre à des femmes exerçant des responsabilités d’accompagner d’autres femmes dans leur projet et d’échanger sur leurs pratiques.
Les valeurs de la relation de marrainage sont les suivantes: La filleule est au centre du projet, la marraine l’accompagne dans son projet et ne doit en aucun cas porter de jugement concernant les choix de la filleule qui reste seule maîtresse de son projet. Notre préoccupation permanente sera de veiller à ce que le projet n’apporte que du plus à la filleule.
« Entrepreneuriat au féminin » : « Un parcours de formation pour les femmes qui vont créer leur propre emploi ». Insertion professionnelle des Femmes migrantes
La Forum Femmes Méditerranée veut développer une voie qui est un mélange mixte de formation et de soutien pour des petits groupes, pas plus de 12 personnes à la fois, qui se rencontrent de manière intensive (idéalement 5 jours consécutifs), puis un soutien à distance pendant 4 mois alors qu’ils sont au tout début de leur activité.
En effet, tout au long de l’année 2013 nous avons rencontré, dans différentes associations de quartiers, des femmes et notamment les femmes migrantes, et nous avons constaté qu’elles rencontraient des difficultés à s’insérer professionnellement et ce malgré leurs différentes compétences.
Certaines ont déjà une activité qui pourrait devenir une entreprise déclarée. D’autres ont des idées mais n’osent pas se lancer. Mais les freins et difficultés rencontrés par ces femmes et que nous avons identifiés sur le terrain sont : – Isolement social – La précarité – La timidité – Le manque de courage – La peur d’y aller seule – quelques fois : frein linguistique – quelques fois : le parcours d’entrepreneuriat semble ardu, compliqué – le manque de financement – les faux avantages du travail au noir – ne pas avoir à rendre des comptes – ne pas tenir réellement des comptes mais vivre au jour le jour – le manque de diplômes/études – le prétexte de tester une activité sans jamais franchir le pas de créer une entreprise
FFM se propose de venir en aide à ces femmes, en leur proposant un espace sécurisé où elles peuvent déposer leurs idées, les confronter à d’autres, renforcer leurs compétences, s’informer sur le parcours d’entrepreneuriat, rencontrer des professionnels, être orientées et suivies jusqu’à la réalisation de leur projet personnel.
Outre des cours de gestion d’entreprise il est nécessaire de mêler des compétences douces et dures afin de s’assurer que l’on est prêt pour n’importe quelle opportunité ou défi auquel nous seront confrontés, et ce n’est pas quelque chose que l’on apprend dans les livres ou les sites spécialisés.
Ce programme rassemble des éléments essentiels de la formation en entrepreneuriat accompagné de conseils pratiques, il est axé sur les besoins d’un démarrage précoce des femmes entrepreneurs naissantes. Cette expérience d’apprentissage ciblée et informative les aide à explorer, comprendre et exploiter les opportunités pour le bénéfice de leur entreprise tandis qu’elles renforcement des compétences clés en marketing, gestion d’entreprise, la communication et le réseautage d’affaires.
Sur la base de plusieurs modules couvrant un éventail de thèmes tels que: Créativité et Génération d’idées – Confiance en soi et auto promotion – Marketing & Communications Online – Gestion pratique des affaires – Réseautage d’affaires efficace – Cultures d’entreprise Européennes
14h30 à 15h00 : « Médée à nos portes » présentation par Frédérique Fuzibet et lecture d’extraits du spectacle du Théâtre de la Mer « Médée Kali » par la comédienne Christiane Kert
Le Théâtre de la Mer poursuit son exploration des résonances entre origines, parcours migratoires et relations hommes – femmes. La saison est placée sous le signe des genres et des exils dans l’aire de référence culturelle méditerranéenne qui est profondément imprégnée des mythes grecs.
