Publié le 26 mars 2022 à 11h08 - Dernière mise à jour le 4 novembre 2022 à 18h40
Source de toute vie, l’eau est essentielle à notre santé, à notre bien-être et à notre dignité mais aussi au fonctionnement de nos écosystèmes et de nos sociétés. L’accès à l’eau est donc également synonyme de développement. Pourtant, de par le monde, l’eau est surexploitée, gaspillée et souillée à un rythme sans précédent. À l’occasion du 9e Forum mondial de l’eau qui a lieu à Dakar du 21 au 26 mars 2022, l’IRD fait le point sur les défis à relever pour préserver durablement cette ressource naturelle pas comme les autres.
Symbole de pureté, de fertilité et de vie, l’eau est une ressource à part
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Indispensable pour nous désaltérer, nous laver, nous ressourcer mais aussi pour produire notre nourriture, elle l’est tout autant à nos sociétés. De l’eau, il en faut notamment pour générer de l’électricité, pour naviguer ou encore fabriquer nos vêtements et les produits manufacturés de notre quotidien. Cette précieuse ressource est pourtant menacée. Tandis que dans de nombreuses régions du monde, les réserves en eau sont surexploitées, ailleurs elles sont considérées comme acquises et gaspillées.
Et malgré l’existence de systèmes ingénieux de partage de l’eau, partout les activités humaines détériorent sa qualité, au point de la rendre impropre à la consommation et aux cultures, voire néfaste pour l’environnement. Quant au changement climatique, il affecte de façon globale l’ensemble du cycle de l’eau. En conséquence, les précipitations diminuent par endroit, entretenant des sécheresses, alors qu’elles augmentent ailleurs et favorisent les inondations. Ces menaces qui pèsent sur ce précieux liquide et les risques liés à l’eau pourraient sérieusement compromettre les objectifs de développement durable (ODD) définis par les Nations unies, tout particulièrement au Sud.
Rien que pour l’objectif nº6 qui vise notamment à garantir un accès à une eau propre pour tous d’ici à 2030, beaucoup de chemin reste à parcourir. Selon les dernières estimations des Nations unies, 2 milliards de personnes n’avaient toujours pas accès à l’eau potable à leur domicile en 2020. Et 771 millions d’entre elles devaient se déplacer à au moins trente minutes de leur domicile pour accéder à une eau sûre. Pire, plus de cent millions de personnes boivent de l’eau non traitée de mauvaise qualité (pathogènes, pollutions…). Face à ce sombre constat, il est donc urgent de gérer plus durablement cette ressource pour endiguer cette crise universelle de l’eau exacerbée par une population mondiale toujours plus nombreuse et un climat en pleine mutation.
Simon Pierrefixe/IRD