Publié le 5 juillet 2015 à 23h30 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 19h19
«L’avenir est la seule chose qui m’intéresse, car je compte bien y passer les prochaines années». C’est par cette citation de Woody Allen que Frédéric Chevalier a lancé officiellement «The Camp», à l’issue des Rencontres Économiques d’Aix-en-Provence. Une manifestation à laquelle participait notamment Emmanuel Macron, le ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, ainsi que des élus locaux et des représentants des mondes économique et universitaire. Tous ont insisté sur l’importance de ce projet qui entend réunir des experts, entrepreneurs, dirigeants et étudiants du monde entier sur un site d’Intelligence connectée, où se transmettent, se partagent et se confrontent savoirs et savoir-faire.
Emmanuel Macron ne cache pas sa satisfaction d’être présent à cette manifestation : «D’abord nous assistons là, à un regroupement d’énergies: responsables de collectivités territoriales, scientifiques, acteurs publics et privés sont unis, et ce regroupement est un facteur de réussite». Jugeant d’autre part: «Réunir des étudiants aux côtés d’entrepreneurs et de grands groupes, c’est casser les murs qui existent en France. Il faut décloisonner notre économie, sinon elle continuera de s’étioler. Il faut permettre aux porteurs de projets, aux start-up, aux grands groupes de travailler ensemble. Face à un monde de plus en plus destructif, il faut accélérer, avoir des structures légères pour aller plus loin». «Il faut, poursuit-il, si nous voulons réussir, accélérer la réalisation des projets immobiliers car on doit favoriser l’anticipation et l’innovation». «Aix-en-Provence est un formidable lieu pour cette implantation», considère-t-il, avant de conclure: «La France a besoin de femmes et d’hommes qui prennent des risques».
«Je constate que la France, l’Europe, contrairement à d’autres, sont incapables d’aborder avec optimisme ces changements»
Au préalable, Frédéric Chevalier, le porteur du projet « thecamp », explique: «J’ai toujours regardé l’avenir avec optimisme, enthousiasme, mais aussi avec un sentiment d’urgence et de responsabilité. Le monde bouge et cela oblige à de profonds changements. Or, je constate que la France, l’Europe, contrairement à d’autres, sont incapables d’aborder avec optimisme ces changements, il nous faut donc retrouver de la confiance». D’autant que les progrès réalisés «lors des 20 prochaines années seront plus importants que ceux réalisés pendant des siècles», avance-t-il.
De revenir sur quelques chiffres particulièrement signifiants : «En 2050, près de 70% de la population mondiale sera devenue urbaine, contre 50% aujourd’hui, ce qui entraînera une mutation profonde de nos sociétés. Il ne s’agit pas d’agrandir nos villes, il s’agit de les repenser. 2050 peut paraître loin, en matière d’enjeux structurants mais c’est demain».
Puis de faire une promesse: «Ce lieu sera vraiment extraordinaire. Il l’est déjà de par son positionnement, 7 hectares, dans la campagne aixoise, à quelques minutes de l’aéroport et de la gare TGV. Extraordinaire aussi l’architecture de Corinne Vezzoni. Je suis fier du projet qu’elle a dessiné. Extraordinaire par l’ambition elle-même : penser, imaginer, expérimenter la ville de demain. Il s’agit d’un lieu de formation, d’acculturation, un lieu transdisciplinaire, transculturel et transgénérationnel». Il tient à remercier l’ensemble des partenaires, publics et privés, des collectivités territoriales pour l’efficacité de leur travail, tient tout particulièrement à noter : «Il aura suffi de 4 mois pour obtenir le permis de construire. Ce territoire que l’on critique parfois sait se mobiliser lorsque des projets le nécessitent».
«Nous avons investi 2,3 milliards d’euros l’an dernier en Paca»
Il retient des propos qu’Emmanuel Macron a tenu récemment: «Vous aviez dit que certains vous ont fait confiance et que leur confiance vous engage. Il en va de même pour moi, sachez tous que mon engagement sera à la hauteur de votre confiance» .
Pierre-René Lemas, le directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations se souvient: «La première fois que l’on m’a présenté ce projet il y avait une colonne dans laquelle on parlait d’un projet formidable, innovant, transversal… et une deuxième avec quelques mots : est-ce bien raisonnable ? Nous avons eu un débat et nous avons décidé d’y aller car nous sommes persuadés que l’innovation est territoriale», il précise à ce propos: «Nous avons investi 2,3 milliards d’euros l’an dernier en Paca». Il revient à thecamp : «Nous investissons car nous sommes sûrs que ce projet sera rentable, non seulement économiquement mais aussi sur le plan humain, environnemental». Non sans humour, il adresse un petit bémol à Frédéric Chevalier: «J’apprécie le terme occitan que vous avez choisi pour définir ce lieu : « thecamp », c’est formidable». Maryse Joissains Masini, en marge de la manifestation tient à dire toute l’importance qu’elle accorde à ce projet « fait par l’Homme, pour l’Homme». La pose de la première pierre devrait avoir lieu en octobre 2015 pour une ouverture en 2017.
Michel CAIRE