«Médée à nos portes» présentation par Frédérique Fuzibet Médée, ce monstre infanticide si près de moi, si loin de moi…
Laurent Gaudé éloigne l’infanticide de l’Occident puisqu’il en fait une intouchable venue des bords du Gange. Son étrangeté est ici poussée à l’extrême. En tant qu’exilée « absolue », elle interpelle figure de fille de roi et établit une distance d’autant plus questionnante pour nous que son personnage est tout à la fois rapproché du commun des mortels et radicalement lointain.
15h00 à 16h30 : Ateliers de créativité (écriture (FFM), art floral (FFM), art de Rien (FFM), customisation (FFM) Sur inscription à ffm13@wanadoo.fr
16h30 à 17h30 : Projection du web-documentaire de Carole Filiu : « FATEA, le travail des femmes en Algérie » suivie d’un débat en présence de Ferhat Mouhali, qui a participé à la réalisation.
Un webdocumentaire consacré au travail des femmes en Algérie. Réalisé par Carole Filiu, ce webdoc dresse le portrait de neuf femmes dans neuf villes différentes. Elles témoignent de leur quotidien et de leurs espoirs dans ce pays où la société traverse une crise. Qu’elles soient psychologues, écrivaines ou gérantes de restaurant, toutes ces femmes vont témoigner de leurs difficultés à travailler, de leurs passions pour leurs métiers et des défis qu’elles doivent relever chaque jour pour faire avancer l’égalité entre les hommes et les femmes. La société algérienne, patriarcale et parfois en proie à une islamisation grandissante, permet difficilement aux femmes d’accéder à des postes dirigeants ou d’être reconnues pour leurs talents. Les cadres se battent tous les jours pour obtenir le respect de leurs pairs masculins. Chaque portrait nous permet aussi d’avoir un aperçu de leurs villes de résidence. On découvre ainsi Constantine, où El Hadja Boudiaf, gérante de restaurant, anciennement enseignante à l’université, s’est lancée dans l’aventure de la cuisine dans un quartier où elle est quasiment la seule femme à diriger un restaurant. Ensuite, direction la ville de Touggourt, connue pour l’artisanat traditionnel réalisé par les femmes, où Nadjet Azizi emploie une cinquantaine de femmes pour adapter l’artisanat traditionnel à la mode actuelle. Nous verrons aussi Tamanrasset, Ouargla, Constantine, Bejaia, Timimoun et bien sûr Alger. Chaque portrait illustre le quotidien en Algérie, la diversité des régions et comment des femmes remarquables permettent à la société d’évoluer. On peut se laisser guider sur l’itinéraire proposé, ou visionner les portraits dans l’ordre souhaité à partir d’une carte générale. La voix de chacune des femmes, éventuellement sous-titrée en français, se fait entendre sur de très belles photos qui évoquent puissamment la vie quotidienne des femmes.
17h30 à 18h00 : Thé citoyen sur «La place des femmes dans la Cité» Esther Fouchier
Ce texte s’appuie très largement sur les écrits de Sylvette Denèfle, Professeur des Universités, Sociologie, université de Tours, membre de l’Association «les Femmes et la Ville», à laquelle adhère également le Forum Femmes Méditerranée.
La ville émancipatrice n’est pas si accueillante pour les femmes. Celles-ci constituent : – 80% des travailleurs pauvres – 70% des usagers des transports en commun – 90% des personnes qui subissent des violences sexuelles dans l’espace public – 85% des chefs de famille monoparentale – 70% des personnes qui font les courses – 70 à 80% des personnes âgées, – 80% des prostituées – Etc…. – Mais 20 à 30% des élues.
Les femmes ne sont pas encore tout à fait « des hommes comme les autres » et c’est dans l’espace urbain que ces différences sociales entre les sexes expriment leurs dimensions. Les difficultés socio-économiques amènent les femmes dans les quartiers d’habitat social, les obligations domestiques conditionnent leurs déplacements, l’insécurité stigmatise leur présence dans les espace public qui ne leur sont pas indifféremment ouverts selon qu’il fasse jour ou nuit.
