Publié le 19 avril 2013 à 3h00 - Dernière mise à jour le 1 décembre 2022 à 15h50
Les salariés écrivent à François Hollande
Dans un courrier adressé au chef de l’Etat ce mercredi 17 avril, les représentants syndicaux de l’usine Gémenos estiment que « le moment est venu » pour le président de la République d’intervenir personnellement dans ce dossier.
Cosignée par Olivier Leberquier, délégué syndical CGT de l’usine Fralib de Gémenos, Gérard Affagard, délégué syndical CFE-CGC, et Gérard Cazorla (CGT), secrétaire du comité d’entreprise, la lettre adressée ce mercredi 17 a vril au Palais de l’Elysée débute par des regrets. « Nous vous rappelons notre courrier du 8 février qui est resté sans réponse de votre part, ce que nous regrettons vivement du fait que vous avez rencontré à plusieurs reprises les salariés de Fralib. Regrets d’autant plus forts que les engagements sont suffisamment nombreux, y compris de la part de membres du gouvernement et de votre majorité parlementaire qui s’affirment solidaires de nos combats », observent les délégués syndicaux.
Et les représentants des salariés de l’usine de Gémenos de réaffirmer que « nous refusons d’envisager qu’Unilever soit exonéré de ses responsabilités écrasantes ». « Le groupe a les moyens de les assumer, il suffit de lire la presse économique pour les mesurer », assènent-ils.
Les représentants syndicaux s’appuient également sur le jugement du 28 février de la Cour d’Appel d’Aix-en-Provence qui « confirme la justesse de notre combat et de nos arguments ». « Le groupe Unilever persiste dans ses dénis continuels de justice en refusant une nouvelle fois l’application de la décision de la justice française qui lui est précisément et entièrement défavorable.
De plus, le groupe exerce un véritable chantage sur les salariés en les menaçant de les priver de tout revenu fin avril », dénoncent-ils.
Jugeant que « l’attitude jusqu’au-boutiste du groupe Unilever doit cesser immédiatement », ils estiment que c’est l’autorité de l’Etat français qui est remise en cause par la multinationale. « En août 2012, Paul Polman, le PDG d’Unilever Monde, dans son interview au Figaro, tente de vous dicter la politique économique de la France. Aujourd’hui, depuis le 28 février Fralib, et donc Unilever, refuse d’appliquer la décision de Justice annulant le 3e Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). Jusqu’où Unilever peut-il défier l’Etat Français et ses institutions ? », s’interrogent-ils.
Et d’en appeler au chef de l’Etat. « Nous avons rencontré votre Conseiller Social le 12 janvier dernier en Préfecture des Bouches-du-Rhône qui nous a indiqué que vous interviendrez dans notre dossier en temps opportun. Le moment est venu : ne pas le faire serait perçu comme une caution aux diverses opérations, manœuvres et blocages du groupe Unilever », insistent-ils.
Avant de conclure : « Nous attendons, Monsieur le Président de la République, la concrétisation de vos engagements et la mobilisation des moyens nécessaires pour imposer l’ouverture de véritables négociations au groupe Unilever dans la perspective de la mise en œuvre de notre projet alternatif. Cela contribuera au redressement productif de notre Pays. »