Leur place parmi les gestionnaires et les décideurs des politiques urbaines reste marginale et les métiers de la ville demeurent encore bien masculins.
Les femmes sont les principales usagères des infrastructures des villes (transports, crèches, etc.), leur intégration dans la prise de décision permettrait une gestion urbaine plus efficace. Il faut donc inclure une perspective de genre dans la définition de «la ville sûre» comme étant «une ville où les autorités et la société civile garantissent les droits des femmes dans tous les domaines, qui encourage l’élimination de la violence sexiste et qui offre des opportunités identiques aux hommes et aux femmes dans l’accès à l’emploi, l’éducation, la participation politique, aux ressources et aux loisirs ».
De fait, les temporalités de la vie professionnelle et de la vie familiale ne sont plus articulées. On parle de «désynchronisation» entre les horaires des services privés et publics et les emplois du temps individuels. Les femmes réclament de nouveaux services de soutien familial tels que des services de garde d’enfants plus nombreux et plus flexibles, des services de nettoyage, des livraisons de repas à domicile et une adaptation des horaires des services à celui de la vie urbaine, faute de quoi, certaines femmes ne peuvent plus accéder à l’emploi par manque de services adaptés.
De manière plus générale, les nouveaux modes de vie impliquent une modification des rythmes urbains. Aujourd’hui, la tendance est à la flexibilité des horaires, à une valorisation des loisirs et au culte de son propre mode de vie avec pour conséquences l’irrégularité, la variabilité, la diversité des rythmes de vie. Cette problématique de l’inadaptation du temps de la ville à celui de ses usagers, mise en évidence pour la femme, est une réalité qui concerne tout le monde. Toute décision prise par une municipalité a des effets sur la vie des femmes, sur leur autonomie et sur leurs capacités d’action.
La ville apparaît à la fois comme une actrice et un champ d’expérience privilégiés car elle est susceptible d’apporter de multiples réponses : – en tant qu’employeuse : elle peut mener une politique exemplaire en développant une politique d’égalité professionnelle mais aussi en organisant le temps de travail de ses salariés afin de faciliter l’organisation de leurs autres temps de vie – en tant que pourvoyeuse de services ; – en tant qu’aménageuse de l’espace.
A partir de 18h30 : « pot de clôture » offert par la Mairie dans les loges de la Bastide
Forum Femmes Méditerranées
Association créée en 1993 par Esther Fouchier après la Première Rencontre Internationale des Femmes de la Méditerranée (1992) à Valence, en Espagne.
Les objectifs
-agir contre les discriminations sexistes et les violences envers les femmes;
-faire appliquer l’égalité juridique et conquérir l’égalité des chances;
-favoriser le co-développement et la mise en place de projets générateurs de revenus en vue de promouvoir l’autonomie financière des femmes.
Le Forum Femmes Méditerranée est à la fois :
-un organisme de recherche (co-rédaction d’un rapport sur la situation des femmes en méditerranée avec le FEMISE, organisation de colloques),
-une association qui soutient des projets de créations d’activités génératrices de revenus en Algérie, au Maroc et en France autour du tourisme solidaire et qui organise des sessions de formation pour aider les femmes à réunir les meilleures conditions de développement de leur entreprise,
-une association qui met en place des initiatives culturelles ponctuelles (concours international de nouvelles, édition de recueils).
Le FFM est élu depuis septembre 2007, tête du réseau européen des femmes migrantes qui agit pour améliorer leur visibilité, et la reconnaissance de leurs droits et devoirs.
Depuis 2011, chef de file du réseau français de la Fondation Anna Lindh. Cette fondation qui regroupe à la fois les États et la société civile des 43 pays de l’Europe et de la Méditerranée œuvre pour le dialogue entre les cultures dans le cadre de l’universalité des droits.
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